"En définitive[...]on pourra tout à fait se passer de cet ep et retourner écouter l’excellent Blackstar qui [...] se suffit parfaitement à lui même."
C’est un an jour pour jour après la sortie de Blackstar que sort cet ultime ep de David Bowie, No Plan dont la conception est liée au musical Lazarus auquel Bowie avait collaboré. Est-ce pour autant une véritable nouveauté auquel nous avons droit ?
Que nenni, ma bonne dame, puisque l’intégralité de l’ep n’est en fait qu’une version pour l’instant dématérialisée du deuxième disque de la bande originale de Lazarus sortie en octobre dernier. Pas de nouveauté donc, mais simplement la possibilité pour le marketing de fêter ce qui aurait pu être le 70eme anniversaire du Thin White Duke et, petit bonus, de zapper le chant de Michael C Hall pour ceux qui n’y seraient pas intéressés.
On y retrouve le titre "Lazarus", déjà présent sur Blackstar, suivi de "No Plan", dont le clip vidéo est depuis peu visible sur la toile. "No Plan" est dans la droite lignée de Blackstar, hanté par une mélancolie crépusculaire où résonne de nouveau un saxo, souligné par un chant presque lyrique par moments. Il n’aurait certes pas dénoté avec le dernier album du maître mais n’aurait pas spécialement été nécessaire de l’ajouter sur la playlist.
"Killing A Little Time" lorgne plus vers un rock bruitiste un peu brouillon qu’affectionnait Bowie, notamment sur ses albums les plus récents, mais qui n’apporte pas grand-chose au fond, la faute à un refrain un peu trop faiblard n'arrivant pas à contraster suffisamment avec le bordel ambiant du reste de la piste. Un titre presque bouche-trou, un peu dommage.
"When I Met You" vient sensiblement relever le niveau en proposant une chanson rock plus classique, probablement à rapprocher de la période seventies façon Ziggy Stardust, évidemment enrobé d’un mix au goût du jour; mais encore une fois, rien de transcendant. Si la chanson n’est pas désagréable à l’écoute, elle est aussi peu mémorable.
En définitive, pour peu que l’on soit juste un curieux, on pourra tout à fait se passer de cet ep et retourner écouter l’excellent Blackstar qui, hier comme aujourd’hui, se suffit parfaitement à lui même. Quant aux aficionados, aucun doute que les titres susnommés ont été écoutés en boucle un bonne centaine de fois, seront achetés en double, voire en triple pour peu que les formats à la vente viennent à s’étoffer. S’il y’a une chose qu’ont peut redouter maintenant, c’est plutôt l’avalanche à venir de best of et autres compilations en tout genre, contenant son lot de live inédits et autres raretés (du genre Bowie qui tousse dans le micro du studio?) pas toujours extrêmement intéressantes… mais bon, quand on aime, on ne compte pas, n’est-ce-pas ?