Mercredi 9 novembre 2016, la face du monde a changée, Donald Trump est élu président des Etats-Unis d’Amérique. Afin de se remettre tant bien que mal de ce choc sismique, hasard du calendrier oblige, une bonne bande de joyeux drilles s’est donné rendez-vous à la Coopérative de mai de Clermont-Ferrand afin de passer un bon moment en compagnie d’Apocalyptica et de Dagoba. Retour sur cette soirée plus que réussie.
Dagoba
Une heure avant l’ouverture des portes, une file d’attente bien fournie commence à se former aux abords de l’entrée de la salle de la Coopérative de mai. Les plus courageux n’ont pas hésité à finir un peu plus tôt leur dure journée de labeur afin de braver le froid de canard qui tombe sur la capitale auvergnate. Leur attente prend fin à 20h, juste le temps de se réchauffer autour d’un bon demi, Dagoba entre sur scène une demi-heure plus tard.
Fidèle à leur jeu scénique qui a fait ses preuves depuis tant d’années de live, c’est sous le son de « Bram Stoker’s Dracula » que Dagoba fait son entrée, Nicolas, torse nu, en tête. Sous les clameurs du public auvergnat, c’est au tour de Werther, JL et enfin Shawter arborant un bandage couvrant la totalité de son avant bras gauche de faire leur entrée. A peine l’introduction terminée, « Eclipsed » fait son apparition. Le son claque aux oreilles, le moins que l’on puisse dire, c’est que Dagoba fait le boulot. Shawter perché du haut du retour de son demande et surtout obtient les « hé !hé !hé !hé ! » accompagnés de levés de poings en l’air en rythme de l’ensemble de la fosse. Le public encore parsemé suit la chanson au rythme des headbang de Shawter. « ça fait plaisir de revenir dans cette salle » annonce-t-il avant de nous délivrer un puissant « Black Smokers » derrière son fameux pied de micro composé de maillons de chaine. L’ensemble des protagonistes fait monter la pression dans la fosse , Werther le premier, naviguant sur le côté droit de la scène à l’écoute du public qui commence doucement à bouger. Shawter sent que la sauce commence à prendre : « Faites du bruit Clermont, je ne vous entends pas ! ».
C’est le moment opportun d’entonner le morceau fédérateur du groupe : « When Winter… ». Et là tout s’emballe, des sign of the horn rythmés par Shawter et Werther apparaissent dans la fosse durant l’introduction puis, dès le premier refrain, un circle pit prend forme dans la fosse. Nicolas délivre une prestation technique impressionnante, la double pédale étant omniprésente, néanmoins la décontraction s’affiche sur son visage signe d’une grande maitrise. Il a su rapidement s’adapter au jeu scénique ainsi qu’à l’univers musical de Dagoba, tout comme JL qui, sur le côté gauche de la scène délivre des riffs saturés et soutenus à souhait. Peu avant la fin de ce « When Winter… », Shawter, comme à son habitude, fait un petit tour dans la fosse, réclamant des « hé ! hé ! hé ! hé ! » et des sign of the horn, le groupe affiche une fois de plus sa volonté d’être au plus prêt de son fidèle public. En clôture de la chanson et en remerciement, Dagoba obtient un immence et violent circle pit.
Comme un léger intermède, « Epilogue » l’introduction de Tales Of The Black Dawn, dernier opus du combo marseillais, résonne entre les mur de la Coopé. Shawter disparaît de la scène, se rafraichissant un peu avant la suite qui promet d’être brutale. Et les attentes vont être exaucées. C’est au tour de « The Sunset Curse » pièce maitresse du dernier opus du groupe d’être interprétée. Un véritable show entoure ce morceau, des canons à fumés de chaque côté de Shawter sont déployés, apportant un réel plus à la prestation scénique du groupe. La fosse commence vraiment à bouger. Tel une star américaine du catch ( The Undertaker), Shawter puvérise en l’air l’eau contenue dans sa bouche. Admirant le public de plus en plus réceptif, le chanteur le remercie, puis fait de même pour Apocalyptica soulignant leur accueil au sein de leur Shadowmaker Tour avant de balancer un grand « Pour l’instant c’est Dagoba, séparez moi cette fosse en deux ». Ce qui doit arriver arrive : un gigantesque wall of death lance « I, Reptile », la brutalité est totale au sein de la fosse, en témoigne l’intensité des pogos tout au long du morceau. Des applaudissement, des « hé ! hé ! hé ! hé ! » ainsi que des sign of the horn parsèment l’ensemble de la fosse ainsi qu’une bonne partie de la tribune en outro.
