Pour défendre son dernier rejeton, Kadavar est en tournée européenne pour toute la saison automnale. Ils entrainent avec eux les Hollandais de Death Alley et leurs compatriotes allemands de Mantar, pour dix-neuf dates dont cinq en France, la date lyonnaise se déroulant à l’Epicerie Moderne de Feyzin.
Death Alley (20h20 - 21h)
On commence pile à l'heure avec le heavy rock old school que propose Death Alley. Venus tout droit des Pays-Bas, le groupe nous a offert ici des riffs simples mais très efficaces. L’influence d’Hawkwind et Motörhead, ou encore Blue Öyster Cult se fait bien ressentir. D'ailleurs ils ne s'en cachent pas, puisqu'habillés à la manière d’un jeune Robert Plant, l’inspiration très rock des années 70 est perceptible jusque dans leur style vestimentaire.
Ouvrir le bal n’est jamais chose aisée, mais le quatuor relève plutôt bien le challenge, malgré un public peu réceptif, premier groupe de la soirée oblige. Les têtes bougent quand même pour les morceaux phares du groupe, comme "Supernatural Predator" ou "Stalk Eyed", issus de l’album Black Magick Boogieland sorti en 2015.
Mantar (21h20 - 22h)
Voir un groupe comme Mantar sur une soirée comme celle ci peut sembler déroutant, le groupe allemand offrant habituellement une musique hybride mélangeant sludge, black et un peu de doom. Dans la fosse, le public très stoner et heavy-rock des débuts a donc tout naturellement laissé place à un public beaucoup plus sludge. La foule bouge un peu plus et est davantage réceptive que pour Death Alley.
Concernant la mise en scène, on opère ici plutôt le pari du minimalisme. Le chanteur décharné et le batteur imposant se font face, comme une sorte de conversation privée et énervée entre eux à laquelle on assisterait et qui nous laisserait sans voix. Les lumières aussi se retrouvent impactées par ce choix du minimalisme et de la sobriété visuelle, puisqu’à l’image du groupe et de la musique qu’il propose, une atmosphère lumineuse sombre teintée parfois de rouge s’en dégage.
Les sonorités sont lourdes, pesantes, oscillant entre sludge viscéral et chant agressif proposé par la voix et la guitare d’Hanno Klärhardt et la batterie massive et puissante mais très sobre d’Erinc Sakarya.
Kadavar (22h20 - 23h40)
Comment passer juste après le set puissant et saisissant de Mantar ? Virer d’une ambiance destructrice et coléreuse à la limite du black metal à du stoner très accessible et un peu psychédélique sur les bords ne s’avère pas être une tache facile, tant le groupe a posé sa signature sur scène, avec son ambiance lourde, sombre et très singulière.
Kadavar entre donc sur scène, et entame "Rough Times". L’ambiance dans la fosse peine un peu à démarrer. On passe ensuite successivement à des morceaux come "Creature of the Demon", "Into the Wormhole", et le très culte "All Our Thoughts", issu du premier album.
Concernant d'ailleurs ce premier album et leurs débuts, le groupe partage une anecdote « lyonnaise »: le bassiste - Simon « Dragon » Bouteloup - a rejoint le groupe en 2013, et le premier concert qu’ils ont fait tous les 3 pour défendre le nouvel - à l'époque premier - album s’était déroulé à Lyon.
On arrive progressivement à faire abstraction de la puissance et du set indescriptible que nous a offert Mantar tellement l’énergie du trio allemand est perceptible. On assiste visuellement à un véritable voyage dans le temps: les lumières se marient parfaitement avec la musique, en nous proposant un show kaléïdoscopique, digne d’un concert de rock-psychédélique des années 70.
Malgré des débuts un peu engourdis, le public principalement venu pour Kadavar rentre donc vite dans l’ambiance, tant le charisme et l'énerge de Lupus, Dragon ainsi que Tiger et ses cheveux aériens se font ressentir.
Setlist:
. Rough Times
. Skeleton Blues
. Doomsday Machine
. Pale Blue Eyes
. Black Sun
. Into the Wormhole
. Living in Your Head
. The Old Man
. Die Baby Die
. Forgotten Past
. All Our Thoughts
. Tribulation Nation
. Purple Sage
Superbe soirée donc en compagnie de Death Alley, Mantar et Kadavar. Si l’on regrette la présence de Mantar en milieu de programmation, car le groupe aurait mérité de finir la date pour une meilleure gradation dans la violence, on peut néanmoins noter que chaque groupe aura marqué par sa personnalité singulière et l'ambiance magistrale qu'il aura insufflé lors de cette date.
Crédit Photo: Lukas Guidet
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