Lemmy, un perroquet et un mec avec une coupe au bol sont dans une voiture… Ça donne un groupe au nom impossible : Admiral Sir Cloudesley Shovell. La formation, née en 2008 dans les Hastings, au sud de l’Angleterre, a sorti fin octobre son troisième opus : Keep It Greasy !, après les bons Check ’em Before You Wreck ’em et Don’t Heart it… Fear It ! Le tout est livré dans une pochette du meilleur goût, présentant une serveuse au large décolleté prête à arroser de « Rocking oil » les frites d’un homme-perroquet affamé. Entre le nom trop long, le design étrange et les coupes de cheveux des années 80, difficile de savoir ce que renferme l’album.
Sir Cloudesley Shovell est le nom d’un officier de la marine anglaise, né en 1650 et mort en 1707 dans un désastre naval. Il a participé à de nombreuses batailles et est devenu un héros populaire en Angleterre, mais ça, ça n’a rien avoir à l’album. Ce qui compte ici, c’est surtout les années 80 et le bon rock. Géré par un trio au look de vieux bikers, Johnny Gorilla, Serra Petale and Louis Comfort-Wiggett, Keep It Greasy ! sonne comme s’il était sorti il y a 40 ans.
1 point si vous trouvez Lemmy
Les guitares tournent sur des rythmes simples et répétitifs, entre rock et heavy bien old school. La voix a tout ce qu’on pourrait attendre d’un groupe de l’époque, abimée et poussive mais parfaite sur les rythmes lents. Tout est couvert d’un groove sonnant très old school, principalement grâce à la bonne présence de la basse, mise en avant jusque dans les intrus, comme sur "Heavy Brain Part 2".
Admiral sonne comme si les membres n’avaient aucune envie de vivre au XXIe siècle. Sur les photos, ils posent comme des bikers avec leurs vestes en jean, et des coupes de cheveux déjà illégales dans les années 80. Le groupe pousse le vice jusqu’à utiliser de la cowbell (à subir sur le morceau "Paid in Full"). Ca rappelle avec douleur tout ce qui est bon, un vrai mix de nostalgie entre Black Sabbath et Status Quo.
Aucune remarque sur le cadrage de cette photo...
Des morceaux comme "I’m Movin’" sortent du schéma classique en apportant une bonne dose de psychédélisme. Les rythmes sont moins attendus et les guitares dialoguent entre elle, sans partie vocale. C’est agréable et donne une bonne raison d’écouter Admiral, plutôt que de relancer un vieux AC/DC.
Keep It Greasy ! est d’un côté album de rock et de heavy sans surprise et presque trop classique. De l’autre, un refuge parfait pour se replonger quarante ans en arrière, dans cette sale ambiance de bikers et de garages. L’album est dispo dans tous les magasins de disques ou chez Emmaus (et c’est eux qui le disent).