Les Fabulous Sheep, on en parle beaucoup en ce moment. Commentaires dithyrambiques, concerts de feu, EP qui sentent la poudre...
Le combo de Béziers est actuellement en tournée, et fait escale à Paname en ce début avril. La soirée est prévue au Bus Palladium. Autant en profiter pour aller vérifier si la réputation de fous de scène qui les précède est méritée.
C'est parti, un résumé qui aurait pu s'appeler Les Fabulous Sheep prennent le bus, mais ne sombrons pas dans la vanne pourrie. Le vrai titre : Les Fabulous Sheep renversent le bus...
Le Bus Palladium occupe une place à part dans l'histoire du rock Français. La salle de Pigalle a inventé ce qui deviendra les Victoires de la Musique, avec ses Bus d'Aciers, dans les années 80. Bus d'Aciers qui ont récompensé Carte de Séjour, Noir Désir, ou encore la Mano Negra... Rien à voir avec les palmarès fadasses actuels.
Aujourd'hui le Bus Palladium a perdu de sa superbe, certes, mais reste un rendez-vous bien connu, avec des soirées en 2 parties (concert, puis club).
De la grande époque, il reste le kitch, le monsieur Loyal, au look déjanté, qui annonce les groupes sur fond de vannes bien (?) senties.
Du coup, quand il nous présente le premier groupe comme étant un clone de Sébastien Tellier, nous en restons comme deux ronds de flan. Appalache (c'est d'eux dont il s'agit), est en effet très loin de l'univers du célèbre barbu. La barbe, peut-être....
Appalache
Appalache, ils sont 4 sur scène. Basse, batterie, 2 guitares, et chant, avec un clavier qui vient s'ajouter à l'occasion.
Chanteur au look complètement improbable, avec son ciré jaune, dont le sens profond est à trouver sur la page Facebook, ou à demander directement si tu ne trouves pas l'information.
Appalache, en plus d'être une chaîne de montagnes d'Amérique du Nord (et c'est encore un militaire qui gagne une tringle à rideau), c'est Julien Magot, c'est son projet, c'est son univers.
Un univers très mutiple, qui va chercher dans le boogie-blues ou dans la surf-musique des années 50-60, avec des accents psychédéliques certain. On retrouve aussi de la New Wave, voire du rock new-yorkais tendance Lou Reed. Bref, Appalache, c'est un voyage dans le temps, c'est difficile à définir, mais c'est plutôt agréable.
Côté scénique, on oubliera vite les pas de danse de Julien Magot, et on conservera sa fraîcheur, son enthousiasme, qui le pousse à venir au milieu de la fosse, ou à envoyer un dauphin gonflable dans le public. 45 minutes de concert, et une belle introduction.
L'album de Appalache, Sea Gate, est disponible sur Bandcamp.
X&Y
Après une pause bien méritée, c'est au tour de X&Y de venir défendre leur projet.
Changement complet d'atmosphère, le groupe s'est shooté au Flamand Rose, et tire ouvertement ses influences du rock progressif.
Dès le début, on retrouve les arpèges aériens, les ambiances. X&Y prennent leur temps, les morceaux s'allongent à loisir.
Un morceau un peu plus rauque viendra relever l'ensemble, mais le résultat reste néanmoins un peu lisse. On attendra l'étincelle, on restera sur notre faim. Le groupe joue bien, joue juste, prend du plaisir, mais a du mal à partager ses émotions.
X&Y viennent de sortir un album, disponible sur Bandcamp. A écouter.
Et bien entendu, il y a la page Facebook du groupe.
Fabulous Sheep
Après une boisson revigorante (en canette, pas de pression au Bus Palladium...), il est temps de se réveiller, de se régaler les oreilles.
C'est au tour des Fabulous Sheep de défoncer la scène, de réveiller le Bus.
Alors pour resituer les choses : Les Fabulous Sheep, ils sont 5, et ils vienent de Béziers. Signe particulier : ils aiments le Rock, ils en jouent plutôt bien, iuls sont énervés, et ils ont la patate. Voilà, c'est dit, c'est parti pour un set de feu.
Par terre, pas de setlist, les minots ont tout dans la tête. Le set est bien rôdé, pas de fioriture, on rentre dans le tas, bim, point barre. Une énergie de feu, une hargne salvatrice, ça dépote grave.
Le set va être intense : Pas le temps de te faire un petit frichti, l'ami, tu viens, tu vas t'en prendre plein les esgourdes !
Après deux morceaux à donf, le pied dedans, les Fabulous Sheep sont en sueur. Petit clin d'oeil à leur ville d'origine, Béziers (il y a quelques bittérois dans la salle, visiblement...), un morceau plus calme, mais ce n'est qu'une pause.
La suite, c'est un retour aux sources du rock. Le rock sauvage, celui qui touche le punk, qui chatouille le garage, qui envoie, tout simplement. Pas de case à choisir, les 5 ont leur son à eux.
Et leur énergie déborde. A l'image de Piero (guitare/chant), qui saute sur la batterie, ou encore qui va finir ses morceaux dans le public.
L'EP Kids are back est sorti il y a un an environ. Depuis, les Fabulous Sheep ont tourné, appris, encore et encore. Et ils ont encore soif d'apprendre. Les techniques de scènes sont bien intégrées, le show roule, avec toute l'urgence du Punk. Le contraste entre le (presque) placide Tim et le furieux Piero anime le plateau, basse/batterie sont en place, en mode rouleau compresseur. L'ajout du saxophone de Gabriel surprend sur certains morceaux, mais la confiture prend bien, pas besoin de rajouter du sucre.
Les Fabulous Sheep nous ont montré que le Rock existe toujours. Jeunes oui, mais déjà très matures, aussi bien dans leur son que dans leurs compositions. Et surtout cette énergie, qui donne envie de les revoir sur une scène plus adaptée, plus furieuse. On reviendra.
Pour suivre les Fabulous Sheep, il y a Facebook bien sûr, mais aussi un site web, sur lequel tu trouveras des vidéos et l'EP en écoute. Clique, c'est du bon.
Crédit photos: Jérôme Agier
