Qu'ils en ont fait, du chemin, les 3 Radio Elvis! Du Poitou à la France entière, du Limonaire à La Cigale, des petites salles aux premières parties des Insus... Album révélation de l'année au Prix des Indés 2016, salués par toutes les critiques, cette Cigale est pour eux une consécration. L'occasion de livrer une prestation comme rarement ils ont pu s'offrir, à eux et à leur public.
Arcan
La première partie est assurée par Arcan. Ce trio parisien démarre son set dès 20:00, devant une salle qui se remplit (très) doucement. Après une belle introduction à la guitare, invitation au voyage, Arcan délivre son message psychédélique, sorte de rock progressif aérien. Les 2 chanteurs ajoutent leurs voix, l'une très aigüe, l'autre plus medium, et travaillent leur set autour des atmosphères ainsi générées. L'ensemble est très empirique, expérimental, déstabilisant. Plus qu'une première partie, un concept. Déroutant.
Radio Elvis
Après un changement de plateau assez long, les 3 Radio Elvis font leur apparition sur la scène de la Cigale, de LEUR Cigale à eux pour un soir. La salle s'est bien remplie, quasi-complète. Et visiblement, Radio Elvis est attendu. D'oreille ferme. Rarement un public rock aura été autant dans l'écoute, dans l'émotion.
Après une introduction un peu crispée, Pierre Guénard, Manu Ralambo et Colin Russeil se libèrent au deuxième morceau, "La route". Visiblement, l'énergie monte bien pour ce début de concert. Les jeux de lumière, axés autour de trois grands carrés noirs en find de scène, donnent un volume intéressant. Et quand Pierre soupire "Gaspard", annonçant ainsi "Bleu Nuit", le public part au quart de tour. La version de l'album est l'une des plus envoyée de l'album, elle a pris du muscle en live.
Changement radical d'ambiance, Radio Elvis démarre un long passage autour des émotions, plus pétique, plus intime. "Passé Le Fleuve", avec son introduction en forme d'explication de texte, tragique épopée sur fond de mobylette froissée, glace la salle. Le morceau se termine quasiment a capella, dans une Cigale silencieuse, pendue aux paroles...
La suite du concert sera à cette image, alternance de morceaux plutôt enlevés, et de moments beaucoup plus intimes. "Solarium", "Les Moissons" font bien sûr mouche, mais le public ne se livre pas, il écoute, attentivement, concentré sur les textes et les arrangements.
En rappel, Radio Elvis se lance dans une opération des plus risquées. Le morceau-concept "Au Large du Brésil / Le Continent", et son petit quart d'heure dans l'album, n'est certainement pas le plus simple à jouer sur scène. Et pourtant, c'est le choix qui nous est proposé.
L'introduction a été rallongée, et plonge la salle dans une attente quasi-hypnotique. Radio Elvis joue énormément avec les silences, sans que ceux-ci ne soient troublés par le moindre bruit du public. Tout le monde retient son souffle, jusqu'à ce que la tension retombe: "Le Continent", ou comment toucher la terre ferme. Cet atterrissage se termine encore a capella, 2 mètres devant le micro, devant une salle muette. Le public est venu écouter.
Les Radio Elvis ont vécu leur rêve, une Cigale à eux tous seuls. Ils ont donné un concert tout en émotions, se sont littéralement livrés. Et à voir leurs visages une fois sortis de scène, cet enthousiasme et cette fraîcheur d'esprit, on ne regrette pas d'avoir partagé ce moment avec eux.
Setlist
Par Les Ruines
La Route
La Traversée
Juste Avant La Ruée
La Force
Bleu Nuit
Passé Le Fleuve
Caranvansérail
Solarium
Au loin les Pyramides
Les Moissons
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Au Large Du Brésil / Le Continent
Demande A La Poussière
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Goliath
Crédits photos : Rodolphe Goupil
