Samedi 6 juillet, nous voilà partie pour la deuxième journée du Main Square Festival, il fait moins beau que la veille mais le public est toujours bien présent. Cette nouvelle journée tourne toujours autour d’un programme plutôt penché vers le rap ou l'électro mais certains groupes et artistes comme Skip The Use ou Matt Corby, relèvent de la scène rock ou folk. Parmi les têtes d’affiches de cette nouvelle journée, on retrouve de gros noms tels que Macklemore ou Martin Garrix.
Pour cette nouvelle journée, la programmation reste similaire à celle de la veille, c'est-à-dire beaucoup d'électro ou de rap. Néanmoins, le public reste toujours aussi nombreux, voire plus réveillé que la veille. Certains assistent même aux concerts depuis les fenêtre des bâtiments de la citadelle.
Écrit : Sana Bsh
Shame – Main Stage
On retrouve en ce début de soirée une très jeune formation, venant tout droit de Grande-Bretagne, du nom de Shame. Le groupe a l’opportunité de se produire sur la grande scène de la Main Stage, devant un public déjà nombreux et curieux d’assister à la prestation de ce groupe plus que prometteur.
On a déjà pu découvrir le quintet en France, lorsque ces derniers se sont produits pour la promotion de leur album Songs of Praise, sorti en 2018. On les retrouve donc une nouvelle fois dans l’Hexagone, et ils ont bien la ferme intention de marquer une fois de plus les esprits. C’est sur le son de deux titres inédits, "Another" et "Alphabet", que Shame fait son apparition sur scène, les morceaux fonctionnant parfaitement bien auprès du public, qui semble déjà sous le charme des Britanniques et de son frontman, Charlie Steen.
Le rock alternatif du groupe, à tendance punk/post-punk, fait son effet et nous rappelle le génie et la diversité de composition des Clash ; Shame reste très moderne, débordant d’énergie en live et incarnant une jeunesse britannique qui veut se faire entendre. Le bassiste du groupe, Josh Finerty, est une vraie pile électrique, s’emparant de l’ensemble de la Main Stage, sautant et courant partout pour aller à la rencontre de ses collègues musiciens.
Les Britanniques nous ont offert une belle prestation d’une heure, mêlant morceaux de leur premier album, dont notamment les singles "Concrete" et "One Rizla", ainsi que des titres d’un éventuel futur opus. Shame aura touché la foule qui semble comblée par leur performance, celle-ci s’achevant sur "Gold Hole", voyant le chanteur descendre de la scène pour rejoindre la fosse, donnant la dernière note d’une belle prestation qui restera gravée dans nos mémoires ! Groupe à suivre de très près, et dans l’espoir de les revoir se produire en France prochainement.
Setlist :
Another
Alphabet
Concrete
The Lick
One Rizla
Cowboy Supreme
Tasteless
Human, for a Minute
March Day
Friction
Dust On Trial
Lampoon
Gold Hole
Écrit : Romain Scortatore
Cayman Kings - Green Room
Il s’agit de la deuxième prestation de Cayman Kings au Main Square, après avoir remporté le tremplin de l’édition 2016, permettant à cette jeune formation lilloise de se produire à la Green Room et de se dévoiler à un large public, toujours friand de découverte. Le groupe progresse dans un style psych-garage rock, avec deux albums à leur actif, dont le petit dernier, Marigold Under Scales, sorti tout fraîchement en ce début d’année.
Nous retrouvons donc le quintet sur la scène du Bastion, tous vêtus d’une chemise retroussée dans leur pantalon avec ceinturon, sans oublier les santiags à papa, nous immergeant de suite dans leur univers psychédélique, auquel le public semble totalement adhérer. La musique de Cayman Kings est en parfaite adéquation avec leur style vestimentaire : sons de guitare bourrés d’effets expérimentaux, un clavier Farfisa, typique de la période 60’s, ainsi qu’une rythmique très efficace, avec un bassiste aux faux airs de John Entwistle et arborant une basse Höfner (rendue populaire par Sir Paul McCartney).
La bande nous transporte cinquante ans en arrière avec une maîtrise parfaite de ce style musical. Ils nous délivrent des morceaux aux sonorités surf-garage, tels que "Pink & Blue", extrait du dernier album, largement défendu lors du set des lillois. Débordant d’énergie, Cayman Kings propose un vrai show, fun et énergique, nous transmettant ainsi leur amour pour cette époque qui semble les posséder. Le claviériste du groupe est très présent, notamment au niveau du son transmis par son instrument, contribuant énormément à l’ambiance générale des compositions. C’est sans compter sa présence scénique, celui-ci n’hésitant pas à aller au devant de la scène, tout en continuant de jouer avec son Farfisa, faisant mine de le balancer dans la fosse !
