Alors que les Havrais de Kaabalh viennent de sortir leur premier album, faisant suite à l'aventure Torture Throne, nous avons souhaité en savoir un peu plus sur ce groupe qui officie avec talent dans un doom / death racé et old school. De quoi en connaître d'avantage sur les origines du groupe et leur passion pour ce style de musique.
Salut Damned et merci de nous accorder cet entretien pour La Grosse Radio. Nous sommes ici pour parler de votre premier opus, Kaabalh, dont la sortie est prévue chez Dolorem Records. Tout d'abord, pourriez vous nous expliquer l'origine de votre nom ? Pourquoi un album éponyme et pourquoi le titre d'ouverture ("Cabal") n'a pas la même orthographe ?
Salut ! D’abord je voudrais juste corriger le fait que l’album sort chez Dolorem Records en digipack limité 400 exemplaire, et chez Epidemia records dans sa version vinyle limitée à 500 exemplaires ! Pour l’origine du nom, je me souvenais de ce film Cabal des 90’s de Clive Barker (Hellraiser) avec ses nombreux maquillages de personnage monstrueux qui donnaient une teinte très particulière au film… Ce film avait beaucoup marqué mon enfance, et je trouvais vraiment que ce nom sonnait d’enfer… Nous avons réfléchis avec Fabrice (batterie) à l’orthographe pour que cela se prête bien à un logo et qu’il soit visuellement accrocheur…Pour le titre d’introduction, nous avons ensuite juste repris l’orthographe du vrai mot.
Certains d'entre vous étiez déjà membre de Torture Throne, un combo Havrais de la scène underground. Que vous apporte ce nouveau projet par rapport à Torture Throne ?
Lorsque Torture Throne s’est arrêté, l’envie de faire un groupe de doom m’a pris, et en même temps la violence et le coté malsain que pouvait avoir le death metal me plaisait encore…j’en ai parlé à Fabrice qui m’a suivit ! nous voulions vraiment oublié le coté très « mid tempo rentre-dedans » que pouvait avoir un groupe comme Torture Throne, très influencé par la scène suédoise, et mettre plutôt en avant les ambiances malsaines et les harmonies de guitares…
L'album est un hommage à la scène death old school mais présente aussi de nombreux plans doom bien poisseux et sales, qui me rappellent un peu les premiers Autopsy. Etait-ce le but ? Pourquoi se démarquer de la scène death old school en incorporant ces éléments doom ?
C’est exactement ça…les groupes récents aussi comme Disma, Dead Congregation ou Grave Miasma nous ont pas mal marqués…on ne voulait pas mettre en avant la vitesse d’exécution comme beaucoup de groupes actuellement mais plutôt l’ambiance. Les gens ne viennent pas à nos concerts pour pogoter (ou peu en tout cas) mais pour bouger la tête en faisant des grimaces…
Les titres sont relativement longs, "Death's Ovation" atteignant même 9mn, tout en restant particulièrement mélodique sur le final avec ces arpèges en son clair. Comment composez vous et avez vous intellectualisé cette approche ou cela s'est-il fait au feeling, au gré des répétitions ?
Nous cherchons vraiment, encore une fois, à dégager des ambiances, peu importe la façon de faire… si un jour nous devons y incorporer quelques notes de piano ou de violon, si cela est bien fait et cohérant, nous le ferons, nous n’avons pas de limites de ce coté, seul compte le résultat ! L’arrivée de Pierre dans le groupe, qui est un très bon guitariste et qui maitrise très bien son sujet, va permettre aussi de travailler d’avantage les ambiances dans les futurs morceaux !
Dans le mix, le chant est également mixé assez en retrait comme pour renforcer l'effet d'oppression pour l'auditeur. A contrario la basse est assez en avant, ce qui donne vraiment beaucoup de puissance à l'ensemble. Comment avez-vous appréhendé le travail de mix ?
Lorsque j’ai mixé le tout, je voulais que tout soit très cohérant…on ne voulait pas que la batterie sonne comme un ordinateur et que le tout fasse très old school mais en gardant une certaine clarté pour que tout soit à la fois audible mais massif…j’ai fait plusieurs mix, nous en avons discuté tous ensemble, et j’ai beaucoup peaufiné le résultat avec Pierre…et ça nous a finalement paru très intéressant d’avoir une basse très présente et un chant qui contribue à l’ambiance plutôt que de le mettre au premier plan…
"Acheron" a été le premier extrait dévoilé pour l'album. Un choix de votre part ou bien cela a-t-il été choisi par Dolorem ?
