Chez Merrimack quand on fait des changements de line-up, on ne fait pas les choses à moitié.
La version 2012 du groupe est en effet presque totalement différente de celle que l’on a connue avec les trois albums précédents. Nouveau bassiste avec Daethorn (ex Antaeus), nouveau batteur avec Blastum, (ex Chaos, Aosoth), nouveau guitariste avec A.K (Vorkreist, ex Corpus Christii) et surtout nouveau chanteur en la personne de Vestal (ex Angmar, Anus Mundi). Seul survivant : Perversifier toujours à la guitare.
C’est donc déjà le 4ème album qui sort aujourd’hui. L’enregistrement a été réalisé aux Necromorbus Studio en Suède. Le successeur de Grey Rigorism sort le 22 Juin chez AFM Records.
La production et le mixage ont été confiés à Tore Stjerna et Sverker Widgren, plus connus pour leurs travaux aux côtés de Watain et Destroyer 666. Les parisiens ont donné l'artwork à Fenomeno Design (Blut Aus Nord, Glorior Belli) moderne et assez symbolique.
Dans l’ensemble et malgré ce chamboulement des musiciens, le style particulier de Merrimack est toujours présent. Ils déboulent sous un blast de 45 secondes d’une extrême violence avec « Vestals of Descending Light » pour planter le décor.
Des rythmiques mid-tempo avec « Gospel of the Void » qui est loin de nous plonger dans l’esprit d’une église du bord du Mississippi. Le Black Metal est toujours puissant fait d’ambiance toute malsaine. C’et vrai qu’on reçoit comme un sentiment oppressant à l’écoute des morceaux. Chant et refrains donnent une ambiance cérémoniale. Les solos font plus dans la finesse et le feeling que dans de la vitesse démonstrative.
C’est sombre, épais, sulfureux. Merrimack sait être pesant pour nous écraser d’un Black Metal moderne, intelligent, gorgé de sentiments malsains comme avec « Beati Estis Cum Maledixerint Vobis » sous un rythmique spartiate avec des envolés de guitares. Ces dernières apportent toujours des breaks très lents et permettent aux titres de reprendre leur souffle en cassant le rythme pour nous transporter dans un monde ésotérique.
Le blast beat de Blastum (qui porte bien son nom) fait des merveilles sur « Obstetrics of Devourment ». Le chant de Vestal arrive toujours à suivre la cadence infernale, plus dans le grunt que dans le growl.
Breaks et son oldies des arpèges font dans le rituel. Etourdissant sur « Arousing Wombs in nine Angles Pleroma » ou posé sur « Hypophanie » (manifestation divine sous une forme par exemple animale) qui se termine sur des notes d’un instrument oriental (peut-être un sitar, en fait on apprendra dans l'interview réalisée ensuite qu'il s'agit d'un bouzouki) qui apportent une délicatesse au titre. Messianique sur « Obstetrics of Devourment » où l’on ressent une impression symphonique dans l’écriture du morceau qui reste très cinématographique. Des morceaux de bravoure à l’ambiance norvégienne et glaciale entre un Immortal et un Khold avec « Abortion Light » et « Liminal Matter Corruption ».
Bref, vous l’aurez compris, The Acausal Mass est un album mature et très abouti. On passe allégrement de mid-tempo à des blasts étourdissant dans des structures musicales complexes et envoutante. Merrimack n’est pas là pour faire de la figuration sur la scène Black Metal internationale.
A retrouver ce weekend au Hellfest !
Lionel / Born 666
Tracklisting de l'album :
1. Vestals of Descending Light
2. Arousing Wombs in nine Angles Pleroma
3. Gospel of the Void
4. Beati Estis Cum Maledixerint Vobis
5. Hypophanie
6. Obstetrics of Devourment
7. Worms in the Divine Intestine
8. Abortion Light
9. Liminal Matter Corruption