"On voulait aussi effectivement qu'il soit agressif, on fait du metal, pas du tricot"
C'est à l'occasion d'une journée promotionnelle à Paris que La Grosse Radio Metal a eu la possibilité de s'entretenir avec deux membres d'Except One, Estelle et Crypp, pour la sortie de leur premier album intitulé Fallen.
Bonjour à tous les deux, je pense qu'il s'agit d'une première entre La Grosse Radio et Except One. Pouvez-vous vous présenter ainsi que le groupe en quelques mots ?
Estelle : Moi c'est Estelle, je suis la chanteuse.
Crypp : Moi Crypp et je suis bassiste.
Estelle : Except One c'est un groupe de metal parisien qui existe depuis 2010, on a sorti deux EP et notre premier album tout récemment.
Justement, Fallen est sorti le 23 novembre dernier, vous pouvez nous dire comment s'est déroulée la gestation de ce premier album ?
Crypp : Après Haunted Humanity nous avons eu un changement de line up, on a continué la promotion de l'EP mais à côté de ça on avait envie d'autre chose. L'arrivée des nouveaux a apporté de nouvelles influences, on avait vraiment ce besoin de s'exprimer et un album était le meilleur choix. Après nos dernières dates nous sommes entrés dans une phase de composition qui a duré huit mois, dont quatre très intensifs, pour écrire tous les morceaux de Fallen.
Vous avez tous mis la main à la pâte ou il y a une hierarchie au sein du groupe ?
Estelle : Non, pas du tout, tout le monde travaille dessus et propose des idées, nous sommes vraiment dans un travail collectif.
Crypp : C'est également cela qui fait la richesse du groupe. Avec nos diverses influences chacun arrive avec son truc qui vient du coeur, c'est pour ça que tu vas avoir certains riffs, des passages metalcore ou des choses un peu plus posées. On est venus sans préjugés et on a fait ce mélange.
Fallen a un côté death-melo à la suédoise, assez différent de vos précédentes sorties, est-ce quelque chose que vous souhaitiez ?
Estelle : On ne s'est pas posés la question de savoir si ça ressemblait à du death-melo suédois. En fait on n'y réfléchit pas, on fait juste du "metal". Comme le disait Crypp, on n'écoute pas tous le même metal, on mélange juste nos influences pour faire la musique qui nous plait. Deux interviews avant toi le groupe était dans la catégorie metalcore, on va juste vous laisser vous amuser avec ça (rire).
Il y a peu de chant clair sur le disque, le but est d'avoir l'album le plus agressif possible ?
Estelle : Pour le chant clair c'est juste que je n'avais pas envie d'en faire, je n'assume pas vraiment parce que je ne me sens pas super à l'aise avec et j'ai vraiment monté mes lignes de chant pour exprimer ce que je ressentais vis-à-vis des chansons. On voulait aussi effectivement qu'il soit agressif, on fait du metal, pas du tricot (rire).
La prod et surtout la batterie a un côté très organique, c'est quelques chose que vous vouliez dès le départ ?
Crypp : Complètement, on a enregistré chaque élément. Si tu connais drumkit from hell, tu programmes tes pistes midi et tu vas piocher dans une bande son qui existe déjà sauf que là, nous avons créé ces bandes sons avec notre batteur.
Estelle : D'où ce côté organique, c'est vraiment sa frappe et c'est effectivement volontaire parce que le but était que cela soit sa batterie et ses impulsions qu'il donne dans les morceaux.
Pourquoi avoir choisi "Break The Wall" ainsi que "Nothing" comme fer de lance de Fallen ?
Estelle : Pour "Break The Wall" on a trouvé que ça rendrait bien en lyric vidéo, surtout pour le message qu'on voulait faire passer. Casser des murs, pas forcement des murs physiques, peut permettre de jolies choses et des avancées dans le monde. "Nothing" est un morceau qui représente très bien l'album mais en même temps très particulier parce qu'il n'a pas vraiment de structure classique couplet/refrain.
