Pilliers de la scène punk rock depuis plus d’une dizaine d’années maintenant, Rise Against n’ont plus rien à prouver à personne. Pour leur unique concert français de 2017, nous avons eu la chance de nous entretenir quelques minutes avec le leader charismatique du groupe, Tim McIlrath. Il nous en dit un peu plus sur leur nouvel album, Wolves, sorti en juin dernier. Un grand merci à lui pour son temps et sa gentillesse !
English version below
LGR : Salut Tim ! Comment vas-tu aujourd’hui ?
Tim : Super, merci !
Ca fait quand même un bout de temps depuis votre dernier passage en France. Content de revenir nous voir ?
Oui ça fait longtemps… 3 ans je crois. C’est cool, on a des fans géniaux à Paris.
Pour la production de Wolves, votre dernier album, vous avez fait appel à Nick Raskulinecz. Il a été récompensé pour son travail avec Deftones et Foo Fighters. Qu’as-tu appris de cette expérience ?
Nick était un producteur différent des autres. Il a bossé avec des groupes variés, différents de nous. Il a donc apporté une nouvelle perspective avec son savoir et ses connaissances. Il a eu plusieurs idées pour les guitares et la batterie, ainsi que pour les techniques d’enregistrement. Il n’était pas sans cesse sur notre dos, ça a donc été un peu dépaysant pour nous, mais on a tous bien rigolé avec lui.
Quels ont été les changements majeurs par rapport à vos anciens albums ?
La plupart du temps, le processus d’enregistrement reste le même. D’habitude, on termine une tournée et on se rassemble lorsqu’on a des idées de chansons. Ensuite, on commence à tout mettre en commun. Quand on pense qu’on a un bon morceau, on va tous les 4 en studio et on travaille dessus. Ce n’est pas vraiment compliqué ! On a toujours fait comme ça en fait.
Y’a-t-il une chanson de l’album dont tu es plus fier ?
J’aime beaucoup les chansons «Wolves», «Mourning in America» et «Politics of Love». Il y en a plusieurs dont je suis fier !
Vos albums et votre musique en général ont un aspect politique. As-tu remarqué certains changements concernant ce domaine depuis votre premier disque en 2001 ?
En fait, la plupart des choses dont on parle sont restées les mêmes depuis le début. Il s’agit de parler de justice, d’égalité, de s’accepter tel que l’on est… Certaines chansons essaient d’identifier les endroits où on sent que ça ne va pas, et on aborde les problèmes de cette façon.
Penses-tu que le monde dans lequel on vit aujourd’hui est plus critiquable que celui que tu as connu il y a 18 ans ?
Je ne sais pas s’il est plus critiquable. C’est un monde dans lequel on a tous accès à l’information et on n’a pas toujours des infos justes. Alors c’est intéressant de voir le processus des nouvelles technologies se déployer. C’est comme un médicament sans résultat à long terme, on ne sait pas ce qui va se passer.
Quand tu étais en train d’écrire les paroles de «Wolves», tu as dû les changer à cause des élections américaines. Pourquoi ?
On était en pleine période d’écriture de la chanson mais elle a pris une toute autre direction après les élections aux Etats-Unis. Ce n’est pas comme si on avait dû tout changer, mais l’album a pris un autre tournant. On avait beaucoup à dire après que Trump soit élu, alors je suis content que l’album soit sorti après !
D’ailleurs, tu es engagé dans le combat contre le racisme, le sexisme et autres causes similaires, notamment dans ton pays. Comment comptes-tu faire entendre ta voix ?
Pour nous il s’agit vraiment de la musique. On essaie d’amener notre musique aux gens. On espère qu’ils trouve quelque chose en elles, tout simplement.
Wolves a été très bien reçu par le public. Dans quelle direction comptez-vous aller maintenant ?
Je pense que le plan avec Rise Against, c’est qu’il n’y en a jamais eu ! On prend chaque jour come il vient, chaque album comme il vient. On laisse nos chansons être ce qu’elles sont, sans trop réfléchir. On n’a pas de stratégie !
Vous avez déjà des chansons pour un futur album ?
On bosse toujours sur de nouvelles chansons. Actuellement, on n’a pas de chansons complètes, on se concentre vraiment sur Wolves.
Les choses dont vous aimeriez parler ?
Certainement les dernières élections en Amérique. Beaucoup de choses sont apparues et on aimerait en parler.
Tu as ta propre vision du monde, mais dans un domaine qui te touche plus particulièrement, comment vois-tu l’industrie musicale aujourd’hui ?
