Deux ans et demi après l'album Road Fever, le groupe de rock 'n roll suédois Thundermother revient avec son troisième album éponyme. Au printemps 2017, Thundermother a connu quelques changements d'envergure : quatre membres quittaient le groupe, tandis que trois nouvelles arrivaient. Le leader du groupe – la guitariste et fondatrice Filippa Nässil – restait elle au centre du groupe, avec toujours cette envie de faire du rock 'n roll avec des riffs et une rythmique groovy tout droit échappés des 70's.
Après un passage premarqué au Wacken et de grosses répétitions, elles sont entrées au Nordic Soundlab de Skara. En à peine dix jours, elles ont enregistré quinze titres avec le producteur vainqueur de trois Grammis Thomas Plec Johansson (Mustasch, Hardcore Superstar, Watain etc.). Tout a été pratiquement enregistré live, y compris le chant et ce en presque une seule prise. Treize de ces quinze titres se retrouvent sur l’album.
Lorsqu’on veut du rock 'n roll qui fait taper du pied, avec de gros riffs simples, des chœurs de nanas qui touchent nos âmes sensibles et une belle voix écorchée on commence par « Revival » avec son rythme simple qui va droit au cœur. Mais si on veut plus secouer la nuque on continue avec « Whatever », qui pulse bien, donnant un beau coup d’accélération, sans oublier le rock rentre-dedans « Survival Song » simple mais efficace doté d’un joli solo de guitare. Gernica possède une belle voix bien groovy et rock n’ roll qui donne de la chaleur aux titres. Sa voix en impose aussi sur l’accrocheur « Racing on Mainstreet ».
L’album est aussi varié avec « Hanging at My Door » et « Won't Back Down » qui sont bien encrés 70’s ou encore « Rip Your Heart Out » titre purplelien, où la basse surpasse les autres instruments au rythme très soutenu.
On découvre aussi des moments plus calmes avec « Fire in the Rain », une ballade connotée assez américain où la voix sied à merveille. Il en est de même avec « Follow Your Heart », très bien exécutée sans parler du refrain et de ses « Nannananananananan… »
Mais Thundermother n’oublie pas ses racines proches de celle de certains Australiens avec « The Original Sin » : c’est du sérieux avec ce petit break guitare/batterie qui n’est pas sans nous évoquer les Nashville Pussy. Avec « Quitter » même sentence, rythmique bien présente en dialogue avec une guitare qui fait de belles apparitions (il en est de même avec « Children On The Rampage »). Quand à « We Fight For Rock N Roll », elles ne peuvent là cacher leurs influences acdcienne ; c’est bien fait sans oublier la présence de la cloche et du son particulier de la guitare.
À l’image de la pochette, Thundermother est efficace, clair, logique et féminin mais sacrément burné « rock n’ roll ».
Lionel / Born 666