Cave In au Hellfest 2019

Samedi 22 juin, Valley, 17h40

Cave In

Lourd, sombre, hypnotique

Rien de tel qu’un passage à la Valley pour se perdre dans les tréfonds labyrinthiques de l’âme humaine. Ici, c’est Cave In, groupe américain fondé en 1995, qui alterne plongées dans la noirceur et envolées lumineuses.

D’emblée, le quatuor propose une musique qui, bien que torturée, est plus accessibles que celle d’autres groupes présents sur la scène de la Valley. Dès le premier morceau, rapide, « Luminance », issu de l’EP Creative Eclipses, sa troisième sortie discographique, on sent le son lourd et les basses puissantes. Le morceau s’étire en longueur, la voix part dans les aigus. Si certains décrochent à cause de cette voix particulière du chanteur guitariste Stephen Brodsky, le morceau emporte les spectateurs qui s’abandonnent au son indéfinissable des Américains. « Merci d’avoir rejoint la fosse cet après-midi », lance le leader, par ailleurs peu bavard.

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Le deuxième titre, «  Dark Driving », tranche avec le premier de par son agressivité et ses parties vocales qui font la part belle au growl, avant de laisser la place à «  Juggernauts »,  qui repart vers un stoner plus lent pour se terminer sur une outro très distordue. Il faut dire qu’en presque 25 ans de carrière, Cave In a une discographie très riche et éclectique, qui va du rock progressif au post hardcore en passant par le metalcore.

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Le groupe offre un déluge de son, mais il n’est pas violent pour autant, et certains spectateurs trouveront d’ailleurs l’ensemble assez mou. La voix de Brodsky est souvent claire, aérienne, tranchant sur ses riffs lourd de guitare et ceux de son comparse Adam McGrath, mais elle laisse fréquemment la place à de longs passages instrumentaux où les guitares brillent, soutenues par la basse de Nate Newton et la batterie de John-Robert Conners.

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De nombreux passages sont planants et envoûtants, et donnent envie de fermer les yeux pour laisser la musique nous envahir, quand d’autres prennent des allures de punk plus lourd et plus massif. Si certains trouvent que cela manque d’émotions, la musique fera s’envoler de nombreux spectateurs, en dépit d’un son brouillon par endroits.

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La tente est modérément remplie, mais quand, vers la fin, les screams de Newton sont doublés en voix claire par le guitariste, un pogo se lance pour profiter de cet accès d’agressivité, avant que la fin de la chanson « Sing My Love », planante au possible, ne soit acclamée par l’assemblée.

Setlist
•  Luminance
•  Dark Driving
•  Juggernaut
•  Off to Ruin
•  All Illusion
•  Shake My Blood
•  Big Riff
•  Trepanning
•  Sing My Loves

Photo : Lukas Guidet. Reproduction interdite sans autorisation du photographe



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