C’est l’heure désormais du dernier morceau, « Faites du bruit pour vous les copains ! » lance Shawter avant d’exhauser les vœux du public en ordonnant : « Séparer moi cette p***** de fosse en deux ! ». Un ultime wall of death , énorme, à l’échelle de l’investissement scénique du groupe accompagne de la plus belle des manière ce « The Things Within ». La communion avec la fosse est à présent totale, le refrain y est repris à tue tête ,les circle pit y sont naturellements lancés aux moments adéquats du morceaux et en clôture un gros jump de l’ensemble de la fosse est réalisé.
Dagoba tire sa révérence avec la saveur du travail accompli et , en guise d’au revoir, il fait une dernière annonce : « A bientôt pour le prochain album ! Merci Clermont ! » .
C’est encore un énorme set de Dagoba auquel nous avons assisté, le groupe a su profiter de chaque secondes des trente minutes qui lui ont été allouées afin de faire monter la pression progressivement avant l’arrivée de la tête d’affiche. Fidèles à la réputation qui les précède, le combo sudiste a fait taire tous les récents détracteurs apparus suite à leur récent changement de line up. Toujours aussi proches de son public, on peut retrouver JL et Werther à leur table de vente, ravis d'échanger dans la joie et la bonne humeur. Dagoba c’est la classe à la française, ils ont su montrer à nos hôtes Finlandais comment on sait recevoir à la maison.
Setlist Dagoba :
Bram Stoker’s Dracula
Eclipsed
Black Smokers (752°F)
When Winter…
Epilogue
The Sunset Curse
I, Reptile
The Things Within
Crédit photos Dagoba:
Merci a Morgane Khouni pour son excellent shoot de Dagoba
Venez nombreux sur son site: morigena
Apocalyptica
Après trente minutes durant lesquelles de nombreux roadies se sont animés sur scène, le vent glacial du nord s’engouffre enfin entre les murs de la salle clermontoise. Sur une scène arborant un simple drapé en fond de toile, l’ensemble du groupe arrive en masse mené par Mikko qui tel un mort de faim va immédiatement s’instaler derrières ses futs. “Reign Of Fear” introduit le set des Finlandais voyant Perttu naviguer de long en large sur la scène et chauffer le public en compagnie de Paavo au rythme du son et des jeux de lumière agrémentant le morceau. Le public est plus statique que lors du set de Dagoba, c’est probant, mais l’ambiance au sein de la salle ne retombe pas d’un iota.
“ Are you ready for have a good time with Apocalyptica Clermont-Ferrand ? “ demande stoïquement Eicca avant de lancer le cover de Sepultura “Refuse/Resist” durant lequel, en compagnie de Perttu, il malmène son violoncelle tout en assénant de violents headbang au tout début du morceau. Les trois violoncellistes de talent naviguent chacun sur la totalité de la scène, faisant profiter le public de l’ensemble du combo et Paavo réalise le gros solo de ce “Refuse/Resist” sous les ovations de l’assemblée. La fin de la chanson est l’occasion pour Pertuu de réaliser le seul et unique jet d’archet dans la foule. Par la suite, “Grace” est joué avec la même intensité voyant apparaître, au fil de la chanson et suite aux demandes de Paavo et Perttu, des applaudissements et sign of the horns en rythme délivré par une fosse de plus en plus réceptive.
Eicca fait par la suite monter la pression dans la fosse, “Are you ready to sing with us tonignt?” répète-t-il deux fois avant que Franky Pérez ne fasse ses début sur les planches auvergnates pour les deux chansons suivantes que sont “I Am Not Jesus” et “House Of Chain”. Ces deux morceaux sont marqués par les choeurs nourris de Eicca , Perttu puis de l’ensemble de la salle accompagnant à merveille les refrains entonnés par Franky. L’apparition de ce dernier aura eu le mérite de donner un bon coup de fouet et d’apporter une touche de dynamisme au set.
Le fameux solo de Pertuu intitulé “Perttu Doodle” fait suite, ses trois compères scandinaves s’effacent et sa communion avec le public est totale. Une bien belle mise en jambe avant l’interprétation de “Master Of Puppets”, témoin des premier pogos de la fosse s’animant sur les riffs soutenus et saccadés de Eicca et ses compères. Des gros “Master” sont hurlés par la totalité de l’assemblée avant que le rythme de ce titre légendaire ne retombe. Surfant sur l’effet sur la foule de la dernière chanson interprétée , Eicca motive ses troupe avec un puissant “Are you ready for metal? Are you ready for fuckin metal?”. C’est donc au tour de “Inquisition Symphony” d’être introduit par un tapping technique de Eicca et poursuivit par bon nombre de headband des trois violoncellistes dont un face to face marquant de Perttu et Eicca. Les instruments sont levés en fin de chanson sous les acclamations méritées du public.
