Le old school death metal a encore des jours devant lui. Preuve en est la sortie de Gorephilia, formation finlandaise qui existe depuis dix ans. Avec ce deuxième album, Severed Monolith, le groupe s'inscrit dans un death classique et bien exécuté. Assez pour susciter l'intérêt de l'auditeur ?
En écoutant Severed Monolith, le constat global est celui d'un death conventionnel, bien ficelé et aux influences très old school. Celles-ci se ressent d'entrée de jeu par les riffs thrash du solo d'introduction d'"Hellfire".
Comme tout album de death qui se respecte, guitaristes comme bassiste sont bien mis en avant, formant un bon équilibre. Mais c'est surtout le guitariste soliste qui est valorisé, avec des parties très intéressantes, augmentant l'intérêt de chaque morceau.
Sur "Black Horms", Jukka Aho fait jouer sa technique pour retranscrire un solo bien envoyé en milieu de chanson. Cette dernière est très intéressante lorsque l'on se penche dessus. Les changements de rythme sont fréquents et donnent une complexité au morceau.
Ce qui est un plus dans cet album par rapport à d'autres, c'est sans doute la présence d'interludes. Ils sont au nombre de deux, et si "Words That Solve Problems" reste assez classique, "Eternity" est, quant à elle, au contraire très surprenante. L'introduction nous plonge dans un univers électronique, presque cosmique, avant que les riffs n'accompagnent ces mélodies extraterrestres.
A l'image de chaque morceau de Severed Monolith, "Eternity" renvoie à l'espace. L'univers est également parfaitement illustré par la pochette de l'album et par les titres et paroles des morceaux le composant.
L'album alterne entre technique et violence. Les musiciens font parler notamment la maîtrise de leurs instruments sur les lancements de morceaux ("Harmageddon Of Souls") avant de montrer toute leur hargne durant le déroulé des chansons ("Return To Dark Space")
Globalement, Gorephilia offre un album bien produit et bien mixé. Il s'écoute et s'apprécie, mais reste dans le fond assez banal. L'introduction d'éléments surprenants comme sur "Eternity" ajoute de l'originalité à cet album. Tout comme l'impression de double chanson en une à l'écoute de "Crushed Under The Weight Of God". Avec cette partie angoissante et alarmante en milieu de chanson, qui procure la sensation d'être dans un film d'horreur se passant dans l'espace (comme dans Alien), cette chanson, qui est sans doute la meilleure de l'album, est un plus pour Severed Monolith. Dans son ensemble, Gorephilia ne tire pas son épingle du jeu et livre un album bon mais pas suffisamment marquant.
Tracklist :
1. Interplanar
2. Hellfire
3. Harmageddon Of Souls
4. Words That Solve Problems
5. Black Horms
6. The Ravenous Storm
7. Return To Dark Space
8. Eternity
9. Crushed Under The Weight Of God