La quinzième édition du festival Rock en Seine au Domaine de Saint-Cloud s’est déroulée le dernier week-end d’août. Le festival a rassemblé comme en 2016, 110 000 festivaliers sur les 3 jours et la journée du samedi a affiché complet. La programmation riche et variée ainsi que la réputation du festival ont permis de résister au contexte économique toujours difficile et à une nouvelle concurrence qui s’est installé sur Paris en période estivale, celle du Download en juin et surtout celle du Lollapalooza fin juillet. Cette date anniversaire a été magnifique et on reconnait qu’on a été particulièrement gâté avec une édition beaucoup plus Rock qu'en 2016.
Un déluge s’est abattu sur Paris toute la matinée et on s’est dit jusqu’aux alentours de 13h que l’on était mal barré, tant au niveau des organisateurs, que des festivaliers mais le miracle a eu lieu. L’horizon s’est éclairci, le moral est revenu et on a fini par prendre la route pour Rock en Seine.
FRANCK CARTER & THE RATTLESNAKES
La Grande Scène 15:30 16:15
Sur l’immense parterre qui se trouve face à la plus grande scène, on retrouve un public et des fans relativement nombreux. C’est donc l’Anglais Frank Carter qui ouvre la quinzième édition de Rock en Seine. Après un premier titre assez léger en guise d’introduction, Frank Carter lâche son groupe pour venir à la rencontre des fans et des amateurs de rock en s’avançant sur l’immense tremplin. Sans plus attendre, il va se faire porter par le public et des gars de la sécurité. A 16 h 40, Rock en Seine est lancé. Debout sur les épaules de deux, trois personnes, il chante droit comme un I. Ceux qui ne le connaissent pas sont séduits d’entrée.
Il est en voix et visiblement très heureux d’être ici. Les morceaux interprétés extraits de ses deux albums passent très bien l’épreuve de la scène voire sonnent encore mieux que sur disque. On aura le plaisir d’entendre des parties de punk rock mélodiques très prenantes. Son groupe derrière est bien en place. Frank Carter, qui arbore une belle coupe de cheveux teintés d’orange et de rose propose un Circle Pit aux plus excités et motivés. On assiste alors à une scène assez drôle, physique et malgré tout conviviale. Sensible et écoeuré par le monde d’aujourd’hui, il rendra hommage à toutes les victimes d’attentats. Frank Carter chante avec ses tripes et avec une rage que l’on ne connait plus trop en Angleterre. Il nous balance magnifiquement bien sa colère, ses fêlures, ses blessures et surtout sa grande sensibilité. Avec cette prestation de Frank Carter, excellente mais trop courte, ce quinzième anniversaire a démarré sous les meilleures auspices.
THE PRETTY RECKLESS
La Grande Scène 17 :00 18 :00
On apprécie ce gros son hard rock de la bande de Taylor Monsen, les mélodies accrocheuses et la voix rauque, puissante de cette grande blonde toute menue. La curiosité et le plaisir de la découverte nous amèneront donc à venir assister à leur prestation. Il y a pas mal de monde qui a fait le déplacement jusqu’à la Grande Scène en cette fin d’après-midi pour voir ce groupe qui en quelques années a réussi à se tailler une belle réputation et un beau succès. Récemment, ils ont fait les premières parties de la tournée de Soundgarden aux Etats-Unis.
Ils ont poursuivi durant tout l’été par une tournée des festivals dont celui de Rock en Seine en France. Taylor Monsen, à seulement 24 ans, est plutôt impressionnante sur scène notamment par sa voix prenante et puissante. Ce qui nous avait marqué sur disque nous marque encore davantage sur scène. On entendra onze morceaux bien foutus avec un son énorme et bien compact. La prestation nous aura bien plu et les amateurs de rock au son moderne et à la musique qui puise son inspiration dans le gros hard rock des années 80 et 90 ne peuvent être que séduit. The Pretty Reckless reviendra à Paris au Trianon le samedi 16 décembre 2017.