C’est un endroit intéressant. Je ne passe pas beaucoup de temps à y penser parce qu’on est juste un groupe, 4 gars qui jouent de la musique. On veut juste continuer de faire des concerts et visiter des endroits comme Paris. Aussi longtemps qu’il y aura des gens qui écouteront notre musique, alors on aura notre place. On veut continuer de communiquer avec nos fans. L’industrie musicale a changé depuis 18 ans et personne ne sait où elle va aller, parce qu’elle changera tout le temps.
Tu vois une différence avec celle du début des années 2000 ?
Une énorme différence. Il n’y avait pas de streaming, les gens achetaient encore des albums physiques et les maisons de disques étaient plus grosses. Les labels indépendants aussi. Il y avait plus de vendeurs indépendants. Tout ça a changé, comme la manière dont on consomme la musique.
Comment avez-vous construit la setlist de cette tournée ?
En fait on a 2 setlist, et on essaie de les alterner en changeant 5 ou 6 chansons à chaque fois.
Ta chansons préférée à jouer en live ?
On vient de remettre «Under The Knife» dans la setlist, et j’adore la rejouer.
Quelque chose à ajouter ?
Juste un énorme merci à tous nos fans en France, vous avez toujours été cool à chaque fois qu’on a joué ici.
Merci pour ton temps Tim !
Avec plaisir.
English version
Hello Tim ! How are you today ?
Great, thanks !
It’s been a while since your last time here ! Happy to be back ?
Yeah it’s been a long time ! 3 years now so… it’s nice, we have great fans here in Paris.
For the production of "Wolves" you collaborated with Nick Raskulinecz who has already worked with Foo Fighters or Deftones. What did you learn from this experience ?
Nick was a different kind of producer. He worked with many different bands than us so he brought to the record a new perspective with his knowledge. He had different ideas for guitars and drums, different songwriting technics. He was someone that was a little bit more outside of our backs. It was a change of scenery for us but we all had fun with him.
What have been the changes from your old albums ?
The recording process stays most of the time the same. We usually finish a tour and get together when we have song ideas. Then we start putting them all together. When we feel we have a good song, we go to the studio all four of us and we work on it. It’s not really a complicated process ! We have always done it pretty much the same way.
Is there a track off the album you are very proud of ?
I really like the songs «Wolves», «Mourning in America» and «Politics of love». There’s a couple of songs !
Your albums and your music in general have a political approach. Have you seen any changes since the release of your first album in 2001 ?
In fact, lots of things we talk about are the same since the beginning. It’s all about justice, equality, standing up for who you are… Some songs try to identify places where we feel like things are going the wrong way, and we try to address that in the songs.
Does the world we live in today seem to you more critical than the one you knew before ?
I don’t know if it’s more critical. It’s a world where we have all access to information and we don’t always have correct or right information. So it’s interesting to see the process of technology unfolding. It’s like a medication with no long time results of what’s going to happen yet.
When you were writing the lyrics for "Wolves", you said you had to change them because of the elections in America. Why ?
We were writing the lyrics of this song and it took a different direction after the elections in America. It’s not as we had to change everything but after theses elections, but the record took another direction. We have so much more to talk about after Trump was elected. So I’m glad the album was release after that !
You are engaged in the fight against racism or sexism, especially in the US. Can you give us more details on this and how do you plan to raise awareness ?
With us it’s all about the music. We try to get our songs to people. We hope they will find something in our songs.
"Wolves" was very well received. In which direction do you plan to evolve now ?
I think the plan with Rise Against is that there have never been a plan. We take each day by day, record by record. We let our songs be what they are without trying to overthink. We don’t have any strategy !
Do you already have tracks for a future album ?
We’re working on stuff all the time. We don’t have complete songs right now, we’re still very much focused of Wolves.
The topics you would like to discuss?
Certainly the wake of the elections in America. So many things popped up and we would like to address.
You have your vision of the world, but in a field that touches you closely, how do you see the music industry today ?
It’s an interesting place. I don’t spend a lot of time thinking about it because we’re a band, just 4 guys playing music, you know. We just want to keep playing shows and visit places like Paris. As long as there are people out there who wanna hear music, then we have our place. We want to keep communicating with our fans. Music industry has changed over the last 18 years but anybody knows where it goes because it keeps changing all the time.
Do you see a difference with the industry of the early 2000s ?
A huge difference. There was no streaming services, people were still buying physical records and labels were bigger, indie labels were bigger as well. There were more independent music stores. All of this changed and also the way we consume.
How did you build the setlist for this tour with Sleeping With Sirens ?
We have kind of 2 setlists that we switch. The songs are mostly the same though. It’s kind of a flip flop between 5 or 6 songs.
Favorite song to play live ?
We just put «Under The Knife» back in the setlist and it’s fun to play it again.
Anything to add ?
Just a huge thank you to all our fans in France, you have always been so cool everytime we played here. We always have a good time.
Thank you for your time !
Pleasure !