Novembre avance et mine de rien, il commence à faire vraiment très froid sur Paris. Ça tombe bien puisque c’est le moment choisi par les patrons du death mélodique hivernal, Omnium Gatherum pour revenir nous voir. Avec un nouvel album bien nommé « The Burning Cold », les Finlandais investissaient le Petit Bain un an après leur venue dans cette même salle.
Les aléas de la vie étant ce qu’ils sont, La Grosse Radio est en retard et loupe la prestation de Nothgard. C’est Wolfheart qui démarre la soirée pour nous.
Wolfheart
On avait entraperçu les Finlandais l’an dernier à la Machine du Moulin Rouge en compagnie d’Ensiferum mais le set de ce soir sera bien plus intimiste et on apprécie davantage la configuration du Petit Bain pour le death mélodique aérien de Tuomas Saukkonen. Après avoir sorti deux albums en un an, Wolfheart ressemble de plus en plus à une grosse machine bien rôdée et on le voit tout de suite même si « Everlasting Fall » n’est pas forcément le meilleur choix pour ouvrir le set.
Wolfheart nous livre une musique épique et plutôt originale avec des blasts presque constants du batteur et des riffs bien troussés même s’ils ne réinventent pas la poudre. Le son n’est pas parfait et le set n’est pas exempt de défaut (beaucoup trop de parties samplées notamment) mais on se laisse emporter sans mal par ce death mélo fait pour lever le poing en rythme.
La setlist contient les pépites de Shadow World « Aeon of Cold » et « Zero Gravity », faisant globalement le tour de la courte mais prolifique carrière du projet. C’est le bassiste Lauri Silvonen qui s’exprime entre les titres, laissant Tuomas dans son image de colosse effectuant à la perfection chant et guitare. Les musiciens ont beau être plutôt statiques, le headbang est présent et le public quant à lui se lance dans un moshpit continu dès le deuxième titre.
On ne voit pas le temps passer devant ce set de Wolfheart et les 45 minutes accordées au groupe se terminent vite sur « Ghosts Of Karelia ». Voilà bien ce qu’on appelle communément une valeur sûre !
Omnium Gatherum
Le Petit Bain est loin d’être plein lorsque Omnium Gatherum monte sur scène mais la fosse est plutôt compacte et les six Finlandais auront droit à une ambiance honorable dès l’introduction des plus épique de « The Burning ». On reconnait tout de suite dans les mélodies cette patte finlandaise que l’on retrouve aussi chez Insomnium. Les musiciens sont bien plus mobiles que ceux de Wolfheart et c’est une véritable tornade qui débarque sur la scène du Petit Bain, Markus Vanhala et Jukka Pelkonen recherchant les objectifs des photographes en permanence.
Comme lorsqu’il joue dans Insomnium, Markus en fait des tonnes à la guitare avec talent. Plus sobre, son compère Joonas Koto rentre lui aussi tous ses solos avec facilité tout en se chargeant des rares passages en chant clair. Les Finlandais sortent l'un de leurs tubes très rapidement avec « Frontiers » pour le plus grand bonheur de la fosse.
L’attitude sympathique des membres est pas mal exagérée mais on est tout de même impressionné par leur investissement. Jukka et tous les membres mobiles tendent leur bras vers le premier rang en permanence et gardent le sourire en s’amusant avec les slammeurs arrivant sur scène à la chaine, sans montrer le moindre signe d’agacement.
Contrairement à Wolfheart, les ambiances sont un peu à l’arrière-plan avec un claviériste pas vraiment audible pendant la première partie du set. Mais lorsqu’on l’entend enfin, c’est une vraie valeur ajoutée à des titres comme « Skyline ». La discographie des Finlandais est bien balayée même si le set ne comporte aucun morceau datant d’avant l’arrivée de Jukka au chant en 2006. Pas de quoi nous décevoir puisque les albums récents contiennent des hymnes comme « The Sonic Sky ».
Contrairement au set précédent on tombe quand même dans un ventre-mou en milieu de set avec des morceaux un peu moins percutants comme « Deep Cold ». L’attitude avenante du groupe finit par devenir un peu ridicule avec une multitude de selfie avec le premier rang en plein concert, on dépasse largement le too-much. Mais dans l’exécution, il faudrait être de mauvaise foi pour reprocher quelque chose à Omnium Gatherum et notamment à sa section rythmique avec un bassiste de grande classe et un batteur ultra-solide. A l’aise dans une multitude de rythmes, les nuques auront été bien secouées ce soir.
Les sourires sont donc de mise et les remerciements entre chaque titre de Jukka qui s’étonne de voir les Parisiens aussi intenses ce soir. Le Petit Bain n’est peut-être pas vraiment plein mais les personnes présentes font du bruit. Au bout d’environ 1h10 de jeu, il est l’heure de conclure avec le dyptique « Luoto » - « New Dynamic » que l’on attendait avec impatience. Pas de doute, Omnium Gatherum a eu beau passer une bonne partie de sa carrière en tant que première partie, les musiciens savent parfaitement assurer un solide concert en tête d’affiche. Certes, le death mélodique commence à un peu passer de mode mais avec des représentants comme celui-là, il y a encore de quoi en profiter.
Setlist:
The Burning
Gods Go First
Ego
Frontiers
Be The Sky
Refining Fire
Deep Cold
The Sonic Sign
Over the Battlefield
The Unknowing
The Fearless Entity
Nail
Skyline
Luoto
New Dynamic
Photos: Clara Griot 2018
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