Entretien avec Ramon Ploeg, guitariste leader de Bleeding Gods


[English speaking readers, scroll down to read the English version of the interview.]


Nous nous sommes entretenus avec Ramon Ploeg, ex-Houwitser, et guitariste leader du groupe Bleeding Gods qui sortira son prochain album, Dodekathlon, le 12 janvier prochain chez Nuclear Blast. Ramon nous raconte l’histoire de ce nouveau concept album retraçant l’épopée d’Hercule.

Bonjour Ramon. Tu as fondé le groupe Bleeding Gods en 2012, mais une partie du line-up a changé en 2015. Pourquoi ce changement ?

Ramon : Oui, deux membres ont changé. Je pense que l’on doit ressentir une connexion avec les membres du groupe. Il doit y avoir un déclic musical et personnel. Mais il n’y avait aucun des deux avec le précédent line-up. Nous voulions enregistrer un autre album et s’il n’y a ni déclic musical, ni déclic personnel, la tâche est difficile. Donc, nous devions changer de line-up. Cela a été une décision difficile mais je pense que c’est la meilleure décision que le groupe ait prise.

Comment as-tu rencontré les nouveaux membres du groupe ?

Ramon : Je connaissais déjà Rutger, notre guitariste, par Facebook et aussi par la scène metal hollandaise. J’ai demandé à Rutger s’il voulait rejoindre le groupe. Il jouait également avec Daan notre nouveau batteur dans un groupe appelé Shinigami donc la connexion a été plutôt facile. Nous avons eu quelques bonnes soirées picole et il y a aussi eu de bonnes discussions. Ce fut le bon déclic tout de suite.

Dans votre album précédent intitulé Shepherd of Souls, vos chansons parlaient de dieux et de mythes anciens de plusieurs cultures différentes comme les cultures Maya, Egyptienne et Grecque. Mais pour Dodekathlon, qui sortira le 12 janvier prochain, vous vous êtes clairement inspiré du mythe des douze travaux d’Hercule. Chaque morceau dépeint l'un des douze travaux. Pourquoi avoir choisi ce mythe en particulier ?

Ramon : Avec Bleeding Gods, nous avons d’abord sorti une démo avec quatre titres, et cela nous a semblé plutôt cool d’écrire des chansons sur l’histoire et les mythes anciens. Nous avons donc choisi plusieurs mythes sur lesquels travailler. Ensuite, avec Shepherd of Souls, nous avons également choisi quelques mythes et histoires. Mais pour ce nouvel album, nous avons décidé de faire quelque chose de différent. Donc, nous avons choisi de créer un concept album. Nous avions plusieurs concepts en tête mais nous avons pensé que celui-ci était le plus cool. Il y a douze morceaux sur cet album. C’était très difficile à réaliser, car habituellement, on écrit six ou sept chansons qui sont de petites histoires. Mais nous avons décidé d’écrire un album complet composé de douze morceaux chacun étant une histoire faisant partie d’une grande histoire. Nous avons réussi à réaliser cet album de près d’une heure. Cela a été difficile mais cool à réaliser.

Et penses-tu qu’il y ait une connexion entre le mythe d’Hercule et votre musique ?

Ramon : C’est une question difficile ! Notre musique est actuelle alors que le mythe est vieux de quelques milliers d’années. Donc, il n’y a pas de réelle connexion. Je dirais que la vraie connexion que nous avons avec ce mythe est le fait que le mec qui s’est occupé de tout l’artwork est Grec. C’était cool pour lui de créer quelque chose en rapport avec ses origines. C’est une connexion en quelque sorte. Mais musicalement parlant. Il n’y a pas de connexion. Nous avons simplement choisi cette histoire. Nous l’aimons beaucoup. Si on prend l’exemple de Nile, il y a des éléments égyptiens dans leurs compositions. Mais il n’y pas d’éléments grecs dans nos chansons, excepté sur la piste 8. On entend une voix grecque sur celle-ci. Mais je pense que c’est notre seule connexion avec ce mythe.
 


J’ai eu la chance de pouvoir écouter Dodekathlon, et je pense que le groupe a gagné en maturité en quelque sorte. Le son est plus épique que celui qu’on a pu entendre sur Shepherd of Souls. Je pense que ce son est en totale connexion avec le mythe que vous avez choisi. Penses-tu que ce nouvel album est représentatif de l’identité du groupe ?

