« Immersion mélodique »
Petits nouveaux de la scène death mélodique/progressive, les allemands de Words of Farewell nous proposent leur tout premier album, Immersion. Petit plongeon dans cet océan d'eau neuve et fraîche.
Si Words of Farewell est né chez nos voisins allemands, c'est plutôt dans les pays scandinaves qu'ils puisent leurs inspirations principales et construisent leur socle de base. Leur musique se rapproche fortement d'un Dark Tranquillity, d'un Eternal Tears of Sorrow, voir parfois d'un In Flames de la vieille époque. D'ailleurs, l'album sonne beaucoup plus mélodique que progressif dans son ensemble.
Et des mélodies, il y en a ! Les zicos du groupe exécutent chacun à merveille leur boulot. Mention spéciale bien sûr, aux non pas deux, mais trois talentueux guitaristes. Au contraire, petit bémol à la batterie, très mécanique et peu inspirée, dommage. Surtout que la production est au service de ces exécutions : le groupe a su prendre son temps pour obtenir un son de tueur !
Le groupe sait parfaitement doser entre passages catchy, riffs mordants, mélodies, et nappes atmosphériques. C'est probablement cette balance qui fait la force de Words Of Farewell et qui nous garde en appétit. "End Of Transmission" en est un exemple parfait : les mélodies et les atmosphères s'enchaînent pour finalement s'entre-mêler. La chanson nous rappelle bien sûr Eternal Tears Of Sorrow, mais aussi quelque peu Stormlord.
Words Of Farewell est capable d'une grande inventivité lorsqu'il s'agit de mélodies : le groupe nous le démontre dès les trois premières chansons de Immersion. Mais il peut également faire preuve de plus de violence, à l'image de "One Second Thought", allant jusqu'à chercher une forte ressemblance avec Symphony X (un groupe américain parmi tant d'influences européennes).
Le clavier tient une place importante au sein du groupe. Passant de nappes symphoniques à des mélodies tantôt classiques, tantôt futuristes, tantôt Kalmahteuses, il est un pilier de l'atmosphère du groupe. "The Great Escape" nous fait parfaitement voyager dans cet océan scandinave germanisé. "Sorae" nous rappelle quant à lui le premier album de Mors Principium Est, entre changements de ton et breaks electro-futuristes.
Cependant, si leur musique est bel et bien immersive au possible, le pari d'un Immersion est compliqué tant il est peu aisé de concurrencer certains grands groupes du style sans faire dans la copie. C'est là que l'album n'est qu'une demi réussite. Il est très agréable de l'écouter, même d'une traite, mais l'album se fait quelque peu répétitif et manque d'un peu de piment et de moments phares. On peut tout de même noter les superbes mélodies de "Ever After" et "End Of Transmission", la technique remarquable de "On Second Thought", les atmosphères poignantes de "The Great Escape" et "Urban Panorama". "Sundown Serenade" conclut ce disque d'une manière plus progressive, présentant plus ou moins toutes les facettes du groupe, et nous quitte sous une pluie qui nous laisse dubitatif, entre satisfaction et déception. On garde un bon souvenir d'un groupe intéressant, d'un album immersif, mais on aurait voulu plus...
Que penser au final de cette immersion au sein des mots d'adieu d'un groupe allemand scandinavisé ? On espère que ce ne seront pas les derniers, car quand bien même l'album n'est ni historique ni propice à s'ancrer dans nos mémoires, l'exécution est parfaite, la composition également. C'est sûr, l'album porte bien son nom. On espère revoir le groupe très rapidement au devant de la scène.
Unna
7/10
Tracklist :
01. Project Daybreak
02. Ever After
03. End of Transmission
04. On Second Thought
05. Auriga
06. The Great Escape
07. Urban Panorama
08. Sorae
09. Vagrant Story
10. Sundown Serenade