Cannibale (+ Cyril Cyril) – La Maroquinerie – 11/02/19

Leur prestation lors du Printemps de Bourges 2017 nous avait laissé comme un goût de dès-que-ça-passe-sur-Paname… on fonce les revoir ! La flemme d’aller jusqu’au Plan, de se taper We Love Green, bref 2018 était passé fissa sans qu’on puisse tenir notre engagement. Joie, bonheur et félicité, voilà-t-y pas que le combo normand décide de se faire la Maroq’ pour la release party de leur deuxième album ! Servi sur un plateau à domicile, que demande le peuple ! Les têtes de gondole de la boutique à JB - Born Bad - Guillot s’étaient vu adjoindre, sans doute par le taulier, un curieux duo homonyme, les Cyril Cyril. Deux suisses un peu barrés, mais qui n’auront aucune peine à nous embarquer dans leur trip/tribal. 

Cyril Yeterian plus Cyril Bondi, égalent… une paire de suisses barbus et chevelus. Et empreints de la coolitude helvète ; on jurerait assister à une de leurs répets… Mon premier plaque savamment sa voix parfois bien haut perchée, sur ses propres chœurs préenregistrés, en s’accompagnant au banjo et d’un looper. Mon second, positionné face à lui et nous présentant le plus souvent son meilleur profil, martèle entre autres une belle grosse caisse, dont il sert pour faire résonner un amas de grelots. L’atmosphère est étrange, à l’image de ce chant-charabia libanais que Cyril Y présente comme les suites d’un compte à régler avec ses racines… Racines dont on retrouve des traces dans bon nombre de leurs morceaux, le bien nommé “Samarcande”. Le voyage se poursuit sur le morceau qui suit. Transportés dans un jungle luxuriante, guidés par les sifflements animaux de Cyril Y, on se laisse emmener ensuite dans un sud ricain aux relents de bayous louisianais et porteur d’effluves sonores country… Tout ça dans une ambiance so relax, ni chichis. Un problème de son à la guitare ? Il en faut plus pour perturber Cyril Y, qui prend le temps de s’accorder tout en incitant son complice Cyril B au solo. Que ce dernier, un peu taquin, lui refuse pour mieux s’exécuter un peu plus tard… Cyril & Cyril s’amusent vraisemblablement beaucoup ensemble ; un état d’esprit qu’ils parviennent à faire partager sur scène.

Cyril Cyril - La Maroquinerie © Nicolas Barberon
© Nicolas Barberon

Les coassements de “Frogs” retentissent tandis que s’installent nos "five-pas-si-youngs" Cannibale… Il semblerait que notre grenouille nationale soit l'animal fétiche sur Not easy to cook, le nouvel opus sorti donc il y a peu de leurs fourneaux normands. Une impression qui se confirme puisqu'elles jouent les prolongations en intro de "Do not love me too much". Nicolas Camus, frontman jovial et charismatique, tenterait-il de nous prendre pour des princesses un peu niaises… A défaut de se jeter à son cou pour l'embrasser, au vu des déhanchements chaloupés de la fosse, le public l'aime quand même vraiment beaucoup, lui et ses comparses. Sans doute pour le cocktail indéfinissable et réussi de musiques-à-bouger qu'ils nous ont concocté… "Ghost", plus sombre, mais tout aussi punchy, a beau ralentir le rythme des danseurs ; l'envolée rock glam du final scotche tout le monde. Après quelques titres du premier album ("Mama", "Hidden") chaleureusement plébiscités et un p'tit tour par le disco avec "Diabolic Prank", Nicolas Camus nous invite à un retour vers le futur avec "The ugliest rabbit of the 70's". Toute la "patte" Cannibale est là ; un habile mélange entre classic rock, magnifié par des chœurs impeccables et une succession des rythmiques torrides et ensoleillées. Des compos signées par l'alter ego du chanteur, Manuel Laisné qui se la donne bien à la guitare et ne dédaigne pas également jouer de la baguette… Il s'est écrit que côté groove rythmique, tout reposait sur les épaules d'Antoine Simoni - bassiste au jeu coolisissime - et Cyril Maudelonde, son compère à la batterie. Certes, mais le clavier de Gaspard Macé y contribue pour beaucoup. Après un rappel qui fait péter le thermomètre - le tubesque "No Mercy to Love" - on redescend de quinze mille pieds. L'atterrissage est dur pour certains. Un père à sa fille.  "C'est bizarre comme musique…". Elle : "j’aime les musiques bizarres !". Nous aussi, surtout quand bizarre rime avec créativité… 

Cannibale - La Maroquinerie - © Nicolas Barberon
© Nicolas Barberon

Cannibale repart en tournée en mars, passera par Bergerac, Lille, Lyon, Bayonne, Pau, Laval, Brest, La Rochelle pour revenir en mai dans la région parisienne. Plus d'infos sur leur page Facebook.

Cannibale setlist - La Maroquinerie - © Nicolas Barberon
© Nicolas Barberon

Un grand MERCI à Nicolas Barberon pour nous permettre d'illustrer ce report. On vous invite à aller voir son travail sur son site.



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