Il y a une vie après le glam. Là où beaucoup de membres des groupes iconiques des années 80 essaient de tirer le genre dans tous ses recoins, d'autres s'en éloignent et tentent de s'identifier à travers d'autres genres, pour continuer à assurer leur plan de carrière. C'est le cas de Mike Tramp, qui parvient à trouver des convaincus et des déçus. Après un épisode country et d'autres plus rock, il semble avoir trouvé une vitesse de croisière. A voir si cela suffit.
Ceux qui connaissent le nom de Mike Tramp ne seront pas étonnés de voir une douce nostalgie les envahir à la simple mention de son nom. Comme appartenant à son époque, White Lion, formation la plus connue et emblématique du chanteur, c'est sacrément daté. On comprend que ça ait fonctionné en son temps, et qu'aujourd'hui on les regarde avec un regard bienveillant mais légèrement moqueur.
Et à l'instar de beaucoup de chanteurs de ces formations glam kitsch, Mike Tramp n'a pas spécialement évolué. Enchaînant les tentatives pour retrouver le peu de succès qu'il eut dans les années 80, il est souvent hors propos, surtout dans un univers musical qui innove sans cesse. N'étant pas avare quant à son nombre de sorties en solo (dix albums en vingt ans, ça y va), il s'essaie à des genres qu'il maîtrise à peine, en témoigne sa tentative de se réincarner en crooner country sur Cobblestone Street, en 2013, qui avait laissé un effet bien fade.
Trois albums ignorés plus tard, c'est devant une pochette ridicule, montrant un Mike Tramp fier sur sa bécane (photo que Johnny lui-même pourrait railler), que l'on voit le danois se la jouer rebelle adulescent à la mode, mode déjà dépassée qui fait depuis longtemps bien rire. Et musicalement, ça ne vole pas bien plus haut.
Mais ça s'écoute. Pas si mal, d'ailleurs. Maybe Tomorrow fait partie de ces albums qu'on peut laisser tourner d'une traite, en musique de fond, sans jamais en être dérangé, et en tapant le rythme de temps à autre. De là à dire qu'on en retiendra quoi que ce soit, que ça aura dégagé de l'émotion ou qu'il y a un titre qui en ressort, ce serait aller trop loin. Mike Tramp sait faire son boulot, sa voix n'est pas désagréable, il est entouré de musiciens corrects. Mais ce n'est pas parce que quelque chose s'écoute et est tout à fait potable sur le papier que cela en fait une oeuvre intéressante, voire une oeuvre tout court.
En effet, à entendre des titres aussi insipides qui ont pour seule particularité le fait "d'être là", ce nouvel album de Mike Tramp nous fait le même effet que ses efforts précédents : un pointage en studio, pour tenir la forme. Et au niveau du contenu, c'est le même constat que sur la pochette : daté, et assez ringard. De la teen pop faite maladroitement par un mec en plein dans sa cinquième décennie d'existence, ce qui reste assez triste.
Aurait-il du rester dans le glam, à gratter le peu d'inspiration qui reste dans un style qui a déjà été épuisé jusqu'à la dernière miette ? Faire un no ending tour auprès de l'album Pride de White Lion, seul réel éclat de sa carrière ? Ou trouver des musiciens capables de composer avec sa voix tout à fait intéressante des titres réellement viables ? Nul ne le sait, et après tout, ça s'écoute, alors ça peut aussi s'aimer, chaque fan y trouvera ce qu'il voudra.
Sortie le 24 février chez Target Records
