The Heavy (et Travis Is A Tourist) à  l’Elysée montmartre (14.11.16)

Le groupe anglais de rock indépendant The Heavy lors de sa tournée européenne, a encore frappé fort ce mardi 14 novembre à l’Elysée Montmartre avec en première partie, Travis Is A Tourist. Riche d’un notoriété internationale et de trois albums salués par la critique, The Heavy sont venus une nouvelle fois nous présenter à Paris, leur quatrième album Hurt and the Merciless, dans une salle chaleureuse qui les attendait avec impatience.


Travis Is A Tourist
 

La foule commençait à s’amasser dans la salle, devant la scène. Le public se retrouve autours d’une bière, ça discute et ricane. Les discussions fusent et c’est à ce moment là qu’un jeune irlandais débarque sur scène en solo, accompagné de sa guitare à la main. Le sourire et la bonne humeur sur son visage et dans l’esprit. Les lumières s’atténuent et Travis Is A Tourist commence à faire résonner sa guitare. Sans complexe et d’humeur joviale, ce baroudeur irlandais crée une certaine intimité avec le public n’hésitant pas à échanger et discuter avec lui. Fort d’une voix puissante et chaleureuse, il nous joue par intermittence, quelques un de ses morceaux. Des sonorités rock mais aussi folk jaillissent de sa guitare comme si un message, un témoignage devait nous parvenir. Entre les gorgés de bière et les « cheers » à tout va, Travis Is A Tourist nous communique un message simple mais sincère.

Cependant, ce qui est un peu dommageable, c’est qu’il passait plus de temps à boire et discuter qu’à jouer, sans parler des problèmes techniques qui lui sont tombés dessus par négligence. On pourra finalement dire que c’était une première partie divertissante et l’occasion de débuter la soirée.

THE HEAVY
 

L’impatience gagne le public mais la bonne humeur est toujours de mise. Enfin The Heavy débarque sur scène. Leur arrivée manifeste et spectaculaire ne nous laisse pas indifférent ni ne nous donne l’occasion de nous mettre en condition. Nous en prenons plein la vue et les oreilles tant leur musique est puissante et nous électrise. Nous sommes immédiatement dedans, nos corps transportés et nos esprits libérés. Nous laissons nos corps s’abandonner par le rythme effréné de la basse et de la batterie. Pas de préliminaires, ils nous mettent tout de suite dans l’ambiance et dans l’énergie qu’ils recommandent et proposent.

Les trois musiciens et la choriste ont fait leur entrée sur scène tandis que le chanteur charismatique du groupe, Kelvin Swaby pénètre à son tour face à nous telle la providence. Comme à son habitude, il nous parvient avec le sourire, saluant la foule de s’être déplacée. Le show peut enfin débuter ! Rien à dire. C’est fort, puissant et très professionnel. Nous ne sommes pas déçus. C’est bel et bien comme nous l’avions envisagé. Nous avons à faire à un groupe qui se connaît bien, qui maitrise sa musique et son style. Bref, qui sait faire le show. Donc pas de surprise, The Heavy demeure toujours aussi riche de son mélange de sonorités rock, funk, pop voir hip-hop. Les paroles claquent et la musique résonne, nous permettant de nous mettre facilement dans la danse. Les spectateurs sont comblés. Les sourires se dessinent sur les visages, les têtes et les jambes suivent le rythme endiablé de la musique. La communion et l’harmonie s’opèrent entre le groupe et le public. Les gens dansent entre eux, chantent et sont emportés par cette vague qui ne fait pas que séduire mais rassure les fans.


The Heavy est bien de retour, là où on les attendait. C’est l’occasion pour les personnes présentes de se libérer d’une lourde journée de travail, d’une routine persistante en vue de se laisser bercer par cette mélodie et énergie qui ne demandent qu’à nous emporter. Le scénario du spectacle est bien agencé tout comme la mise en scène. Swaby et ses musiciens ne font pas que nous proposer une ambiance rock, funky voir groovy. Swaby nous propose des paroles et des messages qui fondent la particularité du groupe et de son chanteur.

Le charisme et le rôle de ce chanteur dépassent bien celui de la musique. Entouré de ses musiciens, le leader du groupe se met en avant tel un prophète, un chanteur de gospel (ce qui lui rappelle sa tendre enfance) se conférant une « mission divine » sur cette terre. Swaby a prêché toute la soirée sa musique et le message bienfaisant d’un homme nouveau confronté à la perversité, aux troubles de notre époque. Ce qui n’enlève rien à la générosité et à la bienveillance du personnage. J’ai eu l’impression par moment, de me retrouver au sein d’une église au fin fond de l’Amérique du sud, bercé par une lumière blanche, aveuglante, faisant les louanges chantées et professées du devenir de l’homme libertaire. Cette messe rock et funky, si je puis me permettre, nous demande en musique, de retrouver la foi en vue de nous délivrer des angoisses et des souffrances d’un monde meurtri. 

Malgré le fait d’avoir apprécié le début du concert, au bout d’un certain temps, je me lassais de cette danse et de cette musique, de ce spectacle qui commençait à devenir monotone et lassant. N’en déplaise au grand public qui lui ne se lassait pas du spectacle offert. Les corps continuaient à danser, la bière continuait de couler à flot tout comme la bonne humeur, à planer sur cet événement. Mais certains signes ne parvenaient plus. Les yeux et sourires commençaient à se fatiguer.

Le concert arrivait à sa fin. Un rappel est tout de même demandé. Ils font feinte de partir mais finissent par revenir avec un long moment d’attente et une forte demande. Ils se mettent à rejouer un morceau déjà passé lors du show, leur tube, autant dire que ce fut pour ma part, une bonne soirée qui demandait sa fin. 

Crédit Photo : Robert GIL



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