Le public est conquis par la performance du quintet, transmettant un élan de nostalgie avec une joie et un engouement des plus notables, tant leur musique est entraînante et si bien exécutée. Cayman Kings se retire en beauté et a transmis tout au long de sa prestation une joie de vivre d’une époque révolue, mais qui fait toujours son charme encore aujourd’hui. Une belle découverte à (re)découvrir !
Setlist:
Shaming Prince
Mercy Kill
Pink & Blue
Gorgeous Enough
All nighters
Less Yarn more Barns
Charles Theory
Heavy Candy
Gore & Glory
Same Old
Écrit : Romain Scortatore
Matt Corby – Green Room
Matt Corby arrive sur scène en parlant un peu français avant de dire qu'il s'agit des seules phrases qu'il connaît. L’Australien commence son set sur une chanson aérienne, sa voix est douce et cela fait du bien à entendre. Malgré les petites gouttes d'eau qui tombent, le public se montre bien présent. Le morceau “All That I See” arrive avec des claquements de doigts synchronisés sur scène et on a même le droit à des passages bien soul et bluesy. Impossible de ne pas danser.
Matt Corby s'installe aux percussions et chante à la fois pour “New Day Coming” qui débute donc avec des percussions bien plus développées. Le guitariste qui l'accompagne change également et régulièrement de rôle. En tous cas la fosse danse toujours doucement. La basse est sympa et la pianiste quant à elle accompagne Matt avec sa belle voix pour les chœurs. Mais si l'on regarde bien, on observe carrément trois pianos différents sur scène, un pour Matt et deux autres pour ses musiciens. Beaucoup de titres parmis Rainbow Valley, le dernier album de notre Australien, nous sont offerts tels que “Light My Dart Up” en passant par “No Ordinary Life” ou “Get With the Times”.
L'on vous parlait plus haut des multiples rôles des musiciens, et bien l'on surprend même la pianiste sortir une flûte de temps à autre. Matt Corby mine de rien c'est un mélange d'influences et il n'hésite pas à jouer avec les capacités de sa voix, passant par les aigus comme les graves, il maîtrise les deux et sa voix est magnifique. Il nous offre également un show aérien pour lequel le public n'hésite pas à applaudir ou danser. Sinon il suffit juste de fermer les yeux pour voyager ou être transporté ailleurs avec sa voix. Et vers la fin du set c'est notre protagoniste australien qui emprunte la flûte de la pianiste pour nous offrir un passage sympathique. On finit une heure de set, doux, aérien et carrément bluesy et beaucoup penché vers la soul.
Écrit : Sana Bsh
Skip The Use – Main Stage
Juste avant la tête d’affiche du jour, la Main Stage accueille le groupe Skip the Use, qui fait son grand retour après leur séparation en 2015. Le groupe s’est donc reformé avec le tandem Mat Bastard / Yan Stefani, et s’apprête à publier un nouvel album d’ici la fin de l’année. Cette sortie est précédée par la tournée Past & Future, passant par le Main Square pour leur come-back à domicile, et marquant leur quatrième prestation au festival arrageois.
C’est parti pour une heure de live pour Skip the Use qui, d’entrée de jeu, met le public en folie, avec Mat Bastard qui commence à chanter sur le morceau "People in the Shadow", d’un effet retentissant. Il descend de la scène à la rencontre du public qui lui avait visiblement manqué, affirmant "Ça fait du bien de revoir vos gueules du Nord !". En effet, le leader ne cache pas sa joie de se produire dans le Nord-Pas-de-Calais, à l’honneur ce soir, avec une ovation générale de la part du public présent en très grand nombre sur la Mainstage.
Mat Bastard est un chef de cérémonie exceptionnel, invitant la foule à pogoter à de nombreuses reprises, à s’asseoir et à sauter le plus haut possible… il a même tenté le wall of death, sans grand succès, mais il fallait oser ! Skip the Use enchaîne les morceaux en nous présentant notamment deux extraits de leur prochain album, "Forever More" et "Damn Cool", avec sur ce dernier le grimpeur Philippe Ribière qui fait son apparition et accompagne le groupe au chant. Pour anecdote, c’est lui qui figure sur la pochette de ce dernier single, sorti quelques mois auparavant.
