Municipal Waste – Slime and Punishment

Après avoir repris le chemin des festivals et des salles de concerts en Europe l'an passé, les Américains de Municipal Waste sont de retour avec un nouvel opus studio, Slime and Punishment. Et si les sales gosses de Richmond nous ont récemment prouvé que leur musique était taillée pour le live au cours de prestations déjantées au Hellfest puis à Paris, qu'en est-il de ces nouveaux titres studio ?

Faisant suite à The Fatal Feast, sorti il y a déjà cinq ans, ce Slime and Punishement est la première galette du groupe de Richmond enregistrée depuis l'intronisation de Nick Poulos à la guitare rythmique. Ce premier point n'est pas négligeable puisqu'avec cette seconde guitare, le groupe sonne de façon plus puissante qu'auparavant, ce qui s'entend dès le thrashy "Breathe Grease".

Toujours aussi punk dans l'esprit, mais avec des riffs acérés et un chant beuglé à plein poumons par Tony Foresta, Municipal Waste trouve une fois de plus le subtil mélange entre blague potache ("Parole Violator", "Enjoy the Night") et textes vindicatifs ("Poison the Preachers", "Low Tolerance"). Les rythmiques folles en up-tempo sont une fois de plus de mise, et pourtant, en dépit de l'aspect punk de l'album, on sent que le combo a mis l'accent sur une production excellente.

Nous le disions, l'arrivée de Nick Poulos en tant que deuxième guitariste grossit le son de Municipal Waste, qui bénéficie également d'une place de choix accordée à la basse de Land Phil ("Under the Waste Command", "Low Tolerance", l'introduction de "Death Proof" ou celle de "Think Fast"), claquante comme rarement dans le style.

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Ryan Waste (guitare) n'est pas en reste et, en dehors des rythmiques particulièrement efficaces, se paye le luxe de proposer un instrumental de qualité ("Under the Waste Command") qui, ô surprise, emprunte autant à Iron Maiden (notamment sur les plans de guitare harmonisée) qu'à Megadeth. La mélodie n'est d'ailleurs jamais oubliée, sur aucun des titres, même les plus directs ("Think Fast","Shrednecks").

Au rang des vieilles habitudes, on retrouve toujours ces backings vocals hurlés à l'unisson avec le chant rapeux d'un Tony Foresta, qu'on imagine survolté au moment de l'enregistrement. D'autre part, les titres sont toujours courts, mais variés avec beaucoup de changements de tempo, ce qui apporte une vraie dynamique à l'ensemble. Mêlant habilement des riffs que n'auraient pas reniés Suicidal Tendencies avec des influences thrashy plus classiques, chaque titre est parfaitement exécuté. Taillées pour la scène, il est sûr que ces nouvelles compositions sont écrites pour faire mosher les foules, puisqu'on se prend régulièrement à headbanguer à l'écoute de l'enregistrement studio ("Bourbon Discipline", "Slime and Punishment"). Il est d'ailleurs certain qu'aucune des compositions de ce Slime and Punishment ne détonnerait dans une setlist composée de classiques de Municipal Waste. A l'exception du titre instrumental évoqué précédemment, on peut toutefois reprocher à la formation de ne prendre qu'un minimum de risques et de faire ce qu'elle sait faire de mieux.

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Au final, avec quatorze titres pour moins d'une demi-heure de musique, Municipal Waste ajoute un très bon album à sa discographie. Balancé tel un glaviot à la face de l'establishment américain, ce Slime and Punishment confirme le statut des sales gosses de Richmond en tant que groupe incontournable du thrash crossover. Ce qui en soi est déjà un bel exploit !

Déjà sorti chez Nuclear Blast
Photographies : © Régis Peylet 2016
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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