Festival Rock en Seine 2017- 2ème journée – Lysistrata – Little Dragon – the Kills – the Jacques – Fuzzy Vox – PJ Harvey


La météo sera clémente et malgré un climat un poil lourd et ensoleillé, on dispose de conditions parfaites pour assister à cette seconde journée. Au programme, on vous propose de vivre à travers notre reportage les concerts de groupes émergents tels que Lysistrata, The Jacques et Fuzzy Vox ainsi que celui de l’envoûtante PJ Harvey et de la formation qu’on ne présente plus, The Kills. 

LYSISTRATA
Scène de l’Industrie  16 :40   17 :20

Par Jérôme Agier

Il y a peu, on vous avait chroniqué le dernier EP 4 titres Pale Blue Skin de ces jeunots de 20 ans originaires de Saintes en Charente-Maritime. C'est dire si on attendait avec une certaine impatience de les voir, et à voir l'accueil que le groupe a reçu en tournée et via ses débuts prometteurs, on voir qu'on est pas les seuls.
 

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Le power-trio va nous offrir un voyage prenant, planant, énergique, sonique entre noise et post-rock, avec quelques passages scandés par le batteurs à certains moments.

 

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On a donc plus affaire à un groupe instrumental. Il y a de la finesse dans leur jeu, de la subtilité, de la pesanteur et ils arrivent en plus à s’accorder des libertés qui rendent  les morceaux relativement longs. Au fur et à mesure des minutes, on rentre de plus en plus dans leur univers et on décolle littéralement. Les morceaux sont ambitieux, mélodiques et énervés. On pense à Tool, à Fugazi, à Explosions in the Sky entre autres. En quarante minutes, ils nous auront plus que largement séduits et ils s’affirment déjà parmi les plus grands espoirs de la scène Rock en France voire au-delà de nos frontières. On est impatient d’écouter leur premier album The Thread qui sortira le 20 octobre prochain.

 

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LITTLE DRAGON
Scène de  Cascade  19 :15    20 : 05

Par Jérôme Agier

Little Dragon ont sorti cette année leur 5ème album Season High. Malgré un engouement certain, leur prestation ne nous aura pas vraiment convaincu.

 

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On s’ennuie un peu et ça manque de profondeur. Il manque un gros nappage de basse qui permettrait de rendre leur musique plus captivante en live. On partira donc plus tôt que prévu et cela nous permettra de très bien nous placer afin de voir dans d’excellentes conditions sur la Grande Scène une formation que l’on attend avec impatience. Enormément de monde d’ailleurs fait le trajet avec nous et emprunte le même chemin qui nous mènera à the Kills.  

THE KILLS
Grande Scène  20 :05    21 :05 

Par Jérôme Agier

La Grande Scène est envahie de monde pour la première fois de la journée et on prêt à accueillir comme il se doit the Kills sur scène. Leur rock garage de bonne facture, leur côté people et leur classe folle attirent plusieurs générations. Ils déboulent sur scène avec fougue et détermination. Ils démarrent avec le brillant «Heart of the Dog» extrait de leur 5ème album sorti l’année dernière Ash&Ice. Les bras levés, Alison Mosshart a une classe folle. 

 

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La chanteuse nous illumine et sa voix est juste parfaite pour leur musique. Jamie Hince est pas mal dans son genre. On l’entendra également chanter sur un titre. Le duo joue de sa complicité en se cherchant, en se trouvant, en se regardant et Alison n’hésite pas à se dandiner et à bouger sur la grande scène dans son intégralité.

 

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Elle prendra une guitare parfois, elle fume sa clope, elle s’agenouille, se couche, elle regarde Jamie et elle sourit en ressentant la faveur du public. Ce grand moment de Rock en Seine passe trop vite et en une heure, on aura eu droit à treize morceaux. La setlist est bien ficelée en piochant dans plusieurs de leurs albums. Derrière, on n’oubliera pas de préciser que le duo dispose maintenant et contrairement à leurs débuts d’une session rythmique qui donne davantage de puissance et d’ampleur à leur musique. Le ciel se couche et ils nous remercient par un « Thank You So Much ». On vous remercie également de nous avoir fait vivre un des meilleurs moments de cette édition 2017.                    

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THE JACQUES
Scène Firestone 20 : 05   20 :50

Par Denis Madeleine

         

The Jacques, le groupe des frangins bristoliens O’brien, connus pour avoir séduit les Libertines - qui leur avaient offert la première partie à Hyde Park dès leur "naissance" en 2014 - peut légitimement s’offusquer du son Firestone. Larsen, basses à donf, la version sonique du pneu brulé en somme… Il a fallu à peine deux morceaux à la jeune fille à nos côtés pour regretter amèrement de ne pas entendre du timbre rocailleux de Fin O’brien. Le crâne ras, vierge des boucles blondes qu’il arborait à ses débuts, le jean déchiré aux genoux de rigueur, celui s’en bat les écoutilles. Ses trois potes et lui - dont Elliott O’brien à la batterie - vont enchaîner pied au plancher des titres très britpop nineties, avec une détermination à toute épreuve. Ils auront eu raison de persévérer, les derniers morceaux seront un peu plus audibles.

