Nickelback + The Temperance Movement au Palais des Sports de Paris le 26/06/2018

Propulsé sur le devant de la scène il y a quinze ans avec son tube "How You Remind Me", Nickelback est vite devenu une machine à produire des hymnes radio-friendly à la chaîne. La Grosse Radio est allée vérifier si les productions assez convenues du groupe prenaient plus d’épaisseur sur scène.

 

The Temperance Movement


Pour ouvrir la soirée, Nickelback a droit à un groupe capable de déménager une salle en la personne de The Temperance Movement. Le groupe propose un rock pas extrêmement technique mais ultra énergique, qui prend une autre dimension sur scène. Si les albums sont plutôt rangés dans la catégorie blues rock, le concert transpire l’énergie punk brute.

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Le chanteur Phil Campbell en particulier est une véritable pile électrique, il s’agite dans tous les sens, court sur toute la minuscule surface de la scène réservée au groupe, lance ses membres dans des directions tellement improbables qu’ils semblent prêts à se détacher du reste de son corps. Entre deux gesticulations, il balance ses textes d’une voix éraillée puissante et directe, tandis que ses comparses font leur travail avec moins de mouvements mais autant d’énergie. Le groupe est mis en valeur par un bon travail sur les lumières, mais le son, lui, sature déjà.

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Malheureusement l’accueil est relativement réservé. Si une partie de la fosse se trémousse gentiment, la majorité des gradins reste stoïque. Dommage, car le groupe se donne à fond durant toute sa prestation.

 

Nickelback


Durant le changement de plateau, les écrans géants voient s’afficher une vidéo de Nickelback qui incite à aller acheter de l’alcool et des tee-shirts, en promettant de revenir dans 20 minutes, avant de laisser la place à un décompte. Cela a pour mérite de faire patienter les fans, mais le son beaucoup trop saturé laisse présager le pire pour la suite. Une nouvelle vidéo apparait à la fin du décompte pour montrer des extraits des concerts précédents et des mini-interviews du groupe. Puis l’écran redevient noir… le groupe a visiblement décidé de jouer avec les nerfs de ses fans. Les Canadiens daignent finalement faire leur entrée sur "Feed The Machine", la chanson qui a donné son nom à leur dernier album et à la tournée en cours. Si la chanson fonctionne parfaitement en introduction, le son est toujours beaucoup trop saturé et le restera sur l’ensemble du concert, et donne par moments un rendu brouillon.

Mais cela n’empêche pas le groupe de livrer une prestation tout à fait convenable d’un point de vue technique. Même s’ils sont loin d’être aussi enragés que The Temperance Movement, les musiciens ont de l’énergie et savent y faire sur scène. Les morceaux les plus agités sont joués avec suffisamment de rentre-dedans pour retenir l’attention et donner envie à la foule de s’agiter joyeusement. Le groupe s’appuie beaucoup sur ses tubes passés : "Animals", "Something in Your Mouth", "When We Stand Together"…. Tous les albums sont joués depuis Silver Side Up en 2001 (à l’exception de Here And Now), mais Feed The Machine, qui est pourtant la raison de la tournée, n’a droit qu’à deux titres.

Si les titres énergiques sont taillés pour la scène,  les nombreuses ballades du groupe ("Photographs", "Far Away", "Someday", "Lullaby"…) semblent assez molles en live et ralentissent le rythme du set, à quelques exceptions près, comme "Hero", qui s’avère assez poignante sur scène. Mais cela n’empêche pas la plupart des fans d’être en extase sur ces titres-là comme sur les autres.

Le groupe interagit d’ailleurs beaucoup avec le public en multipliant les blagues plus ou moins foireuses : ils présentent un de leur roadie comme né en France avant d’avouer qu’au concert de Londres, il était en fait né en Angleterre ; le chanteur Chad Kroeger s’excuse de ne pas avoir emmené Daughtry (leur première partie aux Etats-Unis) en expliquant que Chris Daughtry ne rentre plus dans sa valise ; ils reviennent plusieurs fois sur le fait qu’ils picolent allègrement sur scène en affirmant vouloir être saouls avant la fin du concert – si c’est le cas, les Canadiens tiennent vraiment l’alcool. Le public est très réactif et s’agite à chaque phrase d’un des membres, mais son engouement se manifeste surtout vocalement – Nickelback n’est pas vraiment un groupe à pogoteurs ou à slammeurs.

Les musiciens communiquent aussi beaucoup entre eux – le bassiste Mike Kroeger et le batteur Daniel Adair sont plusieurs fois au centre de l’attention, mais ce sont le chanteur Chad Kroeger et le guitariste Ryan Peake qui en font le plus, allant jusqu’à donner l’impression de faire un spectacle de stand-up en duo, jusqu’à une reprise supposée improvisée de "Home Sweet Home" de Mötley Crüe.

Entre deux blagues, ils font même monter des fans ravis sur scène : deux sur "Rockstar" pour accompagner Kroeger sur scène – pas l’idée du siècle au vu du résultat, mais l’important c’est de participer – et un à la guitare sur "Animals" – il s’en tire avec les honneurs.

Dernier titre avant le rappel, Nickelback entonne forcément "How You Remind Me", sur lequel la salle chante plus fort que Kroeger, dont la voix semble faiblir. "Gotta Be Somebody" et "Burn it to the Ground" forment le rappel, deux excellents choix puisqu’ils débordent d’énergie et permettent aux fans de se déchaîner une dernière fois. Si Nickelback est loin d’être le groupe le plus percutant en termes de compositions, le groupe s’avère très à l’aise sur scène et se sera donné à fond du début à la fin.

 

Feed the Machine
Woke Up This Morning
Photograph
Far Away
Something in Your Mouth
Someday
Lullaby
Figured You Out
Song on Fire
Hero
Million Miles an Hour
Rockstar
When We Stand Together
Animals
How You Remind Me

Gotta Be Somebody
Burn It to the Ground

 

Photos : Julien Mecchi / Aimeji photographer. Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe. 



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