Succès total pour Skip the Use, qui enflamme la Main Stage, au plus grand plaisir des festivaliers ! Parmi tous ces grands moments de show, on retiendra le passage sur "Give Me Your Life" où Mat demande au public d’effectuer un "1, 2, 3 soleil" géant, la foule allant de droite à gauche de la scène, produisant un énorme amas de poussière ! De plus, le chanteur a fait monter sur scène ses deux filles, qui étaient toutes timides, pour un moment émouvant, "voilà, c’est ça qu’il fait papa quand il n’est pas à la maison". Et enfin, grand moment lorsque la bande interprête leur plus gros succès, "Ghost", incorporant un passage reggaeton sympathique, mettant tout le monde d’accord et assurant un show digne de leur grand retour.
Setlist:
People in the Shadow
Nameless World
Give Me Your Life
Gone Away
Damn Cool
Forever More
Ghost
Birds Are Born To Fly
Can Be Late
Écrit : Romain Scortatore
Macklemore – Main Stage
Le set de Macklemore commence avec un petit retard mais son entrée accompagnée par ses musiciens et danseurs est tellement énorme qu’on lui pardonne facilement. Une intro résonne devant l’ensemble de la Main Stage, les percussionnistes et autres musiciens de l’artiste (trompettistes notamment) entrent sur scène d’une manière vraiment américaine (show avec une grandeur à provoquer des frissons) et sont accompagnés par Eric Nally. C’est donc “Ain’t Gonna Die Tonight” qui se charge d’ouvrir ce set. Le principal intéressé, autrement dit Macklemore, arrive sur scène avec un léger effet pyrotechnique et la fosse entière qui se réveille encore plus.
On enchaîne cette entrée royale avec le morceau “Firebreather” qui nous offre également de la pyrotechnie, ce qui fait toujours plaisir sur ce genre de scène. L’Américain, toujours accompagné par ses excellents chanteurs, balance les bras en rythme et en fonction du sens que prend le feu de la pyrotechnie sur scène. Le titre est d’ailleurs carrément mieux en live qu’en version studio, on voit bien là un titre fait pour la scène.
Macklemore nous fait bien comprendre qu’on est là pour s’amuser et remarque même les déguisements particuliers dans la fosse, comme celui d'une banane. Celui lui permet de dire qu’il "aime les gens bizarres" et de lancer la fameuse chanson “Trift Shop” qui a en partie fait connaître ce dernier. Des danseurs sont présents sur scène et la fosse, dès la première note du titre, bouge et danse dans tous les sens. Et si l’on prend le temps de regarder l’écran géant sur scène, on y voit différent vêtements drôles et funny qui s'y affichent. Durant son set l’américain prend de quoi arroser le public et même si l’on ne fait pas face aux températures des semaines précédentes, cela fait beaucoup de bien.
Pour lancer l’un de ses autres plus gros titres, “Same Love”, Macklemore insiste sur le fait qu’il “voit des gens si différents dans le public" et que c'est ce qu'il aime et que “peu importe ta couleur de peau, ton orientation sexuelle, tes origines etc, tout le monde est le bienvenu à mes concerts”. Il ajoute également que “le langage de la musique et du cœur est universel” et “Same Love” résonne enfin dans la Citadelle d’Arras.
Une chose est certaine, c’est que plus on avance sur ce show, plus on voit que notre chanteur est en pleine forme, entre changement de tenue et déguisement (costume, chapeau et des lunettes de soleil), danse, pyrotechnie répétitive, histoires drôles racontées, différentes animations, on n'a pas le temps de s’ennuyer. Macklemore va même jusqu’à se rapprocher et descendre dans la fosse pour chanter avec le public. Enfin, parmi ses autres plus gros titres, on a également le droit à “Can’t Hold Us” avant son rappel sur scène puis “Glorious” avec laquelle il clôture son concert en ce samedi 6 juillet 2019.
Setlist
Ain't Gonna Die Tonight
Firebreather
White Walls
Thrift Shop
Same Love
These Days (Rudimental cover)
Willy Wonka
And We Danced
Dance Off
Can't Hold Us
Encore:
Good Old Days
Downtown
Glorious
Écrit : Sana Bsh
Martin Garrix - Main Stage
On finissait la première journée du Main Square avec DJ Snake et bien ce soir on fait face à un show électro beaucoup plus mélodique. La pyrotechnie quant à elle bat son plein et les effets sur scène sont énormes. Une chose est sure c’est que pour un DJ, Martin Garrix utilise pleinement la scène de la Mainstage. Des titres célèbres comme “Waiting For Love” sont joués et Martin se prend même à inviter sur scène Macklemore pour le titre “Summer Day”.
Écrit : Sana Bsh
Photos : David Poulain
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