Samedi - 13h35 - Mainstage 1
Passage obligé que ce Hellfest 2017 pour Phil Campbell ! Après la dernière édition de Motörhead en 2015, un featuring avec Twisted Sister et un pèlerinage sur la statue de Lemmy l'an passé, le guitariste ne pouvait pas manquer ce retour en terre clissonaise en compagnie de son nouveau projet, Phil Campbell and the Bastard Sons.
Autour de Phil, ce sont ses fils qui officient à la guitare, basse et batterie. Et le résultat surprend : si l'essai du premier EP nous avait laissé dubitatifs, la faute à une production trop orientée FM et un chant trop poli, la réalité sur scène est toute autre. Au micro, Neil Starr assure méchamment et affiche un coffre bien plus conséquent que ce qu'a su capturer la version studio des titres originaux. Ses intonations rappellent même assez souvent le Phil Anselmo de la belle époque Pantera - on a vu pire comme référence. Parfois c'est plutôt Corey Taylor qu'on entend : du bon, en somme.
Globalement, l'exécution est carrée et fait honneur aux compositions, qui s'en retrouvent grandies. L'ensemble de l'EP est joué, et les morceaux passent plutôt bien l'épreuve du feu : on regrette seulement un manque de variété criant dans les mélodies. La balance ne vient malheureusement pas améliorer la donne, mais reste acceptable : on a en toute honnêteté vu bien pire sur ces trois jours.
Évidemment, avec l'imposante statue de Lemmy qui veille de loin sur la MainStage, le combo ne pouvait pas faire l'impasse sur le répertoire de Motörhead. "Born To Raise Hell" pointe vite le bout de son nez. Mais pour assurer autant que le regretté Ian Fraser, il faut bien un second chanteur pour épauler Neil Starr, en la personne de Whitfield Crane. Et le tandem fonctionne bien !
Phil à la guitare se fait assez discret, et reste fidèle à lui-même : efficace, impassible, et rock'n'roll jusqu'au bout des ongles. Il se montre peu bavard, et n'empoigne son micro qu'une seule fois, pour dédier le titre "R.A.M.O.N.E.S." à Philthy et Lemmy, évidemment.
Sauf sur les titres de Motörhead, comme l'inénarrable "Ace Of Spades", le public se fait assez timide : le cagnard et l'énergie dépensée pendant le set d'Ultra Vomit quelques minutes plus tôt expliquent probablement en partie cette flemme généralisée. Mais l'accueil reste chaleureux et Phil Campbell entouré de ses rejetons aura fait passer un bon moment à tous, sous un soleil de plomb rappelant le Charming de Sons Of Anarchy, complètement raccord avec l'identité visuelle du groupe. Pari réussi, mais une question subsiste à l'issue du set : à quand un album ?
Crédit photo: Nidhal Marzouk,
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