Vendredi - 19h40 - Valley
Comme souvent pendant le week-end, la Valley est pleine à craquer lorsque Baroness foule les planches. A l'instar de Blue Öyster Cult, qui draine les foules par sa relative rareté de nos jours, Baroness fédère la communauté metal. La raison ? Une discographie solide, un univers unique, et un dernier excellent opus. La traduction sur scène ? Implacable.
Certes, le groupe joue face à une assemblée conquise d'avance. Mais une telle ferveur est méritée, et le groupe, ne se reposant pas sur ses lauriers, a bien à cœur de le démontrer une fois encore. Mais pas par la facilité, en ne piochant que dans les standards de sa discographie : non, le dernier excellent opus Purple est largement représenté, en témoignent la présence de "Morningstar" ou encore "If I Have to Wake Up (Would You Stop the Rain?)", parmi un total de six titres issus dudit album. Ces titres sont d'ailleurs très bien accueillis par le public, et permettent à Baroness d'élargir sa palette sonore déjà bien garnie.
Jouissant d'une excellente balance en tout point de la tente - du moins tous ceux qu'on a pu expérimenter - le combo sait se mettre le public dans la poche malgré une communication minimaliste entre les titres. Le chanteur John Baizley est en voix, ce qui permet à des morceaux comme "Shock Me" de franchir un nouveau palier. Côté instrumental, rien a redire : la maîtrise est évidente, le groupe est uni et une vraie alchimie saute aux yeux. ("Fugue", "Tower Falls")
Côté mise en scène, la sobriété est de mise, avec une scène dépouillée, et un écran vidéo en guise de backdrop. Sur celui-ci, des animations plus ou moins abstraites - ici un crâne et des libellules, là un tourbillon sans fond - permettent de s'immerger dans le son Baroness. Rapidement, on se retrouve à fixer cet écran, comme dans un état de transe que seuls de rares groupes savent générer, Pink Floyd en tête. Un excellent point pour le groupe, qui aura marqué les esprits pour ce retour à Clisson.
Comme le rappelle John Baizley, Baroness n'était jamais venu au Hellfest. Après cette prestation, on ne peut souhaiter qu'une chose : que l'organisation remette le couvert et n'attende pas plusieurs années avant de faire à nouveau jouer les Américains à Clisson. De tels moments, on en reprendrait à chaque édition sans sourciller... pour mieux fixer les vidéos, bien sûr.
Photographies : © Lionel / Born 666 - 2017
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