Ce soir, le 112 accueille en ses murs un guitariste mythique qui lance (enfin) sa carrière solo. Yarol est donc en tête d’affiche ce soir, accompagné d’un groupe local : Blondstone. Le public est déjà nombreux à attendre avant l’ouverture de la salle, sur scène, un énorme backdrop, des percussions, un clavier et des amplis bien agencés : une soirée qui promet d’être excellente.
Blondstone
Formation minimaliste pour cette première partie : batterie, basse, guitare/chant. Blondstone arrive sur scène avec le riff percutant de "My Dark Sweet Friend" qui met directement dans une ambiance rock affirmée. Au croisement des routes entre Foo Fighters, Queen Of The Stone Age et Muse, le groupe propose un mélange détonnant de rythmes et de mélodies qui font mouche au sein du public lorrain qui les découvre.
Parmi la foule certains fans scandent les refrains en choeur. Une belle performance mené par Blondstone, on sent l’expérience et la touche de chacun. Le chant est excellent, précis, enraillé, parfois puissant, parfois doux, soutenu par les choeurs du bassiste et du batteur qui apportent une harmonique intelligente. La batterie est très présente, parfois trop en devant de scène, très technique et percutante. Les lignes de basses ressortent bien, l’instrument ne sert pas qu’à soutenir le morceau, c’est appréciable.
Le groupe à trois galettes à son actif, avec des ambiances très différentes que l’ont sent sur scène. Les premiers albums sont très ambiants, à la fois lourds et puissants, et le dernier EP laisse la place à plus de dynamisme. Il est appréciable de jongler entre ces ambiances tout au long du concert, cela nous donne un aperçu de toutes les capacités techniques du groupe. Le public se densifie tout au long du set, on voit les têtes bouger en rythme, pour sûr que Blondstone sortira de la soirée avec des fans supplémentaires dans leur rang.
Setlist:
My dark sweet friend
Liquid Sound
Hole in my skin
Mass Solace
Hard to remove
No need to say it
The guiding light
Rare and strong
All my flaws
Yarol
Yarol Poupaud, plus connu pour être guitariste de Johnny Hallyday ou co-fondateur de F.F.F se prête au jeu de la tournée en solo sous son propre nom. En effet, on connaissait déjà Black Minou et Yarol et ses Black Minou, on découvre aujourd’hui Yarol : sobre, simple, efficace. La sobriété n’étant pourtant pas le maître mot de ce multi-instrumentiste qui vient présenter un album très riche et teinté d’influences et de rythmiques multiples.
Dès les premiers morceaux, la salle s’ambiance, on reste scotché devant un Yarol charismatique et mystérieux, qui semble presque avoir le trac. Pour autant les morceaux présentés sont connus de tous, et extrèmement efficaces. Les mélodies sont accrocheuses et exécutées avec technique. La voix se pose naturellement sur le tout, très juste, avec un coté un peu Chris Cornell et Lenny Kravitz pas du tout déplaisant.
Les percussions apportent un très grand plus à chaque morceau : pour du groove et du funk à un base plutôt pop rock. L’ajout d’un clavier peut sembler superflu, mais quand on tend un peu l’oreille pour s’y interresser, impossible par la suite de l’oublier. Couplé à des lignes de guitares précises, le clavier apporte de la rondeur et de la légereté.
Yarol, de plus en plus à l’aise, commence à jouer avec les premiers rangs et demande rapidement la participation du public sur les morceaux les plus péchus. L’énergie déployée est folle, les musiciens sont tous des grands talents, leur individualité apporte une osmose au tout. Le setlist est très intelligente, Yarol alterne entre morceaux très entrainants comme "Boogie With You", "No Filter" ou "Girls" et des morceaux plus jazz/blues comme "Caroline" ou "The End of The World". L’ambiance monte crescendo mais le public à du mal à décoller cela dit, Yarol n’en finit pas de le solliciter pour finalement arriver à ses fins avec le morceau emblématique "Sale" composé par Benjamin Biolay. Les morceaux qui suivront seront électriques, d’autant plus que Yarol se payera le luxe de reprendre "Fils de personne" de Johnny pour le plus grand plaisir de son audience. Un final en beauté.
Nul besoin de connaitre Yarol ou Blondstone pour sentir toute le talent et l'expérience qui émane de cette soirée. Le public repartira conquit et heureux après une soirée excellente.
Setlist
Something Gonna Happen
Runnaway
Boogie With You
Wrong Way To Win
What Am I Supposed To Do
Trouble On The Wire
Girls
Caroline
Bad Habit
No Filter
The End Of The World
Sale
Black Cat Bone
Encore:
Voodo Love
Fils de personne
Barbès
Go To Hell
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