Crypp : "Break The Wall" est sorti deux semaines avant l'album et c'était un moyen très simple, par des images et des paroles, de montrer aux gens de quoi Fallen allait parler.
Estelle, quand tu as commencé à chanter, tu avais un artiste auquel tu t'identifiais ?
Estelle : Un chanteur auquel je m'identifiais, pas vraiment, mais un qui m'a donné envie de chanter ce type de chant, oui. Ce chanteur c'est Max Cavalera, je ne m'identifie pas, ni ne me compare à lui mais il est à la base de mon envie de faire du chant saturé.
Vous parliez tout à l'heure du changement de line-up, vous pouvez nous parler de la façon dont vous avez recruté Tim, votre nouveau guitariste ?
Estelle : On l'a attrapé dans la rue, enfermé dans une cave et on a attendu qu'il développe un syndrôme de Stockholm. Heureusement ça a été super rapide et maintenant il est très motivé (rires). En réalité très classique, on a posté une annonce, on a eu un feeling humain tout de suite et quand il a passé l'audition il était très bon.
Crypp : Il est effectivement très doué. Pour te donner une idée, il a appris tout l'album en moins de deux mois et en plus il chante, donc pour nous Tim était la bonne pioche (rires).
Except One a joué très recemment en première partie du groupe japonais Lovebites ainsi que de Lacuna Coil, comment avez-vous géré la pression dans ces deux cas ?
Estelle : Pour Lovebites il y avait moins de pression même si on jouait au Nouveau Casino. Personnellement j'avais plutôt du stress par rapport au choc musical, vu qu'on a pas du tout le même style (rires), mais au final le public a été très réceptif. Pour Lacuna Coil effectivement on a eu beaucoup de stress mais c'est un groupe excessivement gentil qui nous a mis tout de suite très à l'aise et nous a dit que ça allait bien se passer.
Crypp : La pression avec Lacuna Coil par rapport à Lovebites était qu'ils avaient un public plus proche du nôtre, qui connaissait bien le style et pouvait avoir un oeil plus critique.
Estelle : Le concert était complet depuis environ un mois et comme nous avions été bookés tardivement, personne de notre public n'était présent, rien pour nous rassurer (rires).
Donc jouer avec des artistes qui ont un style différent et moins agressif que vous ne vous dérange pas plus que ça ?
Estelle : Personnellement ça ne me dérange pas, après si on ne faisait que ça il serait plus difficile de se faire connaitre mais c'est un bon exercice. Il faut réussir à plaire à des gens qui ne sont pas venus pour ça et c'est un beau challenge que d'essayer de les accrocher.
Crypp : Si je pars dans la théorie complotiste, je me demande si ça n'était pas voulu pour nous tester et voir comment on pouvait gérer ça, d'un côté avec un groupe très différent et de l'autre avec un à la renommée internationale (rires).
On vous compare souvent à Arch Enemy, du coup je voulais juste savoir combien de fois c'était arrivé aujourd'hui (rires) ?
Estelle : (rires) Je pense qu'on m'a parlé d'Arch Ennemy dans toutes les interviews mais pas toujours pour la comparaison. Sur la moitié j'ai eu "on te compare souvent à Angela, moi je suis pas forcément d'accord, pas que ça soit moins bien, mais je trouve que c'est différent" (rires).
Maintenant que l'album et sorti, quelle est la prochaine étape pour Except One ?
Estelle et Crypp : La prochaine étape ? Conquérir le monde à la Minus et Cortex.... mais sur le long terme (rires).
Estelle : Sinon des concerts ! On n'a pas de date pour le moment mais le but est d'en faire le plus possible, de pouvoir partager notre musique avec le plus grand nombre.
Crypp : On est très fiers de cet album, on ne va pas l'abandonner comme ça et on compte bien le défendre sur scène, en live, le plus possible.