Oyez, oyez gentes dames et damoiseaux ! Welcome to the Theater ! Ainsi se nommera la nouvelle offrande de Tommy ‘Reinxeed’ Johansson, qui sera, si l’on a bien compté, le cinquième opus de ce groupe décidément hyperactif. Ca fait donc cinq sorties en quatre ans, cinq sorties depuis The Light et son speed métal frais et enlevé ! On est passé par Higher, puis Majestic (chroniqué ici par votre serviteur) puis 1912, album relativement bon soit dit en passant.
Mais voilà, à trop vouloir en faire quitte à développer une véritable boulimie d’albums, notre ami Tommy ne risque-t-il pas d’y laisser quelques plumes ?
C’est toute la question de ce Welcome to the Theater.
Autant le dire d’entrée de jeu, après plusieurs écoutes de cet opus, je suis partagé (mi-figue mi-raisin comme on dit). Partagé entre cet horrible sentiment de « déjà entendu » et quelques bonnes surprises qui jalonnent cette galette reinxeedienne.
Déjà sur Majestic, force était de constater que Reinxeed faisait du Reinxeed, sans renouvellement majeur ni grosses prises de risque. La sauce prenait mais déjà apparaissaient les premières sirènes d’alarme : « Tommy nooooooon ! Ne fonce pas trop vite, prend du recul ! »
Bon et bien le recul il l’a pris (1912) mais c’était pour mieux sauter apparemment.
En effet, on se retrouve de nouveau avec de jolies instrumentations, très typées BO de film (quoi d’autre me direz vous sur un album hommage au cinéma). Que ce soit les intros des pistes "Freedom", "Life Will Find The Way", "Stranger Tides" ou même tout simplement l’intro de l’album "Welcome". C’est très bien fait, très plaisant, on se croirait dans un mélange de Pirates des Caraïbes et Hook, mais…
De même, Tommy ne déroge pas au bon vieux speed qui fait la réputation de Reinxeed depuis le premier album, c’est carré, et sa voix fait des envolées à en percer les tympans de Carla Bruni. Pour finir les chœurs sont une nouvelle bien présents pour magnifier le refrain, à l’exemple de "Temple Of The Crystal Skulls", mais…
Mais c’est un peu du réchauffé tout ça, heureusement que l’on peut trouver deux-trois morceaux de bravoure là dedans !
"Temple of the Crystal Skulls", par exemple, est tout bonnement géniale de bout en bout, les chœurs sont ultra efficaces et le pont symphonique au milieu avec mélange de guitares et de claviers vous emportera aisément.
Un autre bon point, cette fois ci pour la chanson "Save Us" qui, malgré son intro et son break déjà entendu plus d’une fois dans les compos de Reinxeed, apporte un son global sympathique et une voix féminine de toute beauté en fin de refrain : effet garanti !
Autre compo que je me dois d’aborder, "No Fate", qui étonnera par son intro… heavy. Oui, du heavy, avec des riffs tranchants, chez Reinxeed. Bon on se rassure le clavier reprend vite le dessus, mais cette chanson plutôt mid-tempo comprenant son lot d’accélérations est vraiment à retenir sur cet album : une bonne surprise.
Enfin, dernière remarque pour la chanson éponyme, ultra speed, au refrain fédérateur (un peu à la "Fantasia") et avec diverses variations (qui a dit piano-bar?) que je vous laisserai découvrir : suspens !
Oh mais, et dire que j’allais oublier de vous parler de la production qui a toujours été la bête noire des albums de Reixeed : et pourtant ici on entend bien mieux, ne serait-ce que par rapport à Majestic, les guitares se détachent bien de la batterie et les claviers ne noient plus le tout dans une soupe difficilement audible.
Au final que retenir ? Oui Reinxeed continue de nous faire du Reinxeed, c’est indéniable, et en même temps allez-vous demander à Alestorm de faire autre chose que du Alestorm ?
Donc oui ça sent le réchauffé à plusieurs endroits, les passages typés BO de films sont légions et beaucoup ressemblent à ceux déjà expérimentés sur les précédents opus ! Mais, pour toutes les pistes citées plus haut et la production améliorée, mon bon côté l’emporte et laisse à Reinxeed le bénéfice du sixième album (mais prends un peu plus ton temps si possible Tommy !).
Note : 7.5/10, arrondi à 7
