Judas Priest sort son dix-neuvième album et on peut dire que les Anglais sont loin de s’être assagis. Ils viennent simplement de sortir avec Firepower l’un de leur meilleur album à ce jour. Glenn Tipton, tout comme Ian Hill, a joué sur tous les albums du Priest et n’est pas peu fier de partager avec nous ses toutes premières impressions concernant l’album.
Lionel / Born 666 : Avec le recul, que penses-tu de Redeemer of Souls sorti en 2014?
Glenn Tipton : C’était un excellent album. Il y avait un très bon travail sur la production également. On y retrouvait aussi de très bons morceaux. On en est toujours très fiers, il a d’ailleurs été enregistré et produit par Andy Sneap.
Lionel : Retrouve-t-on du matériel des anciennes sessions de Redeemer of Souls?
Glenn Tipton : Non, il n’y a rien de ces sessions que l’on retrouve sur Firepower.
Lionel : Firepower, rien que le titre de l’album est un pur titre à la Judas Priest. Qui a trouvé le titre et que signifie-t-il ?
Glenn : Tu peux y voir ce que tu veux. Tu peux l’interpréter à ta manière. C’est souvent métaphorique. Entre le monde réel et celui fantastique on peut trouver ce qu’on veut… Je ne me souviens pas qui a trouvé le titre.
Lionel : Comment as-tu travaillé sur l’album entre Richie (Faulkner) et Rob (Halford)?
Glenn : On s’est installé autour d’une table, on a parlé de nos idées et on a écouté nos différents riffs. Ensuite en travaillant sur tous ces différents riffs, on est arrivé à les transformer en de bons titres. Et cela a très bien fonctionné.
Lionel : Quels sont les thèmes abordés dans Firepower?
Glenn : Evidement, les thèmes de l’album comme sur « Firepower », « Lightning Strike », « Evil Never Dies », « Never The Heroes », « Necromancer », « Children of the Sun » peuvent être différents… Ils sont ceux que tu veux entendre. Tu dois t’en faire ta propre opinion. Sur « Rising From Ruins », « Flame Thrower », « Spectre » il y a différentes facettes. Chaque chanson de Judas Priest peut être interprétée de manières différentes. On a toujours été comme ça. On laisse toujours une certaine ambigüité pour que chacun puisse se faire sa propre idée des textes.
Lionel : Ou placerais-tu Firepower dans la discographie de Judas Priest que ce soit en terme de riffs, de feeling ou de puissance?
Glenn : Il est surpuissant et possède d’énormes titres, il est dans le top de nos albums. Il y a quatorze morceaux avec des thèmes différents. Il possède de bonnes vibrations. C’est une bonne combinaison de chansons et de titres, ce qui fait, et j’en suis sûr, un très bon album.
Lionel : Je crois qu’avec Firepower on peut dire que « The Priest is Really Back » !
Glenn : On l’a toujours été, mais, oui j’en suis sûr…
Lionel : Firepower est produit par Tom Allom (1979-1988,Unleashed in the East, British Steel, Screaming for Vengeance, Defenders of the Faith) et Andy Sneap (Saxon, Accept, Megadeth, Arch Enemy, Testament...). Comment s’est passée cette rencontre?
Glenn : Tout d’abord pour Tom, on travaillait avec lui sur les titres standards qu’on avait enregistrés ensemble pour les revisiter. Il s’est impliqué dans la production de nos derniers live comme A Touch of Evil (2009), Epitaph (2013) et Battle Cry (2016). Pour Andy on aime bien le travail qu’il a fait avant avec d’autres groupes. Tous deux, Tom et Andy, connaissent très bien le Priest. Ils connaissent très bien tous nos albums. C’était une équipe fantastique. C’est un des albums qui s’est fait dans la bonne humeur en studio. C’était fantastique. Quand tu mets une équipe avec deux producteurs, parfois ça fonctionne, parfois non. Dans ce cas pour Firepower ça a fonctionné parfaitement. C’était très plaisant de travailler dans de telles conditions. C’est incroyable le travail qu’ont fait Andy et Tom pour arriver au son que l’on retrouve sur l’album.
Lionel : Andy est un guitariste ? Est-ce que cela vous a plus aidé pour toi et Richie ?
Glenn : Effectivement Andy s’est plus concentré sur les guitares et Tom sur l’ensemble de l’album, les voix, les chœurs, tous ces trucs…
Lionel : La pochette de l’album (réalisée par le Chilien Claudio Bergamin) est assez proche de celle de Screaming for Vengeance et de Defenders of the Faith. Ca doit vouloir dire quelque chose au-delà de l’image ?
