Contre vents et marées. Ça aurait pu être la devise de la toute première édition de ce Lions Metal Fest. Après les annulations de Forgotten Tomb, Caronte et Slaughter Messiah, c'est face à une météo cataclysmique en ce week-end end du 13 mai que Mick Caesare et tout son staff ont été confrontés. Mais grâce à l'appui du maire ainsi que toute l'équipe municipale de Montagny, le festival a été sauvé de la noyade. C'est donc au sec dans la salle conviviale du Trait d'Union que s'est tenu cette messe du metal.
Bel O Kan
Les portes s'ouvrent à midi pétante et en attendant le premier set de la journée qui sera joué dans une petite heure, on peut d'ores et déjà relever l’accueil plus que chaleureux (et l'organisation qui sera sans faille jusqu'à la fin) de tout le staff de ce Lions Metal Fest premier du nom. Les balances sont rapidement expédiées, les portes d'accès à la salle s'ouvrent et c'est sans aucun retard sur l'horaire prévu que Bel O Kan entre en scène devant une petite quarantaine de metalheads.
Devant une toile de fond affichant fièrement les couleurs du combo d'heavy metal mélodique lyonnais, tous les protagonistes entrent en scène en finissant évidement par Carole aux cheveux rouge pétant et surtout au sourire affiché jusqu'aux deux oreilles. C'est le groupe qui comprend le plus de monde sur scène mais à aucun moment ils ne se marchent dessus. Carole navigue joyeusement parmi tous ses compères pendant que Nico nous délivre des salves mélodiques tout en s'animant comme un fou derrière son clavier.
Affichant deux albums au compteur, Birth Of A Queen et Thousand Of Conquerors, le groupe pioche allégrement dans chacun d'entre eux permettant au public d'entrer pleinement dans leur univers. Les solos de Chris et Fox font mouche lors de "Runaway" et "Requiem". Bruno et Denis jouent de concert pour poser les bases de la rythmique pendant que Carole enchaîne les gestes sensuels et autres chants tenus à genou sur "Devil Dressed In White" et "Battlefield". Les six Lyonnais s'éclipsent après 40 minutes d'un set ayant mis sur de très bons rails cette première édition du Lions Metal Fest.
Line Up:
Carole: Chant
Fox: Guitare
Krys: Guitare
Denis: Basse
Nico: Clavier
Bruno: Batterie
Tracklist:
1 - Thousands Of Conquerors
2 – Devil Dressed In White
3 – Runaway
4 – Battlefield
5 – Requiem
6 – Independance
Deficiency
En pleine tournée promotionnelle de leur troisième opus The Dawn Of Conciousness, les quatre Lorrains débarquent sur la scène emmené par Thomas qui se positionne torse nu derrières ses rangées de fûts. Ça envoie du pain dès le début. Deficiency c'est du thrash mélodique, c'est à dire du gros riff, du blast, de la double pédale et du headbang bien sûr. Le rythme est hyper soutenu avec "Newborn's Awakening" qui introduit leur set. Jérôme délivre de bons solos pendant que Laurent alterne riffs, tapping et growls profonds à un rythme effréné.
Malgré un léger problème de grosse caisse rapidement réglé, "Unfinished", extrait du précédent opus The Prodigal Child est directement enchaîné. Ce deuxième album est mis à l'honneur grâce au jeu de "The Introspection Of The Omnipotent" et "The Flaw" par la suite. La foule commence à se faire un petit peu plus dense, les headbangs, poings et horns en l'air commencent à faire leur apparition dans la fosse.
Le jeu de scène de Deficiency est assez statique, tout l'inverse de leur son qui fait bouger les foules. Seuls quelques changements de place de Vianney et Jérôme, des face to face de Laurent et Thomas et des headbangs de l'ensemble du groupe lors des nombreux breaks ravageurs viennent agrémenter ce set. Le temps de "The Introspection Of The Omnipotent", Jérôme joue les accords de Vianney pendant ses riffs et inversement. Deficiency a pris du plaisir et nous aussi. Il n'y a pas trop eu d'animation en fosse mais le job est fait. Les quatre Lorrains partent sous les applaudissements du public.
Line up:
Laurent Gisonna: Chant, Guitare
Jérôme Meichelbeck: Guitare
Vianney Habert: Basse
Thomas Das Neves: Batterie
Tracklist:
1 - Newborn's Awakening
2 - Unfinished
3 - Another Fail To Come
4 – The Introspection Of The Omnipotent
5 - The Flaw
6 - Waters
Lodz
Naviguant entre le post-rock et le metal atmosphérique moderne, c'est sur une scène dénudée qu'entrent sur les planches les quatre membres de Lodz. Affichant un léger retard d'une vingtaine de minutes, le set des Lyonnais peut commencer. Le rythme et l'atmosphère est totalement différentes des groupes qui les ont précédés. Une grosse alternance de riff tantôt clairs, tantôt saturés et côté chant Eric nous ballote entre son clear pour les couplets et son gros scream aux frontières du growl.
