En ce début d’après midi du second jour, nous nous rendons au camping où nous côtoyons jongleurs et autres acrobates. Pour mettre l’ambiance, c’est Garladub qui avait posé son sound system.
Sur le site çà balance, quand d’autres s’offrent un moment de détente au coin chill, où succombe aux charmes de la réflexologie plantaire.
Nous scrutons le ciel. Le temps est au changement. Mais çà va jouer.
Pour bien commencer cette seconde soirée qui s’annonçait encore bien chargée, c’est Ryon qui ouvrait sur la scène principale. Nous avons souvent eu des retours sur leur prestations en live, mais c’était un soir de première pour nous. C’est avec un sourire franc que Cam s’avance vers le public. Bienvenue sur “Zéphyr”.
Leur planète est un monde où règne la zénitude. De sa voix chaude, Cam nous parle posément, et le public se sent comme absorbé dès l’entame de “Roots Time”. Le mélodica, cet instrument au son particulier accentue leur attachement aux racines. Le monde de Ryon est aussi fait de sérénité, lorsque survient un problème technique, ils trouvent vite la parade. La communication se fait alors a capella, provoquant une sensation d’intimité.
Dans la mythologie grecque, Zéphyr est la personnification du vent. Un souffle qui peut être celui de la colère, de la révolte et de l’indignation. L’esprit roots de Ryon se retrouve dans des textes engagés comme “Ose me dire”.
La terre mère, l’écologie, sont aussi des notions importantes qu’ils nous font partager avec “Gaia”, sans oublier bien sûr un petit clin d’oeil aux Pyrénées avec “Là Haut”.
Ryon sait aussi comment nous faire passer une émotion, nous faire parcourir le corps d’un frisson dès les premières notes de “La Bohème”. Ce titre parle à chacun, les réactions sont diverses mais vont dans le même sens. Les plus jeunes découvrent ce classique, quand les plus anciens se replongent… Sur scène, l’imprégnation est totale et l'émotion palpable.
Une implication aussi qui se retrouve dans l’émouvant “Combien”, permettant à chacun de se souvenir, pendant que sur scène les visages se font impassibles et graves.
Pour arriver au terminus de ce voyage sur Zéphyr, il aura fallu traverser des tempêtes, avoir des moments de joie, de sourires, mais aussi se souvenir, et surtout aimer. Alors, c’est donc tout naturellement que cette dernière escale s’appelle “Mon Bon Droit”, résonnant comme un symbole fédérateur dans l’unité.
Dès la fin du concert, les choses se corsent un peu. La météo de plus en plus menaçante laisse éclater quelques gouttes avant un bon orage. Ce qui ne calme pas les ardeurs des festivaliers qui continuent à braver la pluie bien décidés à poursuivre la fête malgré tout au son du Dub Shepherds.
Pendant ce temps, Broussaï, qui était prévu sur la grande scène, patiente. Jouera? Jouera pas? C’est au final la première option qui sera retenue, et le groupe entre en scène.
C’est une ambiance intimiste à laquelle nous avons eu droit. Tout le bon vouloir des techniciens n’aura pas pu empêcher l’inévitable. Au bout de quelques morceaux, à peine le temps de se chauffer, que la pluie repartait de plus belle. Jusqu’au black out total sur scène. C’est à regret bien sûr que les sept membres quittèrent la scène. Mais ils avaient envie de prolonger cet instant à Anneyron et c’est donc pour cela qu’ils décidèrent de partager un moment convivial avec les membres de l’association, se disant que ce serait à refaire pour une prochaine édition.
ERVA Festival ne rend pas les armes.
Nous croisons Manudigital et lui demandons s’il compte assurer son set, lui qui était prévu sur la grande scène. Il nous répond par l’affirmative, mais çà se passera du côté sound system.
Lors du report de la première soirée à retrouver ici, nous vous disions que le Dub Corner serait un lieu de convergence. L’illustration nous en est donnée à la vue de la foule compacte qui s’est amassée aux bords des barrières. Accompagné de Deemas J, Manudigital a enchaîné les tunes de son album Bass Attack, suivant aussi le fil de ses collaborations avec Protoje ou Alborosie.
Anneyron est devenu pour un soir la capitale du steppa. C’est Iration Steppas qui déboule aux platines et qui assurera la dernière partie de soirée, et emmènera les fidèles, les derniers guerriers jusqu’à tard dans la nuit.
C’est donc ainsi que s’achève deux jours de festival gérés de main de maître par toute une équipe de bénévoles qui ont tout donné sans compter une fois de plus, affrontant l’orage pour nous offrir deux soirs de concerts de haute facture.
A l’année prochaine ERVA Festival. C’est avec le plus grand des plaisirs que nous serons là à nouveau.
Merci aux artistes présents sur ces deux jours: Païaka, Pierpoljak, Dub Shepherds, Rakoon, Ryon, Broussaï, Manudigital, Iration Steppas.
Un grand merci à toute l’armée de bénévoles, que ce soit au camping ou sur le site.
Un grand merci à Maxime, Antoine, Morgane, Valentine, Marlène (pardon à ceux que j’oublie), et tous les membres de l’association pour leur accueil encore une fois plus qu’au top.
Un grand merci aussi à Laurent, Delphine et Jeanne pour leur hébergement chaleureux. Ce fut des supers moments avec vous et un plaisir de vous connaître. A refaire. Changez rien surtout. Les vikings vous salue!!!
Un big up aussi à Charlotte et Claire.
Enfin, un énorme merci à ma Sev Irie (S.B Photos) pour ses prises de vue et sans qui rien ne serait pareil.