Sortie prévue le 30 avril 2012 chez code666
Cosmogonie parfaite.
Si vous n'avez pas trop le vertige plongez-vous dans cette merveille à l'état pur qui sortira le 30 avril 2012 chez code666. Le quintet polonais d'Eternal Deformity réalise là un coup de maître pour ce cinquième album studio intitulé The Beauty of Chaos.
Comme son nom l'indique, « beauté » est le premier mot qui nous vient à l'esprit, puisque cet album est pure mélodie et vous n'en décrocherez pas de sitôt. Synthés, Riffs mélodiques et arabisants, instruments classiques ou passages Doom à la Katatonia, chacun y trouvera son compte. Pour ma part, dès la première écoute je suis subjuguée.
« Chaos » ensuite parce que ces nombreux ingrédients se mélangent dans une saveur incroyable. Vos narines se dilatent ? C'est normal. Les musiciens ont trouvé leur style, un Metal avant-garde, progressif, aux accents gothiques, avec lequel ils font ce qu'ils veulent ... et ça marche.
Aux amateurs de sensations fortes je réponds... mais oui ! Vous trouverez aussi dans cet album suffisamment de blasts et de voix Black ou Death... laissant place à un chant Opeth-ien envoûtant. L'exemple parfait est le titre « The Kingdom Gone » qui mélange savamment tous ces ingrédients, sur fonds de blasts et de guitares saturées. La batterie est époustouflante et les passages où elle est totalement mise en relief ne sont pas rares comme sur le très Doom « Caught Out Lying » sur lequel vous trouverez en outre de langoureuses guitares propres à ce style progressif.
De cette marmelade chaotique il ressort une beauté indéfinissable et une vraie intelligence. Car vous allez rentrer dedans, tout simplement. L'album vous transportera à coup sûr, dès ses premières notes, dans l'univers avec un grand « U » très étrange d'Eternal Deformity.
Même si The Beauty of Chaos vous fera à tour de rôle penser à Katatonia, Opeth, Covenant, Arcturus, voire Epica (les riffs finaux sur « Caught Out Lying », mais aussi l'intro de « The Beauty of The Ultimate End ») et Dimmu Borgir, je lui trouve en outre certaines similitudes avec l'ambiance d'un Passage de Samaël, lequel a été suivi d'une version instrumentale réalisée intégralement par Xytras au synthé. (Vous vous souvenez ?) A quoi vous fait penser l'intro du titre « Pestilence Claims No Higher Purpose » dans ce cas ? Stupéfiante ressemblance hein ? Mais plus généralement cela doit être ce côté aérien, intersidéral en fait, qui me rappelle tant cette belle époque de Samaël. On est dans les étoiles, cela va sans dire. Les orchestrations de cirque que l'on retrouvait déjà sur le précédent opus de Eternal Deformity, Frozen Circus, sont également là, notamment sur « The Beauty of the Ultimate End » qui est un éritable chef d'oeuvre en soi.
Je ne parle même pas de « The Sun » qui a aussi ce quelque chose d'attirant avec des voix frémissantes, tressaillantes. Avec un esprit Doom et un refrain magnifique, il ne vous donnera nullement le cafard mais au contraire, attisera votre imagination au plus haut point.
Sublimé par une production parfaite, ce melting-pot brillantissime se termine sur un titre incontournable. Ecoutez donc « The Holy Decay » ! Une pure merveille !! Il me fait penser à « Journey Through Pressure », ce chef d'oeuvre de Katatonia placé discrètement en fin de l'album The Great Distance de 2006. Une voix désespérée crie au mégaphone au loin sur des riffs de guitare parfaits qui se superposent, et cède place à des voix criées vous transperçant de part en part. Puis, Eternal Deformity prolonge cette merveille avec des passages plus progressifs accompagnés de chants simples comme seuls les plus grands (Opeth) savent le faire. Oh ! Ce solo vous émerveillera ! La batterie jazzy que l'on entend à la perfection dans ce méli-mélo de sons venant de toutes parts ne va pas sans reste et l'on se demande combien de temps de travail un tel chef d'oeuvre a demandé. Sur ses notes finales, vous n'en reviendrez pas de ce que vous venez d'entendre.
Pur génie.
Katarz