Glenn : Pour moi ça veut dire Firepower. Ca peut aussi dire ce que tu veux. Il va dans sa direction. Il peut être celui que tu veux.
Lionel : Est ce toi qui joue du piano sur « Guadians » ?
Glenn : Sur l’intro oui effectivement…
Lionel : D'ailleurs elle sert d'intro à « Rising From Ruins ». Tu y utilises des guitares électroniques ?
Glenn : Oui bien sûr comme on a pu le faire parfois par le passé.
Lionel : On retrouve quoi dans « Flame Thrower » ? Des thèmes guerriers ?
Glenn : C’est juste un titre connecté avec « Firepower », faut savoir prendre le large avant d’être puni. A nouveau je te dirai que tu y trouves ce que tu veux. C’est du Priest, ça ouvre ton imagination. Franchement chacun peut l’interpréter à sa manière. C’est avoir confiance en soi, ne pas se laisser faire, aller de l’avant et ne pas se laisser faire.
Lionel : Rob est incroyable sur l’album. Sa voix a rarement été aussi claire et ce depuis très longtemps. Comment s’est passé les séances d’enregistrement ?
Glenn : Il est incroyable, il a une voix exceptionnelle. Il possède la plus belle voix du metal. Avec le temps il arrive toujours à la préserver. Il arrive toujours à la pousser dans les aigues sur des gammes incroyables. Sur cet album la production est parvenue à mettre en avant le meilleur son pour la voix et ce sur tous les titres.
Lionel : Pour la tournée à venir, combien de nouveaux titres allez-vous interpréter ?
Glenn : Je ne sais pas encore. D’ici deux semaines on va se réunir pour réfléchir à la setlist. On n’a pas encore pris de décision à ce sujet. Mais bon généralement on interprète trois ou quatre nouveaux titres.
Lionel : Etiez vous tous ensemble en studio ou étiez-vous séparés ?
Glenn : On était au Backstage Studio à Derbyshire en Angleterre. Ce sont les studios d’Andy Sneap.
Lionel : Sur ton album solo Baptizm of Fire sorti en 1997 on retrouvait des musiciens prestigieux comme Billy Sheehan, Robert Trujillo, Whitfield Crane (d'Ugly Kid Joe), Don Airey et Neil Murray entre autre. Mais quels sont particulièrement les souvenirs que tu gardes de John Entwistle (The Who, décédé en 2002) et de Cozy Powell (décédé lui en 1998) ?
Glenn : John et Cozy ont encore plus participé sur le suivant Edge of the World sorti en 2006 (Il est vrai que l’album porte le nom des trois musiciens. On y retrouve Don Airey aux claviers et Neil Murray à la basse sur un titre NDLR). C’était juste un privilège de travailler avec de telles personnes. De grands musiciens, des mecs adorables. J’ai juste eu le privilège d’avoir la chance de travailler avec ces deux personnages. Ils étaient uniques. Ca été un des plus grands moments de ma carrière franchement. Jouer avec Cozy était fantastique, c’était l’un des meilleurs batteurs du monde. John Bonham et lui étaient de merveilleux batteurs. Talentueux et adorable. Et John, quel bassiste dans The Who. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point il était talentueux avant d’avoir le privilège de jouer avec lui. Ca été un monument de ma vie de jouer avec d’aussi talentueux musiciens.
Lionel : Tu penses en faire un troisième un jour ?
Glenn : Pour l’instant mes préoccupations principales sont bien sûr Judas Priest. Firepower, c’est ce qu’il y a de plus important. Je n’ai rien planifié pour le moment…
Lionel : Sur votre dernière tournée la scène était impressionnante avec des murs de vidéo en adéquation avec les titres interprétés sur scène. Allons-nous assister à de nouveaux changements en live ?
Glenn : Oui absolument on va faire des modifications. Oui il y aura une grosse production pour notre show avec toujours la Harley qui arrive sur scène (rire). La tournée commencera d’ailleurs le 13 Mars à Wilkes Barre en Pennsylvanie avec Saxon et Black Star Riders en premières parties.
Lionel : Vous allez ressortir d’anciens morceaux tirés de Rocka Rolla ?
Glenn : Sur la dernière tournée on jouait déjà « Never Satisfied », mais je ne suis pas sûr que pour cette tournée on va ressortir des morceaux de Rocka Rolla d’autant que nos répétitions commencent dans deux semaines (début février NDLR) et aucun titre de cet album n'est prévu.
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