THE PHARCYDE LIVE BAND
scène la Cascade 18 :00 18 :50
Le public présent et relativement nombreux sait très bien qu’il a une occasion unique de voir un groupe qui est une référence pour certaines formations Hip-Hop. On démarre pendant cinq minutes avec un musicien aux platines qui fait son DJ et on finit par voir enfin l’ensemble du groupe et tout d’un coup l’ambiance monte d’un cran. Les deux chanteurs nous offrent un bel enthousiasme et une grosse énergie. On se met naturellement tous à danser et à lever les mains avec un grand sourire. Le moment passe trop vite et on replonge dans ce passé qui nous excite encore. Entre deux groupes de rock, on peut dire que les programmateurs de Rock en Seine nous auront réservé une jolie surprise en faisant venir the Pharcyde Live Band vu la joie et la bonne humeur qui se propageaient partout devant la scène de la Cascade.
AT-THE DRIVE IN
La Grande Scène 19 :00 20:00
On est heureux, idéalement placé et on est prêt à les dévorer voir plutôt, on est prêt à se faire manger tout cru et à prendre notre immense claque.
A 19 heures, on retrouve donc pour leur premier et malheureusement seul concert français de l’année tous les membres dont le batteur Tony Hajjar et celui qui a remplacé Jim Ward au pied levé Keely Davis.
Dès les premières notes d’«Arcarsenal», notre cœur lâche et on est envahi de bonheur. On les mange des yeux, des oreilles et on décolle aussi vite qu’une fusée. On entendra pour le second titre le premier extrait d’Int.ter a.li.a « No Wolf Like the present ». Sur les neuf morceaux interprétés au total, c’est trois titres du nouvel album qu’on aura le plaisir d’entendre et 6sixchansons de Relationship of Command.
On est vraiment gâté, chaque titre ainsi que les petits nouveaux sont reçus comme des véritables uppercuts et les musiciens comme toujours se donnent à fond. Cédric Bixler-Zavala, malgré ces 42 balais reste totalement imprévisible, il a toujours l’électricité au corps et un regard de dingue.
On se régale et on jouit de plaisir à entendre leur rock déjanté, énergique et puissant. En live, At the Drive-In reste énorme et on est à deux doigts de mettre un genou à terre. On est en transe mais oui, il y aura un mais, le groupe nous quitte brutalement après un "One Armed Scissor" qui avait réussi à nous amener au plus haut sommet de la montagne. On a tellement été chauffé qu’on rêve déjà de les revoir au plus vite sur scène pour un véritable concert en salle.
THE JESUS & MARY CHAIN
scène la Cascade 20 : 00 21 :00
Devant un parterre de quadras et quinquas nostalgiques, The Jesus and the Mary Chain vont nous offrir des classiques du groupe et quelques nouveaux titres de leur dernier album Damage and Joy. Plus calmes et atmosphériques qu’à leurs débuts, ils nous offrent un show relativement prenant mais également un peu plat par moments. On est tout de même heureux de les avoir vus pour la première fois sur scène.
FRANZ FERDINAND
La Grande Scène 21 :00 22 :15
Les Franz Ferdinand sont dorénavant cinq sur scène avec deux nouveaux musiciens, le guitariste Dino Bardot qui a remplacé Nick McCarthy en 2016 et Julian Corrie aux claviers. Alex Kapranos le chanteur guitariste qui a maintenant 45 ans est devenu blanc/blond mais il n’a pas perdu de son énergie et de son envie. On passe donc un bon moment mais on retrouve toujours les mêmes ingrédients, des morceaux sympas et quelques tubes issus des deux premiers albums. On ne pourra pas dire qu’on déborde de joie mais on passera un joli moment, ni plus, ni moins. On espère à l’avenir entendre de nouvelles chansons qui nous feront autant décoller qu’à leurs débuts en 2004.
Cette journée fut très agréable à vivre et demain, on devrait prendre encore beaucoup de plaisir.
Crédit photos : Robert Gil
sauf 1ère photo ambiance Zélie Noreda