"Negligence" et "Time doesn't Heal Anything", les deux premières pistes de leur dernier opus, sont délivrées sans aucune fausse note. Leur son puissant et mélodique à la fois mais toujours ténébreux nous envoûte littéralement. "Song For Chaos" a toutefois subi les avaries de la technique. Tout de suite après l'intro, le son se coupe brutalement. Pendant ce break forcé tout le staff, Mick Caesare en tête, a travaillé d'arrache pied pour une reprise qui au final fut somme toute rapide. Après cette petite période de flottement, Eric et ses trois compères ont repris où ils s'étaient arrêtés sans être plus perturbés que ça.
La fin du set est puissante, mélancolique et sauvage. Les samples apportent l'harmonie aux morceaux, les chœurs d'Olivier sur les refrain donnent quant à eux de l'impact et de la profondeur au chant d'Eric. Vince nous délivre des salves soutenues de blast en introduction de chacune des chansons quand Ben leur donne le tempo et l'atmosphère sombre. Pour clôturer "Shattered Dreams" Olivier pousse même la chansonnette, larguant un bon unclear puissant du même ton que ceux nombreux d'Eric. Le set un peu raccourcie de Lodz se termine. On hésitera pas à en reprendre une bonne dose lors de leur première partie de Solstafir au CCO de Villeurbanne le 22 juin prochain.
Line up:
Eric: Chant, Guitare
Olivier: Guitare
Ben: Basse
Vince: Batterie
Tracklist:
1 - Négligence
2 - Time doesn't Heal Anything
3 - Song For Chaos
4 - Nothing Else To Do
5 - Shattered Dreams
The Oath
Connus et reconnus pour leur mélange de black, death, thrash et heavy metal depuis maintenant près d'une vingtaine d'années, le combo lyonnais de The Oath prend la suite. C'est sous les couleurs de leur dernier album, Consequences, paru déjà le 25 avril 2015, qu'ils font leur entrée en masse sur la scène du Trait d'Union. Christophe s'installe bien confortablement derrière sa grosse caisse arborant le logo du groupe et c'est avec le puissant et efficace "Never To Be Seen Again" que commence le set des quatre gones.
Les deux premières chansons du set voient Pierre se confronter à de nombreux problèmes avec son retour qui sera vite réglé grâce au professionnalisme du staff au son. Manu en demande de même pour le volume de sa gratte. Une fois ses deux couacs résolus, nous faisons un retour en arrière de dix piges avec "Broken Hope", extrait de leur premier album The End Of Times. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne font pas dans la dentelle. La double pédale de Christophe est omniprésente, les lignes de basse de Romain bien posées et rythmées, les riffs de Manu saccadés et saturés à outrance sur les nombreux bridges et le growl bien musclé de Pierre fait mouche.
Durant tout le passage du groupe, Pierre martyrise littéralement sa gratte lui assénant des coups amples tout en passant aisément il faut le dire de l'unclear puissant au growl guttural au chant. "Crimsom Flesh" est LA chanson du concert de The Oath. Romain se lâche, montant sur la plate forme de Christophe, jouant de la batterie avec lui et faisant un énorme jump à la reprise du gros son bien lourd. Le groupe quitte la scène à la pause goûter avec "This Day", les headbangs s’enchaînent dans la fosse et les quatre Lyonnais s'en vont sous les horns bien en l'air et les acclamations de toute la salle.
Line up:
Pierre Leone: Chant, Guitare
Manu Da Silva: Guitare
Romain Devaux: Basse, Clavier, Choeurs
Christophe Bardon: Batterie
Tracklist:
1 – Never To Be Seen again
2 – End Of The Line
3 – Broken Hope
4 – The Final Sleep
5 – Watch Me Bleed
6 – Crimsom Flesh
7 – This Day
L'avant garde lyonnaise et lorraine aura été au rendez-vous. Passant à des crénaux pas forcement à leur avantage, ils ont su faire le job à savoir lancer la journée et ouvrir pour les groupes suivants qui n'ont plus qu'à prendre place et profiter de la bonne ambiance qui règne en fosse.
Crédit photos:
Un grand merci à Olivier de Yog-Sothoth Photography pour ses super clichés du fest.