Dimanche – 11h05 - Temple
C’est sous la fraîcheur de la Temple, alors que la chaleur commence à devenir de plus en plus pesante, que Déluge, groupe de black metal / post-hardcore fondé à Metz en 2013, revivifie l’atmosphère avec le bruit de la pluie qui tombe et une lumière bleue glaciale.
Pendant que les gratteux envoient des riffs lourds, le chanteur, Maxime Febvet, de dos et face à la batterie se retourne soudainement pour nous lâcher son cri tonitruant. Il appelle le public à lever le poing, et les festivaliers très réceptifs s’exécutent.
Les Lorrains sont très actifs dans leur jeu de scène, en particulier Frédéric Franczak (basse). Ce dernier fait d'ailleurs preuve d’une grande interaction avec le public et ne cesse de brandir sa basse à la manière du roi Arthur ayant retiré l’épée du rocher. Il effectuera même une pirouette sur lui-même avant de terminer à genoux ! Loin des clichés des joueurs de black moroses et dépressifs, il se montre très jovial et animé à l'instar du chanteur !
Tous les titres ont comme fil rouge l’eau sous tous ses abords : on entendra la pluie battante, la mousson, ou encore l’averse avant la tempête. Déluge a choisi de jouer ses titres d’influence black metal dans sa langue natale, particularité qui ne se retrouve pas chez tous les groupes de l’hexagone. Le public est calme, posé, envoûté par ces compositions atmosphériques. Certains captivés par cet orage musical jouent même d’une batterie imaginaire, les yeux clos. Nombreux sont les sourires de satisfaction qui se dessinent sur les visages tournés vers le ciel. Le seul point noir serait le jeu de lumière qui comporte des nuances et subtilités qui ressortiraient mieux dans une salle plutôt qu’en open air.
Avec des sons proches du post-hardcore, des riffs lourds et profonds, Déluge est un groupe froid mais pas distant qui gagnerait à être revu dans un autre cadre qui les mettrait davantage en valeur.
Crédit photographies : Thomas Orlanth
Toute reproduction interdite sans autorisation des photographes