Les trois morceaux suivants, “Bittersweet”, “Till Death Do Us Part” et “At The Gates Of Manala” marquent un léger break dans la prestation du quatuor finlandais, en même temps, passer après deux morceaux aussi rythmés que “Master Of Puppets” et “Inquisition Symphony” est chose difficile. Malgré cela, les montées de rythme crescendo, les demandes de “Hé! Hé! Hé!” en rythme de Paavo ainsi que les solos ultra-techniques de Perttu et Eicca ont le mérite de ne pas faire pâlir ces trois excellents morceaux.
Franky est de retour sur scène, c’est le moment pour lui de faire les présentations du groupe au public et notamment du petit cochon juché en haut de la grosse caisse de Mikko, mascotte d’Apocalyptica. Le refrain chanté de Franky sur “Shadowmaker” est repris par Eicca en choeur mais aussi par l’ensemble de la salle. S’ensuivent de nombreux sign of the horns rythmés mais aussi un slam, preuve que ce “Shadowmaker” est vraiment la pièce maîtresse du set.Tout comme le titre précédent, “Out Strong Enough” bénéficie du même accueil de la part du public. Franky tire sa révérence avec un “Merci beaucoup!” timide, nous laissant percevoir son futur retour sur les planches.
“Seek & Destroy” met le feu aux poudres. Dès les premières notes l’engouement dans la fosse se fait clairement resentir, Play Metallica By Four Cellos a beau avoir 20 ans cette année, l’effet sur le public est immédiat. Les “Seek & Destroy” du refrain pleuvent au rythme des pogos, les baguettes de Mikko volent en l’air, Eicca joue en duo de la batterie avec ce dernier, s’ensuit un petit problème de son à son instrument lors de son retour en place mais rien n’y parait, the show must go on. En dernier recours, Apocalyptica joue “In The Hall Of The Mountain Long” après un “Do you want one moooore?” lancé par Eicca trouvant forcément réponse positive dans la salle. Les solos de violoncelles pleuvent, le plus marquant étant le concours face to face de rapidité de la part de Paavo et Eicca. En fin de chanson les applaudissements du public accompagnent la montée sur les fûts de Mikko et le départ de la scène de l’ensemble du groupe.
Les choses ne peuvent pas décement s’arrêter là, un premier rappel est donc logiquement joué. L’énorme performance instrumentale accompagnée par les vacillants headbang des trois musiciens marque l’interprétation de “Riot Lights”. La technicité et la puissance vocale de Franky est mise en avant sur “I Don’t Care” , la reprise du refrain de la part de tout le public est la preuve de la gratitude de ce dernier. Franky quitte ses quatre amis avant que ceux-ci ne fasse un dernier rappel, et pas des moindre. La tant attendue interprétation de “One”, d’abords réalisée par Paavo, Perttu et Eicca puis par la suite rejoints par Mikko lors de la reprise d’un rythme plus soutenu.
Le set d’une heure et demie d’Apocalyptica prend fin sous les ovations d’un public conquis par ces violoncellistes qui , au fil de leurs prestations live, ne cessent de nous prouver qu’intruments de musique classique et metal peuvent réellement faire bon ménage.
Setlist Apocalyptica* :
1 – Reign Of Trump
2 – Refuse Trump
3 – Grace
4 – I Am Not Donald
5 – House Of Trump
6 – Trump Doodle
7 – Master Of Trump
8 – Inquisition Trumphony
9 – BitterTrump
10 – Till Death Do Us Trump
11 – All The Gates Of Trump
12 – ShadowTrump
13 – Not Trump Enough
14 – Trump N Destroy
15 – Hall Of The Mountain Trump
Rappel:
16 – Riot Trumps
17 – Trump Don’t Care
18 - One
* Retranscription exacte de la Setlist scotchée sur scène
Crédit photos Apocalyptica:
Merci à Emilie Garcin pour son excellent shoot d'Apocalyptica
Venez nombreux sur son site: emiliegarcin
Une bien belle soirée s’est donc déroulée en ce mercredi 9 novembre. Malgré une date se situant en plein milieu de semaine, Apocalyptica ainsi que Dagoba ont su faire bouger les foules, avec un public extrêmement réceptif et motivé. L’organisation a été une fois de plus à la hauteur de l’évènement. Nous ne pouvons que remercier Nous Production pour cette franche réussite.