Mon intérêt pour Retour Vers Le Futur n’est plus à démontrer. Ceux qui lisent mes chroniques (oui, il y a en quelques uns) ont l’habitude de croiser assez fréquemment des références au film de Robert Zemeckis. Alors quand un groupe, en guise d’intro, sample un passage culte du film, il est normal que j’y jette un regard et surtout une oreille attentive.
Mon fond de commerce, c’est plutôt le garage punk mais Retour Vers le Futur, c’est fédérateur. Me voila donc en train de chroniquer du ska festif. Tout ça pour vous expliquer comment on se retrouve à parler du collectif Zompa Family, capable de trousser un ska festif avec des textes travaillés aussi bien en français qu’en espagnol.. Des polyglottes...
Niveau instrumental, les guitares sont moins présentes que dans le quotidien des rockers mais l’esprit rock est quand même bien présent, ce qui justifie la publication de ces quelques lignes dans la partie rock du webzine. Avis aux collègues de la rédaction "reggae", le prochain album sera pour vous.
La Zompa Family, c’est le royaume de la fusion, du métissage. Ska, Punk, Rock, Musette, Chanson Française… Tout y passe ! Avec un seul mot d’ordre, faire la fête (même si parfois les textes peuvent être très sérieux). "Tormenta", premier clip extrait de l’album nous montre que la Zompa Family a de quoi vous filer des fourmis dans les guibolles. Les cuivres sont mis en avant. Finalement, c’est ce qui ce faisait aussi dans le rock ‘n’ roll avant que la guitare ne les détrône. Payez-vous les premiers Sonics pour vous en convaincre. Ici, la Zompa Family mélange ce coté ska avec des passages parfois plus hardcore et on se remémore les activistes catalans des Kargol’s qui livrèrent trois albums terribles dans ce style fin 90 début 2000...
Tormenta
Des titres comme "Daisy" sont festifs à souhait et on ne peut résister à cette dose de bonne humeur. On se prend aussi à penser aux grands moments de la Mano Negra ou plutôt de ce que fait Manu Chao actuellement. Des relents de Sinsemilia effleurent nos narines notamment sur le morceau "Réalité".
On trouve aussi des passages plus tranquilles avec un "Cuando Llegara" empreint de tristesse qui privilégie les tempos plus lents et la guitare acoustique dans un style espagnol lorgnant vers le flamenco.
Côté groove la basse envoie des lignes qui percutent en mettent en orbite des cuivres puissants et énergiques. "I’m A Donkey" sonne un peu comme de la musique Klezmer (comme feu les Kabalas, un groupe rock sortis fin 90 chez Dionysus Records). Le flow de ""La Calma" emprunte un peu aussi au phrasé du rap ou du dub comme sur "Letargic Sun".
Au final, la Zompa Family est inclassable. Et du coté de La Grosse Radio, on s’interroge encore. Rédac’ Rock ou Reggae ? Le Rock met en avant le coté rocksteady énervé et la guitare limite hardcore sur certains titres. Le Reggae revendique le côté plus calme façon Sinsemilia et le "groove" ska. Mais dans tout ça il faut surtout remarquer que le groupe trouvera des fans dans plusieurs domaines différents et quel que soit son style, il est inclassable. Ce phénomène étant assez rare pour être signalé dans notre ère de musique policée et formatée, il force déjà le respect. Et ce type de groupe doit avoir une patate énorme en live tant les titres semblent taillés pour la scène. Alors signons l’armistice Rude Boys Vs Rockeurs et ont se retrouve ensemble au prochain concert de la Zompa Family.