Europe (+Tax the Heat) à  l’Olympia (15.11.2016)


30 ans quel bel âge ! Et en musique c’est encore plus beau car c'est une preuve de longévité et du soutien du public pour un groupe. Pour un album, en particulier lorsque qu’il est mythique c’est une histoire particulière qui touche beaucoup de monde. C’est à ce genre d’anniversaire que nous convie Europe ce soir pour célébrer les trois décades de The Final Countdown. Voyons si les trente bougies ont été soufflées comme il se doit.

 

Tax the Heat

 


C’est très surpris que nous voyons, en arrivant devant l’Olympia, le nom de Take That sous celui d’Europe. Take That ? Non ! Heureusement ce n’était qu’une dysorthographie momentanée, il s’agit des Anglais de Tax the Heat, nom qu’on croirait tout droit sorti d’un slogan de Greenpeace.

Arrivé dans la grande salle mythique, le backdrop du groupe en question dévoile un logo en lettrage avec volute et fleurs qui ferait plus penser à un ensemble de musique médiévale qu’à un groupe de rock ce qui, du coup, nous interroge sur ce dernier…
 


Les quatre Bristoliens entrent en scène et nous délivrent un blues/rock très carré, maîtrisé, au chant plutôt banal et desservi par un son d’une grande qualité. Sauf qu’il y a un petit souci, on est en 2016 et pas en 1960 ! Tout est d’un conventionnel et d’un déjà entendu vraiment ébouriffant et assez statique, à tel point qu’on se demande si l’on est pas venu à l’Olympia en DeLorean avec Marty McFly jouant du rock à un bal de promo. Seul repère temporel de 2016, le look hipster du bassiste et du gratteux et chose étonnante, qu’ils soient signéw chez Nuclear Blast !
 


Donc oui le son est bon, oui ils jouent bien, oui ils sont jeunes : mais pas de la bonne décennie. Cela est d’autant plus incroyable d’ouvrir pour un grand tel qu’Europe, qui vient fêter les 30 ans de son album phare et qui pour le coup est un groupe qui a su évoluer et moderniser sa musique sans rester coincé dans les années 80 qui on fait sa gloire. A méditer jeunes Padawans...
 

Europe


LE moment tant attendu arrive enfin, la DeLorean reste dans le coin mais nous la reprendrons plus tard car ce soir c’est un show très spécial que nous propose Europe ! En effet les Suédois ont eu la bonne idée d’un concept (qui se pratique de plus en plus) : reprendre en entier, et dans le désordre, leur dernier album en date sortie en 2014 : War of Kings. Puis enchaîner avec son grand frère de 28 ans son ainé et troisième album des Nordiques qui a fait leur gloire, l’inévitable The Final Countdown et lui dans l’ordre du disque.
 


Du haut de ses 53 ans Joey Tempest est dans une forme olympique tant vocalement que physiquement tant il bouge sans arrêt et assure le show en permanence, haranguant la foule et dialoguant avec, en grand expérimenté du live qu’il est ! C’est un régal de voir autant de professionnalisme, chose qui se perd de plus en plus dans les concerts. Ici tout est millimétré, les détails ne sont pas laissés au hasard que ce soit dans le jeu de lumière que dans le son d’une qualité rare.

Idem pour les vidéos en arrière plan sur deux écrans géants qui apportent une touche dynamique à l’ensemble de la mise en scène. Dans la première partie principalement, on assiste à des projections de vidéos tirées des clips ou créées pour la tournée souvent très bien faites. Pour la seconde partie, sont projetés des clips d‘époque bien sûr, où Joey est parfaitement synchrone avec son double en 24 images par seconde. Des slideshows de photos d’époque du groupe durant les tournées, des photos personnelles mais également de fans posant avec des disques auront la part belle rendant ainsi par la même occasion hommage au public fidèle durant ces trois décennies.
 


La voix de notre quinqua (qui semble en avoir bien moins, il s’entretient visiblement) a pris en maturité, cela s’est constaté sur les albums du retour dans les années 2000 et au micro en direct il n’a rien perdu de ce timbre particulier. Il prendra également la guitare sur "California 405", mais il faut bien avouer qu'on ne l’entend pas alors que celle-ci est bien branchée, certainement le « problème technique » de ce concert. En ce qui concerne les mélodies d’aujourd’hui et d’hier ainsi que la section rythmique, c’est parfait. Le duo Ian Haugland et John Levén fonctionne à merveille et les notes de guitare de John Norum, malgré son coté un peu statique, sont très bien exécutées et nous parviennent grâce à un son d’une qualité impressionnante, bravo aux ingés son au passage.
 


Le public de son coté est venu assez nombreux malgré un prix de places assez élevé qui ne remplit pas complètement l’Olympia mais les chanceux présents en ont pour leur argent. Plutôt calme mais très réceptif pour la première partie War of Kings, l'auditoire se transforme au retour des vingt minutes de l’entracte. Dès que la salle plonge dans le noir un compte à rebours commence et celui-ci terminé la salle explose dès les premières notes de synthé de Mic Michaeli d’un des morceaux les plus connu au monde, "The Final Countdown". Le public de tout âge est à fond ! Il danse, chante, crie, et reprend en coeur le tube ainsi que les deux suivant presque aussi célèbre "Rock the Night" et "Carry". Une triplette ravageuse, énorme madeleine de Proust pour beaucoup dans la salle qui s’amuse sans compter. L’ambiance reste excellente durant toute la seconde partie du show pour reprendre en intensité sur le single "Cherokee" et la conclusion avec l’intro de "The Final Countdown" pour terminer à l'unisson dans la bonne humeur.
 


Un concert d’Europe de très haut niveau, une grande réussite sans fausse note entre nostalgie mythique et présent plus moderne et intéressant. Le combo ne s'est jamais endormi sur une gloire passée pourtant éléphantesque, en continuant de créer et d’évoluer dans le bon sens. Respect messieurs et merci pour ces moments.

Une belle soirée retour vers le futur nom de Zeus !

Setlist :

War of Kings set :

Video intro
Hole in My Pocket
The Second Day
Praise You
Nothin' to Ya
California 405
(avec Joey Tempest à la guitare)
Angels (With Broken Hearts)
Days of Rock 'n' Roll
Children of the Mind
Rainbow Bridge
(Précédé d'un solo de clavier)
Vasastan
Light It Up
War of Kings
 


The Final Countdown set :

Video interlude
The Final Countdown
Rock the Night
Carrie
Danger on the Track
Ninja
Cherokee
Time Has Come
Heart of Stone
On the Loose
Love Chaser
(suivi de l'intro de "The Final Countdown")

Photographies : © Nidhal Marzouk 2016
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

 



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