Samedi - 22:10 - Warbird
Meshuggah
La vraie tête d'affiche du samedi...
Les Suédois de Meshuggah font un peu figure d’OVNI à l’affiche de cette édition, dévolue à un rock plus sage. Programmé en même temps que la tête d’affiche du jour Marilyn Manson, il fallait être fan, curieux ou simplement vouloir échapper au concert insipide de l’Américain pour se retrouver sous la Warbird Stage à cet horaire.
Ça tombe bien, beaucoup de gens semblent se reconnaitre dans ces trois catégories puisque la tente est plutôt bien remplie lorsque Meshuggah débarque. « Clockworks » ouvre le set et l’explosion sonore et visuelle démarre pour ne plus cesser pendant une heure. Les Suédois ont sorti le grand jeu niveau lumières avec des effets visuels se calant sur les rythmes de batterie alambiquées de Tomas Haake. A la guitare solo, on distingue la guitare sans tête et la barbe de Per Nilsson de Scar Symmetry qui remplace Fredrik Thordendal, mitraillant les riffs du groupe à la perfection.
Le chant de Jens Kidman n’est pas aussi mis en avant que sur album mais le frontman fait preuve d’une belle constance du début à la fin du set. Pour davantage d’immersion dans l’univers monolithique de Meshuggah, il ne s’adresse presque pas au public mais il prendra tout de même le temps de remercier sobrement les gens venus les voir. Tout le reste du set est occupé par ce mur de riffs dissonant et de polyrythmie parfaitement maitrisée par les Suédois depuis si longtemps pour en faire une expérience de concert unique lorsqu’on arrive à s’y plonger totalement.
Le public ne se laisse en tout cas pas impressionner par ce déluge sonore et visuel puisque le moshpit et les slams ne s’arrêteront presque jamais. On voit même des enfants filer vers la scène au-dessus de la foule. Quand le début de « Bleed » retentit, le tout passe à un autre niveau et les slammeurs défilent à une vitesse folle vers la scène. Il faut dire que ce titre, le plus connu de Meshuggah est particulièrement dévastateur en concert avec une rythmique diabolique que Tomas Haake tient comme un chef.
Pour finir, « Demiurge » vient assommer une dernière fois le public avant que le groupe ne s’en aille de scène. On peut remercier l’organisation du Download d’avoir fait jouer Meshuggah dans d’excellentes conditions, de nuit pour l’un des concerts mémorables de cette journée et du festival. Les fans auront été ravis malgré l’absence de titre de Catch-33 et les novices auront pu découvrir un groupe unique en son genre, et qu’il est bon d’avoir vu sur scène pour tout fan de metal aujourd’hui.
Setlist:
Clockworks
Born in Dissonance
The Hurt that Finds You First
Rational Gaze
Lethargica
Violent Sleep of Reason
Bleed
Straws Pulled at Random
Demiurge
Photographies : © Nidhal Marzouk 2018
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