Ramon : Oui, à nos débuts, nous cherchions notre identité, ainsi que ce que nous voulions jouer. Et si on écoute notre toute première démo (qui est disponible sur Youtube), puis Shepherd of Souls et Dodekathlon, je pense que l’on peut entendre que l’on a grandi, que nous avons fait un grand pas en avant, car nous voulions faire quelque que chose de plus musical cette fois-ci, au lieu de faire quelque chose de plus metal. Nous avons enregistré trois pistes de promo pour les labels. Puis, on a demandé à un pote de Rutger, qui n’est autre que Martin Powell, ex-claviériste de Cradle of Filth, Anathema et My Dying Bride, de nous faire quelques parties de clavier pour nos morceaux et ça les a complètement transformés ! C’était vraiment beau à entendre, on a vraiment trouvé ça extrêmement bon. Donc, je pense que nous avons enfin trouvé notre identité propre. Et à partir de maintenant, on sonnera ainsi. Le résultat est plutôt surprenant mais je pense que c’est une bonne chose.

Oui. J’ai écouté votre album précédent ainsi que Dodekathlon et ils sont totalement différents. Votre nouvel album et plus élaboré que le précédent et c’est une bonne chose.

Ramon : Oui, nous nous sommes bien plus focalisés sur la musique et sur la huitième piste on peut entendre une guitare classique à l’arrière, ainsi que du clavier. Sur Shepherd of Souls, il y avait également un morceau classique mais ce qui fait la différence c’est que nous avons évolué et que Rutger et Daan sont des mecs extrêmement talentueux. C’est une très bonne chose pour le groupe.

Quelle a été ta partie préférée dans la création de cet album ? Le composer ou l’enregistrer ?

Ramon : Les deux étapes ont été géniales. Cela m’a pris presque deux années pour écrire cet album. L’enregistrement est sympa bien entendu, mais le processus d’écriture reste ma partie préférée. Quand tu peux entendre que tout se met en place, chaque son, chaque solo de guitare, les voix et le clavier, là tu peux vraiment entendre le vrai son de Bleeding Gods, donc pour ma part, le processus d’écriture reste le meilleur moment.

Est-ce que vous prévoyez une tournée européenne ?

Ramon : Pas encore. Nous sommes occupés pour le moment. Mais nous avons signé un contrat en septembre et cela demande beaucoup de travail. Nous ne savons pas exactement comment, quand et pour combien de temps cela prendra, mais oui nous ferons une tournée européenne.

Ma question suivante sera probablement la plus difficile à répondre. Peux-tu choisir un unique mot pour définir Bleeding Gods et me dire pourquoi tu l’as choisi ?

Ramon : Wow… un mot… C’est bien la question la plus difficile !

Ne réfléchis pas trop. Un jour on m’a répondu « ANANAS », ça peut être n’importe quoi !

Ramon : Ah … ok… Donc je pourrais dire fromage vue qu’on est hollandais… Mais non… ce n’est pas le mot adéquat. Je pense que EPIQUE est le bon mot. Avec cet album, nous sommes devenus un groupe équipe, avec une sonorité plus épique. Sans tout ce clavier, nous aurions toujours été un groupe de metal. Mais je pense que cela a ajouté beaucoup à notre musique. Et c’est ce que nous voulons être pour les cent prochaines années.

Ça signifie qu’il n’y aura plus de changement de line-up ?

Ramon : Yeah ! Le line-up actuel et le meilleur que l’on puisse avoir ! Personne ne quittera le groupe, et peut-être que nous ferons d’autres albums ensemble et même de meilleurs albums que Dodekathlon car nous sommes toujours un groupe en pleine expansion et chaque album se doit d’être meilleur que les précédents.


Interview : Eloïse Morisse

 

ENGLISH VERSION


We interviewed Ramon Ploeg, former Houwitser, and lead guitarist of the band Bleeding Gods who will release its next album Dodekathlon on January 12th with Nuclear Blast. Ramon shared the story of their new concept album with us. An album telling the epic story of Hercules.

Hello Ramon. You founded Bleeding Gods in 2012 but changed part of the line up in 2015. Why this change of line-up?

Ramon: Yes, two members changed. I think that you have to connect with each other. It has to click musically and personally. But there wasn’t either… We wanted to record another album of course and if there is no musical click or personal click, then it’s real difficult. So, I had to change the line-up. It was a difficult decision of course but I think it was the best decision for the band so far.

How did you meet the new members?

Ramon: I already knew Rutger, the guitar player, from Facebook and the Dutch metal scene. So, I asked Rutger to join the band. And he was also playing in his other band Shinigami with Daan, the drummer, so that connection was very easy. So, we had serious drinking session and there were some nice talking sessions also. There was a very big click.

