Ce deuxième jour du Longlive Rockfest 2017 à Lyon promettait de très belles choses au vu des noms sur l'affiche. Ce qu'on retiendra c'est que la journée a tenu ses promesses et s'est révélée être intense, violente et pleine de bonnes surprises. Le festival phare lyonnais a clairement réussi son coup avec une telle programmation et une belle organisation qui permet d'enchaîner les concert sans que les groupes n'aient le temps de se faire désirer.
RESOLVE
Le deuxième jour, dont l'ambiance est plus orientée hardcore / metalcore, démarre avec les Lyonnais de Resolve. La différence avec le premier soir se fait sentir assez rapidement puisqu’il y a moitié moins de monde devant la Clubstage pour ce premier concert mais la salle se remplira plus tard dans la journée. Le quatuor français donne tout ce qu’il a pour son premier concert et cela fonctionne puisque, bien que timide au début du set, le public se laisse prendre au jeu au bout de quelques chansons.
Il faut dire que le groupe n’est pas aidé par le son, la guitare est sous mixée pour une batterie trop puissante. Il nous faut attendre plusieurs titres avant que le problème ne soit réglé. Resolve offre tous les titres qu’il a pour le moment, puisque nous vous le rappelons, c’est un groupe tout récent (dont nous vous parlions déjà ici). Avec à peine un an de travail en commun, le résultat est plutôt bon et prometteur. Resolve a déjà tout ce qu’il faut avec de l’énergie à revendre, des titres accrocheurs… Bref Resolve c’est le groupe français à voir en live !
LANDMVRKS
Avec un seul album sous le bras et un second en préparation, le deuxième groupe français du jour n’est pas là pour rigoler et a tout à prouver. Dès les premières notes Landmvrks dégage une assurance et une stabilité rares pour un groupe récent. Les Marseillais savent où ils vont et délivrent un set encore plus puissant que Resolve. Florent Salfati est intenable derrière son micro et circule de droite à gauche sur scène avec virulence et sans jamais perdre sa casquette, performance remarquable.
Musicalement, le combo de hardcore français n’est pas non plus en reste puisque mis à part le chant excellent de Flo Salfati, les riffs qui l’accompagnent sont d’une rare puissance avec ce son qui est propre à Landmvrks. Une saturation de guitare claquante avec une rythmique basse / batterie qui ne laisse personne indifférent. Autant dire que niveau mosh pits, le public est réellement dedans et se déchaîne alors que ce n’est que le deuxième concert du jour. Nos Français ont du talent, ne manquez pas Landmvrks sur leur prochaine tournée ou vous le regretterez.
SHVPES
Lorsque l’on parle de metalcore, harcore ou encore post-hardcore, une multitude de groupes nous viennent en tête. Pourtant Shvpes est en bonne route pour conquérir le public accroché à tous ces styles et devenir une vraie référence. Menés par nul autre que Griffin Dickinson, fils du leader emblématique et charismatique d’Iron Maiden, autant dire que le petit n’a rien à envier au grand. Shvpes doit faire ses preuves aujourd’hui et ne rate pas le coche en commençant le set par “False Teeth”.
Une belle démonstration de ce que savent faire les Londoniens. Riffs rapides, puissants, mélodiques, grosse basse et surtout une présence scénique menée à la baguette par un Griffin Dickinson surexcité. Au niveau du chant, Shvpes est un mélange un peu particulier comme ce que l’on retrouve par exemple chez Stray From The Path avec un scream aigu hargneux en passant parfois par du chant clair sur les refrains et quelques couplets en rap. Le combo parfait pour un groupe qui l’est tout autant. Inutile de vous préciser que nous sommes réellement bluffés par le quintet que nous sommes déjà pressés de revoir au Hellfest le weekend suivant.
Shvpes passe sur ses classiques qui deviendront tôt ou tard des réels tubes, “Skin & Bones”, “Two Minutes of Hate”, “Shapes”. La foule de la Clubstage est en émoi et le leader du combo en profite pour en être le plus proche possible. Heureusement pour le Longlive Rockfest que les têtes d’affiches suivantes sont à la hauteur, sinon Shvpes leur aurait volé la vedette haut la main.
MOTIONLESS IN WHITE
Aujourd’hui c’est le groupe américain Motionless in White qui ouvre le bal sur la Mainstage. Avec leur nouvel arrivant, Graveyard Shift, sorti très récemment, leur setlist est composée principalement de titres tirés cet album. Le groupe ira aussi piocher dans ses anciens disques avec des morceaux comme « Abigail », pour les fans “old school” nous dit Chris. Mais aussi « Devil’s night », «Immaculate Misconception» et « Break The Cycle ».
Le set est rythmé par l’énergie du public, mosh pit et wall of death sont de la partie. Sur scène le show est millimétré, les mouvements de chaque musiciens sont synchros, et le bassiste qui a pour habitude de se démarquer ne déroge pas à la règle et se fait un plaisir de grimper sur tous les amplis qui lui tombent sous les pieds. Grosse énergie pour ce concert qui ne pouvait inaugurer la mainstage d’une meilleure manière que ce soit au niveau visuel avec l’identité du groupe mais aussi de la réponse donnée par le public qui était déjà très chaud pour accueillir Motionless in White.
THE DEVIL WEARS PRADA
Pour ce set de The Devil Wears Prada le public est déjà opérationnel puisque dès la première chanson, « Daughter », des crowdsurfers font déjà leur apparition. Mike (chant) passe une bonne partie du set à essayer de grimper sur les différentes structures présentes aux abords de la scène. Il faut dire que le groupe occupe bien tout l’espace que lui offre la Clubstage. La scène n’étant pas grande, il n’est pas facile de livrer un show avec beaucoup de mouvements, mais le groupe s’en sort très bien à ce niveau là. Sans compter les nombreux crowdsurfers qui arrivent sur scène avant de ressauter dans la foule.
Niveau setlist, The Devil Wears Prada a fait le choix de piocher un peu partout puisque sur les huit titres du set le groupe couvre six albums et EP différents ! Malgré un son un peu brouillon où les basses sont beaucoup trop mises en avant par rapport au reste, le groupe de metalcore américain fait de son mieux pour nous préparer à la claque qui nous attend juste après avec Of Mice & Men sur la scène principale
OF MICE & MEN
C’est au tour des Américains de Of Mice & Men d’envahir la scène principale de ce Longlive. Comme pour n’importe quel groupe avec une certaine renommée, cela procure toujours un sentiment étrange de voir un quintet se présenter sur scène en tant que quatuor. Austin Carlile out, Aaron Pauley “in”. Entre guillemets puisque celui qui officiait initialement au sain de Of Mice & Men en tant que bassiste et chanteur de parties claires, s’est juste rajouté une tâche de plus avec le scream.
C’est avec “Bones Exposed”, tirée de Restoring Force (2014) que les Américains ouvrent leur set. A partir de là, comment vous expliquer la gifle monumentale que Of Mice & Men a mis au Transbordeur sans trop s’étendre ? Quarante-cinq minutes de concert, un enchaînement de tubes, une puissance incroyable, le son le plus imposant que nous avons jamais entendu dans cette salle et surtout un Aaron Pauley magistral derrière sa basse et son micro.
Les riffs limite progressifs de “Would You Still Be There” ne nous laissent pas indifférents et même pour un titre composé presque entièrement de chant clair, aucune fausse note n’est à déplorer. Nous avons ensuite droit à deux nouveaux titres enregistrés avec le line-up actuel, “Unbreakable” et "Back To Me" qui se révèlent être des pièces maîtresses du set en live. Sans parler de “Pain” qui en a choqué plus d’un à sa sortie comme single de Cold World (2016), et bien elle est encore plus choquante en concert. Ce côté nu-metal est loin d’être désagréable et se révèle même être le titre le plus imposant de ce concert.
Of Mice & Men propose un show d’une rare intensité, qui ne redescend jamais. Même au niveau des lumières, le spectacle est d’une grande qualité. Félicitation aux Américains qui s’en sortent plus que bien sans leur ancien chanteur qui était pourtant si charismatique. Une des grosses surprises de ce Longlive Rockfest 2017, dont on se souviendra longtemps.
EVERY TIME I DIE
Le groupe de metalcore américain Every Time I Die a pour lourde tâche de passer juste après leurs compatriotes de Of Mice & Men. Quarante minutes de show sont à leur disposition pour en faire voir de toutes les couleurs au Longlive. Et l’expression est bien choisie puisque malgré l’obscurité permanente de la Clubstage, Every Time I Die livre un set sous plusieurs teintes différentes avec un metalcore toujours changeant d’une chanson à l’autre.
Pour un set aussi court, l’efficacité de la musique des Américains fait ses preuves puisqu’ils ont le temps d’enchaîner treize chansons toutes plus violentes les unes que les autres. “No Son Of Mine”, “Glitches”, “Ebolarama”, “Decayin’ With The Boys” sont au rendez-vous. Every Time I Die passe par Low Teens (2016), le nouveau venu mais aussi par des titres piochés dans leur discographie variée.
La bande à Keith Buckley et son frère Jordan retourne complètement la petite salle du Transbordeur et même si c’est une habitude lors de leurs concerts, c’est toujours quelque chose de surprenant et incroyable à voir. Prestation amplement réussie pour Every Time I Die.
ARCHITECTS
C’est au groupe de Brighton de clôturer le Longlive Rockfest édition 2017. La salle est pleine à craquer quand le groupe apparaît sur scène. Comme à leur habitude depuis le début de la tournée, c’est avec « Nihilist » que Architects ouvrent leur set. Les Anglais étaient sûrement le groupe le plus attendu cette année et ça se ressent dès les premières secondes lorsque le public se met à scander les paroles du premier titre. Le groupe est plus en forme que lors des dernières dates françaises.
Après un show assez vide à Orléans puis une remise en forme au Download Festival France deux jours auparavant, Architects redresse la barre à Lyon. Le show de lumières si caractéristique du groupe est de sortie, le blanc aveuglant et le bleu pétant, offrent un spectacle mémorable. On remarque aussi l’amélioration du son par rapport à leur dernier passage au Transbordeur en première partie de Parkway Drive début 2016.
Avec une setlist principalement basée sur le dernier album en date, nous avons tout de même le droit à quelques anciennes comme « These Colours don’t Run », « Gravedigger » et « Naysayer ». Sam Carter ne se prive pas de nous faire part de son mécontentement par rapport aux petites quarante-cinq minutes de set qui leur sont imposées. Sur trois prises de parole de sa part, deux font l’objet du temps de jeu et l'une a servi à introduire “Gone With The Wind” avec l’éternel petit discours à propos de Tom, qui ne manque jamais de prendre le public aux tripes. C’est sur ce titre que le groupe clôt cette édition 2017 du Longlive Rockfest, d’une manière très brusque mais tout de même plus que émouvante.
Photographies : Florentine Pautet
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Merci à Atlernative Live pour la bonne organisation de ce festival qui fait la fierté du public lyonnais !