Master See s'accorde à suivre la même lignée et la même vibration "Natural Mystic" comme le chantait Bob Marley pendant l'âge d'or du reggae.
Dans les années 70 et 80, bon nombre d'artistes se sont revoltés contre l'injustice politique et économique.
C'est ce qui l'a attiré vers des modèles comme Black Uhuru ou Steel Pulse.
Son histoire musicale commence lorsque son ex épouse lui offre une guitare basse en guise de présent pour son anniversaire. A force de l'entendre parler toute la journée du duo référence Aston "Family Man" Barrett et Robbie Shakespeare, le choix du cadeau était tout trouvé.
Accompagné de son nouveau joujou et d'une boîte à rythmes, il se focalise sur le développement de ses écrits. Musicalement, il ne veut pas tomber dans l'imitation ou le cliché, revendiquant au contraire une certaine originalité, se créant un mélange détonnant de reggae et de soul, qu'il nommera soulbeat.
Ses performances vocales puissantes et un charisme sur scène, poussent certains experts à le comparer à Peter Tosh.
A la fois poignant parolier et producteur innovant, l'artiste avait transmis le message à tous les amoureux de la musique avec son album 4Eva Music.
Au premier jour de ce mois, Master See sortait Stand My Ground, sur lequel il a gardé la même lignée.
Un métissage musical influencé par le blues et le jazz notamment, abordant les mêmes thèmes qui lui tiennent à coeur, comme les brutalités policières, et toutes formes de violence ou d'oppression.
Dans cette intro du titre éponyme, il tisse la trame de cet album, utilisant des mots forts comme génocide. Il y prône la vie dans un univers sain, et une nature tout aussi saine.
"Stand My Ground" lui-même y est lié naturellement, notamment sur un point de vue judiciaire et sur l'égalité des droits. C'est pourquoi on sent son attachement à continuer la lutte et à tenir le terrain.
Le riddim est bon, la batterie est jazzy, quand les choeurs sont soul.
On retrouve un accent plus blues rock 70, un clavier et des cuivres sur le refrain, pour ce "Wicked Man's Dream". Contrôler, détruire, tuer, voler des gens, telle serait un peu la logique pour un homme méchant, pas forcément de nature, mais qui agirait comme un vampire suceur de sang. Le choix d'êtrte bon ou mauvais se décide à un carrefour de la vie.
"Breathe" qui signifie respire, est un titre contre l'oppression dont sont victimes les gens vivant, ou venant des ghettos. Un besoin d'oxygène, de tranquilité et de respect pour ces personnes.
Comme il l'a fait dans l'intro précédente avec le mélodica, "Get Away" commence cette fois-ci sur des airs de flûte traversière, sur un riddim résolument reggae.
Il aborde encore une fois le thème de l'envahisseur, l'accuse pour les crimes commis, et dit que le sang a assez coulé.
"Do It" débute par un synthé, auquel je trouve un petit côté robotique. Ce titre plus roots, est une invectivation à aider son prochain, à résister à ceux qui voudraient réduire ces ententes en cendres, et à rester soudés et unis.
L'artiste nous décline ensuite l'amour sous deux formes. La première est personnelle, un enfant çà change forcément la donne. Il nous l'exprime de superbe manière, avec toujours ce timbre de voix particulier dans "Baby Girl".
La seconde est plus générale. Elle nous invite à puiser dans ce qu'il y a de meilleur en nous avec "Love Is All Around". L'amour est là, tendons le bras, marchons, pas besoin d'aller bien loin.
Master See demande audience avec le titre "Public Hearing". Imaginez un instant le chanteur, juché sur une estrade, en train de motiver ses troupes, un peu comme le ferait un politicien en campagne chez nous. A chacun sa cause, chacun son défi.
"Throw You Down" nous emmène dans la soul américaine par la voix et le rythme. On frôlerait presque le gospel.
"One Harmony" est un titre prônant l'unité entre les peuples, mais aussi la liberté, droit pour lequel de grands hommes ont marqué l'histoire, dans divers pays du globe. Madiba est un des exemples de l'artiste.
"Wake Up Call" conclut cet album. C'est encore une fois un appel aux nations, leur demandant de se réveiller et d'ouvrir un peu le champ des possibles.
Tracklist:
1 - Stand My Ground Intro
2 - Stand My Ground
3 - Wicked Man's Dream
4 - Breathe
5 - Get Away
6 - Do It
7 - Baby Girl
8 - Love Is All Around
9 - Public Hearing
10 - Throw You Down
11 - One Harmony
12 - Wake Up Call