Une intro au banjo, un riff bien gras. On sent le soleil de Californie taper sur les chapeaux en cuir. Pourtant en cherchant des infos, on se rend vite compte que Sons of Death Valley n’a rien à voir avec les Etats-Unis ou la Vallée de la mort. Les cinq membres viennent de Roskilde, une petite ville du Danemark. Bien loin des histoires de hors-la-loi et du climat américain. Mais on n’a jamais empêché à personne de jouer aux cowboys et aux indiens. Alors après Day of the Reckoning en 2015, les Danois sortent leur deuxième allbum : Fathers of The Free.
Sons of Death Valley nous entraîne au milieu du XIXe siècle. Les paroles se basent sur les récits de Joaquin Murieta, un personnage légendaire de la ruée vers l'or. Selon les histoires, l'homme était un hors-la-loi mexicain qui aurait lutté contre les Anglo-américains en attaquant des mines de Californie. Les morceaux adaptés de ces histoires parlent de mort, de haine impardonnable et de danse du diable. Un beau programme.
Le groupe appelle son style du hardcore rock n’ roll, teinté d’un blues "sombre et poussiéreux". Pourquoi pas ? C’est vrai qu’il se dégage de Fathers of The Free une impression d’écouter un groupe de hardcore perdu au fin fond du saloon crasseux. Mais pour être plus simple, disons que ça ressemble à du stoner un peu plus énervé que la moyenne. Les rythmes sont généralement simples et répétitif, presque hypnotisants quand ils sont joués derrière une voix féminine, comme à la fin de "Wars", le premier morceau. Mais s’il est pesant, le rythme est loin dêtre lent. Avec "Fight Song", les Danois invitent à la bagarre sur un rythme très soutenu. Alternant voix claire et saturée, Dan envoie une energie communicative. On l’imagine sans probleme courir partout sur scène. Il est tellement présent qu’il couvre même parfois les autres membres, et ce jusqu’à la toute dernière seconde de "Fathers of The Free", le dernier morceau.
Une lampe à huile, un filtre rétro sur photoshop et c'est le Grand Ouest
Le son de l’album est un peu crade. L’idée était surement de donner l’impression d’un album vieilli par le temps, tout juste sorti du XIXe siècle. Ça donne un petit côté rétro à l’ensemble qui fonctionne bien, et rajoute une dimension à leur concept.
Les mélodies de Fathers of the Free sont assez simples. Sons of Death Valley n’est pas là pour proposer une belle ligne mélodique, mais en mission pour tout envoyer en 40 minutes. À la longue, c’est presque fatiguant. Les guitares sont souvent perdues entre la batterie et la voix qui donnent tout. On voudrait plus de pause, de changements de rythme, que Dan arrête de gueuler et que les guitares de Lars et Stefan nous laissent le temps d’apprécier leurs riffs. C’est seulement vers la fin de l’album qu’on peut entendre les guitares s’exprimer, avec "Death is Coming" et "Your God". Sur ces morceaux, le style change assez et permet d’éviter l’ennui, avec une voix plus claire, un chant féminin et enfin, des petits solos de guitare.
Fathers of The Free, c’est 40 minutes dans le Grand Ouest, entre harcore et vieux rock. L’album est bon et le concept apporte une sonorité originale. À écouter en concert, ou au soleil sur un rocking chair.
Sortie le 12 mai