Matmatah à  l’Olympia, Paris (02.03.17)

Neuf ans que les Matmatah n'avaient pas fait parler d'eux. Bien sûr, il y a eu cette compilation, avec un "Triceratops" dedans, mais cela restait bien abstrait. On est comme ça, on veut voir, on veut transpirer, on veut se presser devant les crash-barrières, on veut se bousculer dans les fosses...
Les 4 bretons ont bien compris ce besoin, et ont ressenti le même, pour une reformation qui s'annonce plus qu'un feu de bois.
D'abord parce qu'il y a un album, Plates Coutures, dont la Grosse Radio va te parler très vite.
Ensuite parce que la tournée qui démarre s'annonce bien longue.
Retour sur la 5ème date, une petite salle parisienne pas très connue, mais promise à un bel aveni r: l'Olympia.

Dès l'arrivée sur le boulevard, on sent comme une ambiance bretonne : Quelques personnes, drapées dans des Gwenn ha Du (drapeau breton) font gentiment la queue avant de rentrer à l'Olympia. Quelques scèes cocasses d'ailleurs, comme ce spectateur voulant entrer avec sa bouteille de bière en verre, 75cl quand même, pleine... Lui aussi un peu d'ailleurs...

Mais bon, revenons à nos moutons (jeu de mot pourri, l'explication à la fin de l'article), et au concert.

La première partie est assurée par des brestois, quelle surprise ! Grand Palladium est un duo, 2 guitares, grosse caisse. Ambiance très folk, bien balancée. Grand palladium excelle dans les harmonies vocales, chant à la tierce, et guitares profondes. Certains morceaux sont très connotés folk, d'autres vont chercher dans le blues, voire font penser à du Gamine (tu te rappelles? "Voilà Les anges"...).
Côté public, les 45 minutes de cette première partie sont bien accueillies. L'ambiance est excellente, le public est venu faire la fête. Beaucoup de gens ne sont visiblement pas des habitués des salles de concert, ce qui donne une fraîcheur qui fait du bien. Comme cette dame qui demande au grand balaise de la sécurité, le plus sérieusement du monde, s'il ne veut pas se décaler hors des crash-barrières, parce qu'elle ne voit rien... Bon c'est vrai, il était particulièrement balaise, mais bon...
Petite pensée pour les Fatals Picards, plein de drapeaux bretons, agités à la moindre occasion, viennent fleurir la fosse et le balcon. Ca sent le houblon, ça sent l'iode, la Bretagne est à Paname ce soir.

Concert, Rock, Bretagne, Retour, 2017, Matmatah

Après un changement de plateau qui va bien durer 20 minutes, le temps de refaire le plein de malt fermenté, Matmatah arrive sur scène.

La scène, d'abord. Très sobre, aucun étendard de fond, aucun décor, non, rien. Des amplis, un clavier, une batterie. Seule petite fioriture, la batterie a des fûts transparents. Pour le reste, Matmatah ira droit à l'essentiel.

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Le concert s'ouvre avec "Petite Frappe", extrait du dernier album. Dès le premier morceau, on voit de quoi sera fait le concert. A la voix et à la guitare, Stan n'a pas changé, toujours dans son style énergique et contenu à la fois. Eric à la basse sera celui qui va le plus communier avec le public. Très souvent à la limite de tomber dans la fosse, à haranguer, très expressif. Un peu le contraire de Manu Baroux, le nouveau guitariste. Ce dernier est très appliqué sur son jeu, et restera introverti sur la majeure parte des morceaux.

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Après un "Bonsoir Paris", et "Quelques Sourires", le public se lache un peu. Scholl, batteur fantasque, en profite pour envoyer une baguette dans la fosse. A-t-elle atteint sa cible ? Comment s'est-elle plantée ? On ne le saura jamais, et ce n'est pas là le plus important.

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Stan introduit "Lésine Pas", en faisant un clin d'oeil plus qu'appuyé à l'énergie débordante du public. "Pour une fois qu'on fait un morceau pour pogoter...", dit-il, non sans malice... Pas loupé, le morceau démarre, rythme binaire bien senti, de l'énergie comme il faut, et en effet, le public.. euh non, le public ne pogote pas. Il y a bien quelques énervés qui tentent de bouger, mais visiblement ce n'est pas le thème de la soirée.

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Et pourtant, Matmatah met de l'énergie. C'est rock, très rock, vintage 80-90, bien loin de l'étiquette de groupe "trad" qu'ils traînent depuis leurs origines. Le public apprécie, crie, chante. Les premières notes de "Emma" font encore monter le niveau sonore de la salle, on sent le plancher frémir, ça sautille. Stan fait chanter le public, le balcon, la fosse, les filles, les mecs...

Le concert continue, les titres s'enchaînent. Il y a du plaisir dans la salle, sur scène, une belle ambiance. Qui devient de plus en plus rock au fur et à mesure que la soirée avance, d'ailleurs. Jusqu'à un "Lambe An Dro", morceau emblématique, repris en version survitaminée, qui clôt le set dans une ambiance de folie.

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Les rappels...

Pour les rappels, un nouveau morceau, et deux anciens. Ca joue fort, l'ambiance est là, mais il y a comme un malentendu.
Le malentendu, c'est que Matmatah est un groupe de rock. Oui, ils ont fait "Les Moutons", oui ils l'assument, mais ils n'ont plus 20 ans et ils ont fait 4 albums depuis La Ouache. Ils sont passé à autre chose. Aussi lorsque ils reviennent avec des guitares sèches pour l'ultime morceau Stan n'arrive pas à en placer une, une bonne partie du public réclamant "Les Moutons, Les Moutons". Du coup il flotte comme un léger malaise quand il finit par expliquer que, non, le dernier morceau est un hommage aux combattants kurdes en Irak... Oublions vite ce malaise, restons sur cette magnifique chanson, "Pechmerga", final d'une très belle soirée.

Puis quittons vite l'Olympia, dont la salle de bar est occupée par tant de fans chantant "Les Moutons"... Messieurs, vous avez bien fait de vous reformer, nous avez donnné bien du plaisir ce soir.

Setlist :

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Merci à Naiko de Hard Force pour les photos. Droits Réservés.



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