Pain of Salvation (+ Port Noir) à  Lyon au Ninkasi (07.04.2017)

Vendredi 7 avril, Pain of Salvation donnait le premier concert de leur tournée sur le sol français à Lyon au Ninkasi. Sur la terre natale de leur batteur Léo Margarit, le groupe a donné toute son énergie pour créer une complicité et une osmose parfaite avec son public venu nombreux.

Pain of Salvation attire toujours un public très éclectique car leur musique touche profondément la sensibilité de chacun. Tout le monde peut se retrouver dans les paroles écrites par Daniel Gildenlöw et il n’est pas étonnant de croiser des gens de tout âge (retraités, comme petite fille de 4 ou 5 ans venue assister au concert avec sa maman) et de tout horizon. C’est le genre de concert où l’on fait de belles rencontres. Pour ma part, ce fut le cas. Etant venue assister au concert sans photographe pour m’accompagner, j’ai engagé la conversation avec Didier Lalli de http://auxportesdumetal.com, fan absolu du groupe, venu des Alpes Maritimes pour assister à cette première date française. Sans lui, je n’aurais pas pu illustrer mon live report. Et je tiens à le remercier d’avoir partagé ses photos du concert avec moi.

Port Noir

Les portes du Ninkasi s'ouvrent à 18h30 tapantes et la soirée commence avec les Suédois de Port Noir. Le groupe sait conquérir le public dès les premières notes et nous transporte rapidement dans son univers à la fois sombre et envoutant. Les riffs lourds de la basse et de la guitare s’opposent à la voix claire et aérienne de Love Andersson, qui n’est pas sans nous rappeler celle de Pete Loeffler de Chevelle. Andreas Hollstrand, guitariste du groupe, accompagne souvent le chanteur et bassiste dans les chœurs. Leurs deux voix s’accordent harmonieusement et nous collent des frissons tant la justesse est au rendez-vous.
 

Pain of Salvation, concert au Ninkasi Lyon, The Passing Light of Day


Les trois musiciens sont alignés à l’avant de la scène, mettant basse, guitare, batterie et chant sur le même plan. Cette disposition nous permet de pouvoir apprécier la technicité de chaque musicien. Il est rare d’avoir un batteur mis autant en avant au centre de la scène. AW Wiberg, nous montre tout son talent sur des morceaux comme "Tide" qui débute avec une double pédale agressive. Cette dernière soutient la voix cristalline de Love Andersson qui monte dans les aigüs et fait voyager nos esprits dans les airs. Chez Port Noir, tous les morceaux sont comme un combat entre les sons graves des instruments et les notes aériennes des voix. Un combat chorégraphié avec minutie qui finit en danse où les partenaires sont en parfaite synergie. Le groupe achève son set sur un morceau plein d’émotion dédié à leur ancien bassiste, décédé le mois dernier, avant de laisser la place à Pain of Salvation. On peut dire que Port Noir était une belle introduction musicale.
 


Pain of Salvation


Le set de Pain of Salvation débute avec les bruits d’hôpitaux et les riffs saccadés de "Full Throttle Tribe", un titre de leur dernier album, In the Passing Light of Day, qui sonne ici comme une déclaration d’amour au public qui suivrait Daniel Gildenlöw et ses musiciens les yeux fermés chaque fois que le chanteur prononce les mots « Will you follow me ? ».

Tout au long du concert, les musiciens de Pain of Salvation parviennent à créer une belle complicité avec la foule en lui faisant des clins d’œil dans de nombreuses chansons et en communiquant avec elle entre les morceaux, comme si les gens du public ne faisaient qu’un et passaient la soirée en tête à tête avec les musiciens.

Le premier clin d’œil au public Lyonnais a lieu lors de la deuxième chanson. Le concert continue avec "Reasons", autre morceau tiré du dernier album, où le bassiste Gustaf Hielm énumère les différentes raisons mises en avant dans les paroles de la chanson en comptant en français. Des sourires s’esquissent sur les lèvres des gens dans le public.

