C’est par une chaleur accablante en ce dimanche après-midi que nous retrouvons sur la même scène le groupe anglais Creeper, après avoir transpiré pour le set d’Astroid Boys. Creeper est un groupe de punk-rock de Southampton formé en 2014, soit quelque chose d’assez récent, mais qui en Angleterrea fait face à une immense vague médiatique ces derniers mois autour de la scène de Kerrang!. La formation a été louée par de nombreux critiques comme ayant des sonorités proches d’Alkaline Trio, AFI, ou encore My Chemical Romance.
Les musiciens deviennent des habitués de la capitale, puisqu’en l’espace de deux ans, le groupe en est déjà à son troisième passage à Paris.
Les premières secondes de "Black Rain" et son début au piano servent d’intro pour l’arrivée des Anglais, qui une fois sur place entament la chanson avec beaucoup plus de confiance que lors de leur première prestation parisienne.
Un cercle pit commence à se former dès la deuxième chanson avec "Poison Pen", un peu fragile certes, mais qui a le mérite d’exister pendant quelques minutes. Malgré leur emplacement sur une scène un peu excentrée (et donc peut-être destinée d’avantage aux groupes avec moins de notoriété au sein du festival), les premiers rangs chantent par cœur et avec véhémence les paroles des tracks de leur dernier album Eternity in Your Arms.
Au risque de perdre un peu de notre objectivité, ce groupe a effectivement tout pour plaire : des sing-alongs parfaits pour le live, une prestance scénique bien rodée, et une fan base des plus soudée. Le groupe make-up et cheveux noir, arbore des vestes de bikers avec des patchs de leur clan, qui se retrouvent également sur tous les vêtements du premier rang, comme une armée de petit Gerard Way (chanteur de MYCR).
Sur un point de vue pratique, leur tenue de « cuir-moustache » n’est pas bien adapté aux hautes températures, et d’ailleurs Will (chanteur de Creeper) l’admettra bien : « Dans quelques jours, nous allons au Warped Tour aux Etats-Unis, je vous jure s’il fait plus chaud qu’ici, je vais fondre !! » - nous confie-t-il entre deux chansons. On peut facilement le comprendre quand on aperçoit tous les métalleux venus se réfugier au moindre coin d’ombre du site.
Trêve de plaisanterie, vient par la suite « Suzanne » l’un des singles du dernier album, qui en live semble prendre toutes les facettes du monde de Creeper pour les exposer dans un condensé d’énergie sans précédent. Le refrain donne envie d’hurler à plein poumon que nous aussi, on voudrait mourir en tenant la main de la jeune femme (« Suzanne, I want to die holding hands »).
"Down Below" permettra de se rendre compte de l’apport non négligeable d’Hannah Greenwood aux claviers et aux chœurs au sein du groupe. Certes placer la chanson « Crickets » l’aurait d’avantage mise en valeur, mais le temps du set étant précieux, nous n’avons pas pu être aussi chanceux que lors de leur précédent passage au Backstage By The Mill.
Le groupe finira étrangement sur une chanson dont le calme et la douceur restent le mot d’ordre : "I Choose To Live". Décision assez peu commune, le public ne sait pas comment réagir face au refrain presque silencieux de la bande. Au lieu de finir en beauté avec l’énergie qui lui est propre, le groupe a voulu se rétracter avec une certaine suavité qui n’a pas été réellement comprise par la foule.
Néanmoins, c’est l’un des seuls défauts que l’on peut leur reprocher pour cette prestation sur le Download Festival sachant que l’on ne les reverra sûrement pas avant un petit moment !