En ce 14 février béni des dieux, plusieurs occupations se sont offertes aux simples mortels que nous sommes.
La première, commander une pizza, des bières, et se vautrer devant un canapé en transpirant devant une boîte à images pleine de gens en short qui courent après un ballon.
La deuxième, toujours avec une pizza (ou autre chose) et une bière (ou autre chose), aller se fader le resto annuel parce qu'il faut bien, parce que le gars de la boîte à images (celle-là avec les mecs en short) il a dit qu'il fallait.
La troisième, la meilleure, et de loin, c'est de rejoindre les équipes de La Grosse Radio, de Longueur d'Ondes et de indiemusic, à la Boule Noire. Ces 3 médias ont en effet organisé ce qu'on appelle dans le jargon une putain de belle soirée, avec pas moins de 3 concerts: Some Smoking Guys, Louise Arlette, et Fabulous Sheep.
Une soirée pleine d'amour, de bière, de pizza, mais surtout et avant tout, pleine de Rock'n'Roll.
Some Smoking Guys
Par Yannick kRockus
Il n'est pas tard lorsque les Some Smoking Guys lancent la soirée.
Some Smoking Guys, ce sont 5 parisiens qui ont décidé de revisiter la brit-pop. Doux-amer, acidulé comme il faut, trip en mode mineur, bien appuyé au fond du temps.
Toujours agréable quand le son est bon. Et là, c'est réussi. La salle commence à être bien pleine, le public est attentif.
Le concert balance dans un entre-deux pas désagréable, entre rock puissant et pop plus édulcorée. Voyage en mode rock'n'roll, chanson d'amour fake clin d'oeil, "Two Fingers" est un des morceaux qui aura le plus enthousiasmé le public. Suivi d'une chanson avec un tom qui vient s'inviter dans la danse, langoureusement chatouillé par le bassiste, comme si les Tambours du Bronx étaient venus célébrer la St Valentin...
Tu l'auras compris, ce premier set s'est avéré bien bon. A oublier facilement la soirée avec Bobonne. Oui vraiment, le Rock sait se renouveler, le mélange musical proposé par les Some Smoking Guys, les influences croisées, nous ont conquis.
Setlist :
Wwyz
Lay Down
Regular Faces
Two Fingers
Piano
The Ground
Shiny Day
Devil
Les Some Smoking Guys ont une page Facebook, à visiter.
Louis Arlette
Par Félix Darricau
Après une pause bien méritée, l’occasion de se remplir le gosier avec ce traditionnel breuvage houblonné, il est temps d’accueillir les deuxièmes invités. Avec l’arrivée sur scène de Louis Arlette et son quatuor on constate un changement de style assez marqué, et pas uniquement dans les sonorités. Les claviers lourds posent des nappes appuyées, accompagnées dans cette identité électro par un batteur discret. C’est sur cette base lancinante que Louis chante en Français ses textes (à l’exception de “Je suis un soleil d’été”, repris de Brel) remarquablement recherchés et nous fait part de ses états d’âme torturés. Au menu, quand-même pas mal de tristesse. L’ensemble est assurément maîtrisé, et la guitare d’Isïa Marie, particulièrement précise et puissante, ajoute un vrai cachet bien rock à l’ensemble. Ça claque.
Comme on pouvait s’y attendre au vu de son passif, notamment de son expérience en tant qu’ingé-son du duo AIR, Louis n’hésite pas à varier ses influences et sait le faire en conservant un son maîtrisé de bout en bout, que le titre repose sur le duo nappe de claviers/riffs acérés de guitare électrique ou sur le groove d’une basse lourde en mode disco. Dommage, le mix ne rend pas toujours hommage au groupe, et on regrette en particulier une lourdeur trop appuyée sur les claviers ternissant un peu les voix à mesure que le concert avance. Louis se permet également quelques expérimentations sonores bienvenues en introduction de titres à l’aide d’une thérémine et viendra même prendre le clavier principal et balancer des sons dissonants sur “L’Avalanche”, pour y rester pendant une partie du set. Tantôt la tête de côté, puis penché sur le micro, on serait tenté de considérer que le leader de cette formation est le seul et unique showman sur scène. Pourtant Isïa participe également beaucoup au jeu de scène (fort de son gros son de guitare et de ses parties vocales partagées), tandis que le batteur et le claviériste sont eux nettement plus en retrait.
Avec Louis Arlette, on a eu droit à une rafraîchissante expérience permettant à un peu de poésie de s’exprimer avant la venue du dernier groupe, nettement plus explosif.
Fabulous Sheep
Par Denis Madelaine
Soyons clairs, on assume total. Il n'y a pas un mot, pas une note d'objectivité dans ce qui va suivre. On ressemble aux petit·es agité·e·s biterrois·e·s venu·e·s soutenir leurs Fabulous Sheeps et qui pogotent devant la scène. On est groupies addict de ces "Twenty years old kids". La faute à leur jeunesse sans concession donc, loin du modèle écoles de commerce. A l'énergie sans limite qu'ils déploient. A leur engagement également, qui s'exprime par un appel à la solidarité avec celles et ceux qui n'ont d'autre choix que de dormir "dehors"… Certes, Piero l'un des deux chanteurs glissera ce soir-là ce propos sur "Athenians Streets", un "vieux" titre qui évoque une autre contrée, une autre période. Mais on transpose trop facilement. Une posture qui passera pour ringarde aux yeux des macronistes convaincus de la première heure et autres déçus d'une droite couillue…
Ces jeunes lads s'en cognent. Avec la même intensité qui transparait dans leurs compos. Tantôt empreintes d'une vraie punk attitude - tendance mélodique tout de même - façon "Suicide". Ou carrément sexy ; le torride "Kills Me Slowly" interprété par Timothée, repris en cœur par leurs admiratrices et magnifié par les râles du saxo de Gabriel. Bravo pour le final à la Who, les Fab, Timothée qui traîne sa gratte en sortant de scène ou Piero pétant ses cordes. Congratulations aussi au duo rythmique impeccable formé par Charles et Jack. Mais on se permettra une requête. Pourquoi ne pas glisser de temps à autre un titre in french comme au temps de votre premier EP… Z'êtes un peu les kids des No One is Innocent côté grandes gueules, non ? Pas pour rien que vous partagerez la scène avec eux le 5 avril prochain à Gignac et le 9 juin au Plan …
Setlist
Twenty years old kids
Peuple around me
Athenian Streets
Hôtel
Suicide
Wandering Souls
Take Shelter
In this World
Kills me slowly
Zoo
Tu l'auras noté, lecteur(trice) assidu(e) que tu es, les images de ce report ont un style inhabituel. Elles ont été gentiment prêtées par Nicolas Barberon, croqueur sur calepin, du site Croque And Roll Live.
Ses croquis et plein de choses intéressantes en cliquant ici.