Alors que leur roadtrip est déjà bien entamé, un roadie vient déposer à leurs pieds la setlist. Une attention dont l’auteur de ces lignes leur sait gré. D’ordinaire, on récupère des papelards imbibés de bière et de marque de pompe, celle de The Jacques était immaculée… Des chapeaux rouges logotés Firestone volent sur la scène pour le final « Eleanor ring me ». Sur fond de disto, les four lads disparaissent. Le public les voyant s'esquiver en douce tente sans succès de les faire revenir. Eleanor et les autres ont beau rappeler avec insistance ; The Jacques demeureront aux abonnés absents. Pas très grave ; la séance de rattrapage est prévue dès fin septembre pour leur tournée française. Souhaitons juste que le son à l’espace B le 28 septembre soit cette fois à la hauteur…

                                     

FUZZY VOX
Scène Firestone 22 :15  23 :00

Par Denis Madeleine

Malgré l’heure tardive, il faisait bien chaud dans les premiers rangs pour le set des Fuzzy Vox. La faute à leur fan club joinvillais. Des potes d’école pour les plus anciens ou de teuf, à en juger par l’âge et le "dynamisme". Déchaînés qu’ils étaient ! Fallait avoir des coudes bien pointus et aiguisés, sous peine de finir sur scène avec Hugo Fabbri, chanteur et guitariste ! C’est l’effet Fuzzy Vox ; l’énergie déployée par ce power trio est toujours payée de retour. Qu’ils interprètent leurs "vieux" morceaux de 2014 "let me ride » ou le révolutionnaire "1789 » ou ceux de leur second album "No landing plan", tous sont impeccablement rôdés. Même le petit nouveau « Eyes on you" dépote !

Tandis qu'Hugo saute comme à son habitude comme un cabri, Grégoire à la basse démontre lui aussi ses talents de jumper. Jeremy n’aura pas supporté très longtemps son beau costume vintage .Tim Bargeot et comme tout bon batteur qui se respecte, exhibe fièrement son torse imberbe… Et Hugo n’aura lui aussi pas su résister à sa verve naturelle et rigolard, placer qu’un groupe de garage ne pouvait manquer se produire sur une scène sponsorisée. Un pneu mon n’veu !  Ne soyez pas tristes de  leur avoir préféré PJ Harvey, ils seront le 29 novembre au Point Ephémère.

PJ HARVEY
Grande Scène  22 :00  23 :30

Par Jérôme Agier

C’est peu dire que Polly Jean Harvey a marqué notre vie de sa musique. Musicalement, l’immense artiste qu’elle est nous a offert deux périodes bien distinctes par rapport à ce qu’elle écrit et compose depuis son adolescence. C'est donc très éloignée de ses débuts, et avec une notoriété qui aura connue une certaine baisse dernièrement (et pas forcément à raison), que la chanteuse viendra ce soir tronquer son rock sulfureux contre de la folk envoûtante.

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À la sortie de son 11ème disque The Hope Six Demolition Project en 2016, on aime encore sa musique eton ressent toujours la même chose. PJ Harvey a changé et vieilli, on ne la retrouvera plus jamais comme avant mais elle garde toujours en elle son immense talent. La nuit commence à tomber, l’immense parterre est rempli au moment de l’arrivée sur scène en file indienne et instrument dans les bras de ses neuf musiciens en plus de la reine de la soirée.

 

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L’entrée est mystique, on va rentrer dans un voyage spirituel, profond qui va nous ramener nos racines, à l’image de ses deux derniers albums. Le public applaudit, déjà heureux et ému. C’est impressionnant de voir tous ces musiciens et cela nous bluffe. Polly Jean a mis les moyens, elle est décidée à convaincre certains d’entres nous que son virage pris il y a dix ans était le bon. Le show débute par «Chain of Key» et elle commencera à chanter. On frissonne déjà. Il n’a pas fallu longtemps. Durant une heure trente, le show le plus long de ces trois jours, elle va nous émerveiller. Elle jouera de différents instruments et prendra régulièrement sa guitare. L’artiste est entourée d’une dream team et on retrouve comme toujours Mike Harvey, John Parish et Alain Johannes que les fans des Queens of the Stone Age, d’Arctic Monkeys connaissent parfaitement.

 

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Ce dernier est un musicien merveilleux, guitariste, chanteur et un grand ingénieur du son. Les dix-sept titres qui seront joués ce soir sont autant de recueillements, de magie, de plaisir et de bonheur à prendre. Sur la fin, PJ nous offrira «Down by the Water» et «To Bring You My Love». On clôturera cet immense concert par «River Anacostia». A 23 heures 30, l’ensemble des musiciens termineront en rang serré bras dessus bras dessous comme au théâtre pour nous saluer. On leur offre une standing ovation. Simplement et toute en discrétion, PJ Harvey nous remercie et ils quitteront la scène un par un comme ils sont arrivés. On retombe amoureux comme au premier jour, on a des étoiles plein les yeux et ce concert absolument exceptionnel fut clairement le moment de grâce de cette édition.

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Suite et fin avec la 3ème journée du dimanche 27 août
Crédit photos: Robert Gil

Crédit photos PJ harvey : Christophe Crénel



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