A quelques heures de son concert pour les 20 ans du Reggae Sun Ska le vendredi 4 août 2017 , nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer Yaniss Odua.
Une constante chez toi c'est le sourire, tu es toujours hyper positif, c'est quoi ton secret ?
Mon secret c'est que j'aime ce que je fais, j'aime la musique avant tout donc quand j'ai l'opportunité de me retrouver dans des prestations comme particulièrement aujourd'hui au Reggae Sun Ska, on est content, on est heureux. On a juste hâte que ça démarre pour pouvoir partager justement cette joie de vivre avec tout le public.
Qu'est-ce qui te pousse à avoir toujours l'envie et la motivation ?
Ce qui me pousse c'est que j'ai jamais voulu faire de la musique pour dépendre de l'industrie du disque ou quoi que ce soit parce que j'aime la musique. Je ne dépends pas d'un marché où il faut que je sorte un album l'année prochaine. Je sors un album quand il est prêt s’il y a un album à sortir en l'occurrence. C'est important parce que sinon ça devient juste une marchandise, un produit alors qu'il faut préserver la musique par-dessus tout.
Pour la sortie de ton dernier album Nouvelle Donne, tu as proposé un concours pour aller en Jamaïque assister à ton concert. Peux-tu nous en dire plus ?
Le gagnant pourra assister au festival Rebel Salute. C'est un festival en Jamaïque très basé sur la culture. C'est un des festivals les plus propres : on interdit tout ce qui est juron, tout ce qui est message négatif, messages de badman, de messages qu'on appelle slackness aussi. On va essayer de le faire partager à l'heureux gagnant et de lui faire découvrir cette ambiance-là. Car comme on dit en Jamaïque "c'est beaucoup mieux à vivre qu'à raconter".
A quand un album en anglais ?
Le plus rapidement possible et avec des featurings mais j'attends que ça se fasse avant d'en parler.
Tu as fait pas mal de travail de collaborations sur ton dernier album Nouvelle Donne, notamment un featuring avec Keny Arkana. Comment s'est faite la connexion avec cette artiste ?
Keny Arkana était prévue depuis l'album précédent mais comme elle avait un programme chargé mais ça s'est très bien goupillé parce qu'elle est revenue au moment où nous on terminait l'album Nouvelle Donne. Donc on a organisé une session studio et on l'a enregistré. C'était un morceau qui me tenait à cœur et que je voulais faire depuis très longtemps avec Keny Arkana car c'est une artiste que je suis depuis très longtemps. J'aime beaucoup ce qu'elle fait artistiquement et les messages qu'elle passe. On peut dire que c'est un rêve qui est devenu réalité pour moi.
Elle, comme toi avez des textes très engagés, penses-tu que ce soit le rôle d'un artiste de prendre le micro pour pouvoir s'exprimer et faire passer un message ou c'est plus pour ambiancer ?
Pour moi c'est une opportunité de pouvoir s'exprimer haut et fort devant une audience. Pour moi donc c'est important de passer des messages importants. Le fait de pouvoir s'ambiancer c'est très important parce qu'on vit quand même une situation avec un quotidien qui met assez la pression donc quand on prend la peine de venir dans un festival ou un concert on a envie de s'évader un peu de tout ça. Le côté festif est tout aussi important pour moi que le message.
Depuis pas mal d'années il y a une grosse scène reggae en Martinique et on commence juste à la découvrir en métropole, le message finit-il par passer ?
Effectivement on a de grands artistes qui ont déjà arrêtés et qui n'ont pas eu la chance d'être entendus, de très belles chansons, de très bons morceaux, de très bons messages aussi et on commence juste à découvrir qu'il y a une scène qui émerge de la caraïbe.
Un dernier mot sur le reggae pour les auditeurs de la Grosse radio Reggae ?
Ce que j'aime particulièrement avec le reggae c'est que je trouve qu'il suit bien son temps, il résume assez bien la situation générale de ce qu'on vit à l'instant T. Grand merci à vous et maximum respect.