Pain of Salvation, concert au Ninkasi Lyon, The Passing Light of Day

 


S’ensuit "Meaningless" titre phare de The Passing Light of DayRagnar Zolberg nous touche droit au cœur avec sa voix si particulière. Elle se mêle parfaitement à celle de Daniel Gildenlöw et nous donne des frissons tellement chaque mot est vécu par les deux chanteurs. 

Après avoir retourné le public avec cette troisième chanson, Daniel s’adresse directement à la foule en lui demandant de faire le plus de bruit possible en la mettant en compétition avec le public italien des dates précédentes. Il menace même de ne pas sortir d’album pendant deux ans si les hurlements du public sont en-dessous de ses attentes, ce qui provoque une hilarité générale. S’ensuit une conversation entre Daniel qui chauffe le public en lui disant qu’il sera incapable de crier plus fort que le public italien et Léo qui encourage à crier les poings en l’air car il fait confiance au public de sa terre natale. Le batteur filme même la scène avec son portable pour garder un souvenir de cette soirée. Daniel entame les premiers accords de "Linoleum" sous les hurlements hystériques de la foule. La chanson se termine dans un quasi silence, où Daniel susurre les derniers mots au micro. Une fin de chanson assez inattendue et pleine de force. Pain of Salvation a toujours le chic de proposer des versions alternatives de ses chansons en live. Ce qui fait de chaque concert un moment inoubliable.
 

Pain of Salvation, concert au Ninkasi Lyon, The Passing Light of Day


La chanson suivante nous ramène en 2002 avec "A Trace of Blood". Le groupe n’a pas oublié ses fans de la première heure. Deux autres chansons de Remedy Lane suivent : "Rope Ends" et "Beyond the Pale". Puis, nous revoilà en 2000 avec "Ashes", l’une des meilleures chansons de l’album The Perfect Element, Pt I. Dès les premières notes, la petite fille de 4 ou 5 ans assise sur la scène, restée calme jusque-là, se met à headbanger et à danser comme possédée par la musique. Une image qui ravit les musiciens qui la regardent danser le sourire aux lèvres.

Retour au calme avec une version totalement inattendue et envoutante de "Silent Gold". Les notes de claviers sont d’abord remplacées par des notes des guitares pleines de réverbération avant de se mêler aux notes de Daniel Karlsson. Le son bourdonne agréablement et se répercute sur les murs de la petite salle du Ninkasi créant une sorte de cocon musical, avant qu’il n’explose sous les riffs agressifs de "On a Tuesday" qui réveille le public et le sort de sa torpeur. Un bel ascenseur émotionnel, avant que Daniel n'annonce la dernière chanson du set.

Pain of Salvation termine son concert par "The Physics of Gridlock" et Daniel fait part de son stress de chanter la fin de cette chanson en français devant le public Lyonnais. Léo Margarit se moque de lui en lui disant que pour lui les chœurs ne poseront pas de problème ! Le groupe termine donc son set avec un joli clin d’œil au public français. La petite fille sur le devant de la scène se lève pour suivre les musiciens dans leurs loges sous les yeux rieurs du public. Heureusement, le groupe revient pour un rappel. Daniel nous demande d’ouvrir nos cœurs et nos esprits pour accueillir ce dernier morceau plein de fragilité. Ce sera donc sur les notes mélancoliques de "In The Passing Light of Day" que se clôturera ce concert plein d’émotions.

Pain of Salvation, concert au Ninkasi Lyon, The Passing Light of Day

 


Ragnard, conquit par la petite fille restera sur scène quelques instants pour prendre des photos avec elle. Le succès de Pain of Salvation ne réside pas simplement dans leur musique grandiose. Il est aussi dû à leur grande humanité et à ce contact si particulier que les musiciens tiennent à avoir avec leur public.

Pour ceux qui n’ont pas pu assister à ce concert riche en émotion, Pain of Salvation sera au Hellfest le 17 juin prochain. Le groupe a également annoncé des dates supplémentaires en France en juin, notamment à Toulouse au Rex, le 19 juin ; Au Rat’s à Puget/Argens, le 20 juin ; ainsi qu’au café mythique Chez Paulette à Pagney-derrière-Barine, près de Toul le 23 juin.
 


Article : Eloïse Morisse
Photos: Didier Lalli http://auxportesdumetal.com



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