Flogging Molly, ou la liaison directe entre Los Angeles et Dublin.
Au milieu du rap et du punk teenage sauce surf, les irlando-californiens ont choisi de suivre la voie tracée par Shane Mc Gowan et ses Pogues, entre Folk et Punk, le trèfle entre les dents.
Un peu plus de 20 ans après leurs débuts dans les pubs de L.A., les revoilà avec Life Is Good, 6ème album studio, le premier depuis 2011.
Life is Good.
Quel joli cri.
Il aura fallu 6 ans aux Flogging Molly pour accoucher de cette nouvelle galette. 6 années pour s'appaiser, pour maturer un projet, pour poser des atmosphères, pour assoir leurs musiques. A la croisée de toutes les influences qui les ont traversés durant ces quelques 20 années, Dave King et ses acolytes nous proposent un album introspectif, plus réfléchi. Plus de mélodies, moins d'uppercuts.
Certes l'esprit des Pogues flotte toujours, les Flogging Molly restent fidèles à leur histoire. L'esprit Punk, "The Hand of John L. Sullivan" le porte encore à bout de bras. Typique morceau, évident s'il en est, qui prouve une fois de plus combien la musique irlandaise et le Punk sont fait pour vivre ensemble. La preuve dans cet extrait.
Pour cet album, les Flogging Molly sont également parti chercher des atmosphères moins évidentes. "Reptiles (we woke up)" reste par exemple assez surprenant. Si la thématique sur la prise de conscience colle parfaitement à l'esprit des Flogging Molly, musicalement le compte n'y est pas complètement, le passionné n'y retrouvera pas ses petits.
Les Flogging Molly proposent également un album où les morceaux d'obédiance celtique ne sont pas omniprésents. Pour un morceau sur un nouveau quartier de l'ouest de Dublin, ils n'hésitent pas à troquer violons et autres flûtes pour des cuivres chicanos. Clin d'oeil pour faire le parallèle entre les villes nouvelles autour de Dublin et les quartiers Chicanos de Los Angeles.
Clique là-dessous, tu verras que cette mayonnaise monte plutôt pas mal :
Rassure-toi, les Flogging Molly restent les pionniers du Punk celtique. Même si l'album sonne plus folk, plus rock, il y en a pour tous les goûts. Du chant de fond du pub ("The Guns of Jericho"), du folk traditionnel (l'introduction de "Ther's nothing left part 1"), du Punk binaire ("The bride wore back"), et même la petite chanson de fin ("Until we meet again", comme un clin d'oeil aux Dropkick Murphys et leur dernier album).
Difficile de sortir convaincu du premier coup à l'écoute de cet album. Moins évident que les "Drunken Lullabies" et autres morceaux anciens. Comme toutes les bonnes choses, il a vieilli en fût, il a pris le goût du chêne, il faut s'y habituer.
Mais à l'écoute, on trouve du goût. Le goût Flogging Molly, bien sûr. Ce mélange de sons ancestraux, campagnes iralndaises, et de guitares urbaines. Et aussi pleind d'arômes, certains un peu acides, d'autres beaucoup plus doux.
Tout le monde y trouvera son compte, chacun aura son morceau. C'est aussi ce qui donne ce petit goût de trop peu, comme un petit manque de piquant. Mais on ne leur en voudra pas, après 20 ans, les héros se posent un peu.
Reste à voir leurs prestations sur scène, car c'est là qu'ils sont les meilleurs. C'est là qu'ils se sont construits, c'est là qu'ils excellent.
La tournée passe par la France, il reste encore le festival Couvre-Feu, le 27 août prochain à Frossey (44) pour voir si le feu brûle toujours. Il semblerait que oui...
Life is good, sortie le 2 juin 2017, chez Spinefarm Records
Site web des Flogging Molly ici, page Facebook ici.