Nous en avons parlé ensemble, et ça nous a paru être le morceau le plus représentatif de l’album…avec de nombreux passages très différents mais qui gardent une certaine cohérence…
Il est aujourd'hui rare qu'un groupe sorte directement son premier album sans EP ou demo à son actif. Comment les choses se sont elles déroulées pour vous et pourquoi avoir choisi Dolorem comme label ?
Je pense que de n’avoir fait que des EP avec Torture Throne a fait que nous n’avions pas envie de remettre ça…de plus, les compos sont venues assez rapidement et naturellement ! Nous avions prévus à la base de le sortir avec nos amis de EPIDEMIA RECORDS en vinyle, et Alex de DOLOREM, qui cherchait un groupe plus typé « oldschool » que ses précédentes sorties est venu nous proposer ce deal ! ça nous a tout de suite beaucoup plus d’avoir des produits complémentaires à sortir !
Hormis les pionniers de Nomed, le Havre n'est pas connu pour sa scène metal. Comment vit la scène underground en Normandie et parvenez vous à trouver facilement des dates en tant que groupe local ?
Le Havre est en effet plus assiégé par les groupes de core ou post… Généralement, nous programmons nous même les concerts dans notre ville en invitant des groupes que nous aimons (Skelethal…) et pour que le peu de métalleux extrêmes présents encore dans la ville aient quelque chose à se mettre sous la dent ! mais c’est vrai qu’on est très loin de l’activité que peut avoir une ville comme Rennes…
L'album sortira également en format vinyle, tu le mentionnais tout à l'heure. A-t-il été initialement pensé pour ce format ?
Absolument…C’est ce qui était prévu au départ, et l’album a vraiment été pensé pour…on ne voulait pas faire un album de plus de 40 minutes pour pouvoir le sortir simplement en vinyle ! nous l’avons masterisé spécialement pour le format et l’album semble vraiment découpé en deux dans le choix des compos !
Tu as toi-même mixé et masterisé l'album ainsi que réalisé l'artwork, alors que tu es également le guitariste/chanteur. Comment gères-tu ces différentes casquettes ?
A vrai dire, je ne me pose pas trop la question…j’ai un peu de mal à déléguer les tâches parce que je sais ce que je veux et ou je veux aller, c’est parfois dur pour moi (et pour les autres) de faire certaines concessions ! Mais je travaille pour essayer de m’améliorer dans ce sens…Et j’aime aussi le fait que l’album soit vraiment le fruit du travail du groupe ! dans tous ses détails ! que tout le monde ait pu vraiment jouer ses parties, sans tricher…Mais si l’un de mes compères avait envie de se mettre au dessin ou à l’enregistrement, je le verrais sous un bon œil ! j’aime cette cohésion d’ensemble…
En parlant d'artwork, pourquoi ce choix du Noir et Blanc ? Est-ce pour renforcer l'aspect old school ? En furetant un peu sur la page facebook de Damned Arts, j'ai pu voir que pour l'image de l'intérieur de l'artwork (le crane transpercé par la croix inversée), tu l'avais déjà réalisé il y a quelques temps et que tu ne la destinais pas forcément à ton projet. Qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis ?
J’aime beaucoup les dessins de Chris Moyen ou de Mark Riddick… cette ambiance à la fois propre et sale, très épurée tout en regorgeant de détails…Cela fait finalement assez peu de temps que je me suis remis au dessin et nous voulions un design graphique et marquant pour l’album plutôt que de mettre beaucoup de texte, du coup ce visuel nous a semblé assez approprié et cohérant avec l’album !
Des projets de date à venir ? Comment va s'organiser votre période de promo ? Peut-on imaginer vous voir hors de Normandie ?
Quelques dates commencent à s’annoncer, mais nous gardons tout un peu secret pour le moment car nous avons des contre-temps personnels qui nous oblige à attendre le début de l’année prochaine pour les concerts et bien sûr, au-delà de la Normandie !
Nous avons aussi une chanson qui a été spécialement écrite et enregistrée en plus de notre album et qui va paraitre bientôt sur la compil WE ARE FRENCH, FUCK YOU 2 !
Je te laisse le mot de la fin pour nos lecteurs.
Merci à toi et j’espère que l’album plaira aux auditeurs ! N’hésitez pas à contacter DOLOREM ET EPIDEMIA pour vous procurer l’album ! Only Death is Real !
Interview réalisée par mail en octobre 2018
Album Kaabalh déjà disponible.
Crédits photographiques : Tout droit réservé