S’il y a un groupe qui incarne parfaitement le mot “régularité”, c’est bien Omnium Gatherum. En effet, la bande finlandaise propose une sortie tous les trois ans (en moyenne) depuis la sortie de son premier album. C’était il y a quinze ans. Depuis, OG ne cesse d’évoluer et d’enchanter les amateurs de death mélodique épique et, parfois, quelque peu déprimé. The Burning Cold ne fait pas exception à la règle et propose une (légère) évolution qui ne plaira pas à tout le monde. Chronique tardive d’un diamant magnifique mais imparfait…
Pas mal de fans avaient, semble-t-il, quelque peu craché sur Grey Heavens, accusant Omniun Gatherum de ne pas s’être trop foulé. Mais en réfléchissant, le vrai défaut de la production de 2016 n’était-elle pas de passer après Beyond, apportant un vent de fraicheur à la discographie du groupe, qui succédait elle même à l’excellent New World Shadows?
À l’aube de cet automne 2018, les Finlandais sont donc revenus avec leur huitième album studio: The Burning Cold. Un titre laissant imaginer froideur et violence n’est ce pas? Eh bien… Oui et non. Plutôt mielleuse, l’introduction “The Burning” laisse place à l’un des premiers très bons titres de la galette: “Gods Go First”. Tous les ingrédients d’un bon titre de death-mélo sont présents et les amateurs de musiques bien catchy prendront vite leur pied sur ce riff ultra poignant. Toutefois, ils pourraient vite déchanter à l’écoute des claviers d’Aapo Koivisto. Autant le genre, et plus particulièrement Omnium, impose un florilège de mélodies électroniques épiques, mais là on frise l’eau de rose…
Et ce sentiment va accompagner l’auditeur tout au long de l’album. Néanmoins, la mayonnaise prend la majorité du temps. Mais il est difficile de voir la corrélation entre la merveille de violence qu’est “Over The Battlefield” et la (trop) gentille "Be The Sky". Enfin si, il y a bien un protagoniste qui fait le pont entre tout cela: Jukka Pelkonen. Le chanteur, qui n’a plus rien à prouver livre ici l’une de ses plus belles performances et une prestation vocale remarquable.
Les autres musiciens ne sont pas en reste: Tuomo Latvala impose une jeu de double grosse caisse impeccable, notamment sur la bombe “The Fearless Entity”, qui comblera les amateurs d’Arch Enemy. Les cordes assurées par Markus Vanhala et Joonas Koto délivrent riffs et soli ultra accrocheurs bourrés d’efficacité et d’émotion. Les plus durs des auditeurs sont d’ailleurs mis au défi de ne pas lâcher une petite larme sur la sublime "Cold", baroud d’honneur de ce "The Burning Cold". Enfin, Erkki Silvennoinen offre un jeu de basse certes discret mais non négligeable, particulièrement sur le passage folk de “The Frontline”, qui ravira les fans de Wintersun.
Porté par une production tout à fait convenable, ce disque ravira les fans du genre et du groupe, finalement plus en forme que jamais. De plus, la galette incarne quelque part une sorte de come back aux débuts des années 2000, lorsque les grands noms du death mélodique tels que Dark Tranquillity et In Flames dominaient cette scène si particulière. Il convient tout de même de préciser que l’abondance de claviers et certaines parties un peu trop “gnan-gnan” pourront en rebuter plus d'un, mais il serait dommage de ne pas accorder plusieurs chances à ce The Burning Cold. Au final on ne se souviendra pas de cet album comme du meilleur de OG mais peut-être comme une sorte de menu maxi best of, compilant ce que le groupe a fait de meilleur… Mais aussi de moins bon. Une très belle sortie malgré tout.