In your previous album, Shepherd of Souls, the songs were about ancient myths and gods from several different cultures such as the Mayans, the Egyptians and the Greeks. But for your new album Dodekathlon, which will be out on January 12th, you clearly took your inspiration from the Greek myth of the twelve labours of Hercules. Each song depicts one of the Labours. Why did you choose this myth in particular?

Ramon: With Bleeding Gods, we first made a demo with four songs. And it seemed pretty cool to write songs about ancient History and myths. So, we chose several myths to work on. Then, with Shepherd of Souls, we also chose several myths and histories. But, for this new album, we decided to make something different. So, we chose to do a concept album. We had several concepts in mind, but we thought it was the coolest. The album is including twelve tracks. It was very difficult. Because usually we write six or seven songs which are short stories, but we chose to write a full album of twelve tracks which are twelve stories making one big story. We managed to make an album which lasts something like 58 minutes, almost an hour. It was difficult, but it was cool to do.

And how do you think your music connects with this myth?

Ramon: That’s a difficult one! The music is from now and the myth some thousand years old. So, there is no real connection. I’ll say, that the real connection we have right now is that the guy who made all the artwork is Greek. It was very cool for him to do all the artwork about his own country. That’s a connection, I think. But, musically there is no connexion. We just chose the story. We liked it very much. For example, if you listen to Nile, there are some Egyptian elements in their songs. But Bleeding Gods has no Greek elements in their songs, except from track 8. There is a Greek voice on it. But that’s the only connection I think.

I had the chance to listen to Dodekathlon, and I think that your band gained in maturity in a way. The sound is more epic than the sound you could hear on Shepherd of Souls. I think that this kind of sound really connects with the myth you’ve chosen. Do you think this new album is representative of the band’s identity?

Ramon: Yes, at the beginning, we were looking for our identity of course, and what we wanted to play, what music we wanted to make. And if you listen to our very first demo (it’s on Youtube), then to Shepherd of Souls and Dodekathlon, I think you can hear a real growth, a big step forward, because we wanted to make more music this time instead of making only more metal. We recorded three promo tracks last year, only for the labels. And then, we asked a buddy of Rutger, Martin Powell, who was the former keyboard player of Cradle of Filth, Anathema and My Dying Bride to do some keyboard parts for our tracks, and this changed the tracks completely! It was very nice to hear and we all found it extremely nice. So, we have found our own identity I think. And from now on, we’ll be sounding like this. It was a very surprising thing, but a good thing I think.

Yes, I listened to your previous album and then to Dodekathlon and they are completely different. Your new album is more elaborate than the previous one and it is a good thing.

Ramon: Yes, we focused more on music and in track 8 you can hear a classical guitar at the back and some keyboard too. On Shepherd of Souls, we also had a classical track but the difference is that we went a step forward and Rutger and Daan are amazingly talented guys. That’s a real good thing for the band too.

What was your favourite part in the making of this album? Composing it or recording it?

Ramon: Both things were awesome of course. It took me almost two years to write this album. The recording is of course nice, but I think the writing process is my favourite part. When you can hear all the parts that are getting built, and every sound, and every guitar solo is added, and the vocals and the keyboard is added, then you can really hear the sound of Bleeding Gods, so for me personally, I think the whole writing process was the nicest thing to do.

Are you planning a European tour?

Ramon: Not yet. We are busy at the time. But we signed a deal in September, and it’s a lot of work of course. We don’t know exactly how, and when, and how long it will take. But, yes, of course we’re planning some tours.

My next question will probably be the most difficult to answer. Can you choose only one word to define Bleeding Gods and tell why you’ve chosen it.

Ramon: Wow… one word… that’s the most difficult question, you’re right!

Don’t think too much, one day someone gave me the word “PINEAPPLE”… so it could be anything!

Ramon: Oh… okay… Then, I could say cheese because we are from the Netherland… but, NO… that’s not the right word. I think EPIC is the right word. With this album, we became a real epic band, with some epic sounds. Without all the keyboard, we would still be a metal band. I think, it’s adding a lot to our music. And that’s what we want to be for the next hundred years!

So, it means there won’t be any changes of line-up then.

Ramon: Yeah! The line-up we are having now is the best line up ever. Nobody is leaving and hopefully we’ll do some more albums together, and even better albums than Dodekathlon because we are still a growing band and each album must be better than the previous ones.

 

Interview : Eloïse Morisse



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :