Lonely Robot – The Big Dream

"The Big Dream raconte une histoire, celle d’un astronaute qui s’est retrouvé perdu au sortir d’un long sommeil cryogénique sur une planète inconnue, peuplée de personnes humaines à tête d’animaux".

On peut le dire, John Mitchell est productif en ce moment. Depuis Unquiet Sky sorti avec Arena début 2015 (dont il est membre depuis presque vingt ans), l’homme a déjà orchestré le comeback de Frost* l’an dernier avec Falling Satellites et lancé un nouveau projet solo : Lonely Robot. Après le premier opus Please Come Home paru il y a deux ans, voici The Big Dream, toujours très influencé par la science-fiction et évoluant dans un style que beaucoup qualifieraient de prog-pop. Rien de nouveau sous le soleil à priori pour les amateurs.

Nul besoin de présenter plus en profondeur John, tout le monde a compris qu’on s’attend à retrouver des plans de guitares épiques, des soli endiablés et globalement des compositions assez riches et pas trop rapidement expédiées. L’objectif est atteint dès “Awakenings” : les passages énergiques alternent avec les moments plus doux et la finesse du jeu de guitare de John est là, même lorsque son instrument s’envole dans des soli aériens, le tout accompagné par l’énergie de Craig Blundell aux fûts, venu suite à sa prestation sur Falling Satellites ; on remarque d’ailleurs que John prend en charge tout le reste des instruments, de la guitare basse aux claviers en passant évidemment par le chant. On pense alors retrouver cet équilibre et cette qualité sur toute la durée de l’opus, mais Lonely Robot en a visiblement décidé autrement. Le groupe préfère montrer deux facettes bien différentes, d’abord celle de la grosse composition prog-pop qui tâche, entre un “Everglow” et un “Sigma” qui deviennent de facto les titres les plus marquants de The Big Dream (les deux morceaux restant par ailleurs bien écrits), et ensuite celle du titre beaucoup plus mélodique, à la limite de la ballade et troquant une bonne part de richesse pour faire dans l’émotionnel et le larmoyant (“In Floral Green”, “Hello World Goodbye”).

Lonely Robot

Pas tout à fait album concept, The Big Dream raconte néanmoins une histoire, celle d’un astronaute qui s’est retrouvé perdu au sortir d’un long sommeil cryogénique sur une planète inconnue, peuplée de personnes humaines à tête d’animaux. Vous avez dit étrange ? On comprend en tout cas mieux le choix de la pochette, représentant le fameux astronaute au milieux de ces habitants bizarres, l’amenant régulièrement à se questionner sur ce qui l’entoure. L’organisation de l’album, ouvert par “Prologue (Deep Sleep)” et terminant sur “Epilogue (Sea Beams)” le rapproche encore d’un album concept et la grosse référence au précédent album dans le très intense morceau éponyme lie inévitablement The Big Dream à la chronologie que développe Lonely Robot ; pourtant, le thème semble traité très librement tout au long de l’album, pas assez exploité. Au final, on a plus l’impression d’écouter un album assez hétérogène de compositions prog-pop maquillées par un concept général, assez précis et détaillé à la base mais pas suffisamment développé.
 

Sans se révéler exceptionnel, le nouvel album de Lonely Robot est plaisant à écouter et réserve des passages intéressants aux auditeurs qui voudront se lancer dans son voyage spatial. On conseillera cependant de s'intéresser également aux autres groupes auxquels a pu participer John Mitchell, souvent plus originaux et plus intéressants.

Sortie le 28 avril chez InsideOut Records

Crédits Photo : Lee Blackmore

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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