Fin mai 2019, Nebula Productions nous donnait rendez-vous au Gibus Live de Paris pour une belle petite soirée. Retour sur un concert mouvementé aux côtés de Mahara, NAKHT, The Dali Thundering Concept et surtout Shokran.
Mahara
Mahara débarque sur scène à 18h45 et il a beau être tôt, le public est déjà présent. Tenues simples ou classes, le groupe français lance les hostilités avec le morceau "In Confinement, Blackwire". Le chanteur alterne entre chant clair et scream et ce qui est dommage c'est que l'on n'entend pas entièrement sa voix. Les instruments prennent le dessus mais l'instrumentale est vraiment bonne notamment avec les solos.
Le groupe est d'une bonne humeur communicative et les problèmes de son de la voix se règlent et nous permettent de profiter amplement du potentiel de Mahara. Le quintette offre aussi de jolis passages mélodiques et plus calmes que d'autres avec le morceau "The Nihilist" par exemple. L'air de guitare que l'on peut entendre en background rend ce titre d'autant plus appréciable.
Le chanteur n'hésite pas à expliquer que parmi les titres joués durant le set, Mahara nous a offert des compositions de son prochain album prévu pour la fin de l'automne 2019. Et la fin de son dernier morceau "Impact" pète plutôt bien et on a là une bonne manière de clôturer un show. Le groupe est donc une bonne découverte et il nous tarde d'entendre son prochain album.
Setlist:
In Confinement, Blackwire
The Nihilist
Collapse Countdown
Impact
NAKHT
Certains auront déjà eu l'occasion de voir NAKHT en concert, notamment au Klub de Paris en mars dernier et c'est toujours un plaisir de voir le groupe se donner sur scène. Autant le Klub paraissait trop petit pour le quintette, autant la scène du Gibus semble parfaite pour lui.
Le combo débute son set avec le titre "Abyss" que le public semble bien connaître et cela donne plaisir à voir et à entendre. L'ambiance est sombre mais elle se réchauffe rapidement et on n'a pas le temps de comprendre les choses que l'on se fait facilement emporter dans la "bagarre" comme diraient certains. NAKHT est connu pour son ajout d'influences orientales sur ses morceaux et on y a le droit dès le début. Le chanteur Dani, fidèle à sa capuche noire, est quant à lui en pleine forme, prêt à en envoyer encore plus pour le reste du set.
Avec la chanson "Apophis" on retrouve également des influences djent chez le groupe de deathcore progressif, les breakdowns pètent bien et on assiste à une véritable transformation du public qui bouge continuellement en rythme. Les membres du groupes sont également français et cela facilite bien la communication avec le public car Dani n'hésite pas une seconde à dire au public que "maintenant il va falloir bouger". La batterie, elle, s'entend très bien, et c'est très plaisant.
"Hall of Desire" met en valeur ce côté mélodique que le quintette possède. La salle est maintenant beaucoup plus remplie qu'auparavant et si ce n'est pas à la demande du groupe c'est la fosse elle même qui hurle de "foutre le bordel". Durant la prestation on découvre également de nouvelles compositions qui ne sauraient tarder à être dévoilées officiellement.
La soirée se continue entre wall of death et pogo et une chose est certaine, le Gibus est carrément réveillé et prêt à accueillir les prochains groupes. On en vient à se demander s'il y a beaucoup de fans du groupe ou si le public découvre le quintette et adhère totalement. NAKHT finit son set avec "Suden", dernier single en date. Le plus terrible est qu'on a presque la sensation que le sol tremble tellement la fosse saute dans tous les sens ou tape du pied.
Setlist :
Abyss
Apophis
Artefact
Hall of desire
Our Destiny
Mind’s Jail
Sudden
The Dali Thundering Concept
The Dali Thundering Concept se produisait début avril au Heart Sound Metal Fest et c'est avec plaisir que nous les retrouvons ce soir avec l'intro stressante de "Ostrich Dynasty" pour ce début de set. La luminosité de la salle est toujours très faible mais rien ne nous empêche de retrouver l'infatigable Sylvain Conier en train de sauter partout. La batterie est rapide, le groupe est heureux d'être là et n'hésite pas à le rappeler en disant que "ça fait plaisir d'être à la maison".
La fosse s'accorde aux sauts de groupe pour littéralement retourner le Gibus et on sent toujours le sol bouger notamment durant les circls pits. Et il fait une telle chaleur dans la salle parisienne que même Sylvain ne peut s'empêcher de se renverser les bouteilles d'eau sur lui. Le morceau "Phoenix" démarre et le rythme de TDTC change mais reste tout aussi bon. C'est aussi le titre qui nous ramène au côté djent du combo. Le solo de guitare du titre fait prendre du sens à la fameuse phrase "le calme avant le chaos" puisqu'il continue jusqu'à péter en breakdown.
"There Is No Calm Before The Storm" débute quant à elle avec une jolie intro plutôt profonde, aérienne et même puissante pour changer. Le public vient répéter en chœur les paroles du refrain et n'hésite pas à le faire encore et encore. Au fur et à mesure de son set, le groupe continue de se donner à fond et c'est le Gibus entier qui tremble. Sylvain s'adresse au public en disant "[qu'il] porte un T-shirt Patricia kaas", que "ça c'est beau putain" et rajoute qu'il "va falloir s'echauffer un peu plus fort pour montrer à Shokran que les Français sont énervés" tout en faisant référence aux Gilets Jaunes.
Le morceau "Utopia" initialement enregistré avec Philippe Charny Dewandre de Kadinja apporte sa touche de jazz et on finit ce set encore plus en beauté et sur les fesses avec "Realism" ou Sylvain se lâche dix fois plus qu'auparavant, il se transforme presque, donne tout et la fosse le lui rend carrément. La soirée est déjà bien réussie et on se demande comment Shokran va venir perfectionner cela.
Setlist
Ostrich Dynasty
The Myth of Happiness
Phoenix
Cassandra
There is no calm before the storm
Ink
Utopia
Realism
Shokran
Le groupe est légèrement retardé mais finit par arriver sur le morceau "Interlude" fidèle à ses influences orientales et égyptiennes et enchaîne parfaitement avec "The Swarm". On est en début de set et on peine déjà à suivre Andrew (chanteur) tellement il bouge de partout, pire que Sylvain de TDTC. Il alterne entre growl et chant clair et le pire (ou le meilleur?) dans tout cela c'est qu'un circle pit se crée déjà.
Au bout du quatrième morceau, Shokran commence à défendre son nouvel album avec le titre "Faces Behind the Stars". Beaucoup pourront reprocher au groupe de s'être refroidi avec son opus Ethereal, beaucoup plus mélodique et calme que les précédents albums, mais il n'y a qu'à le voir en live pour comprendre que ce n'est absolument pas le cas. Andrew continue de se déchaîner et va même jusqu'à slamer dans la fosse durant le solo du titre tout en épargnant de peu la fameuse boule de disco du Gibus Live.
Le combo fait face à quelques problèmes de son ou de lancement mais la personnalité du chanteur vient vite réchauffer l'ambiance déjà très chaude. Dailleurs, dommage que le reste du groupe ne sache pas parler anglais pour pouvoir communiquer avec le public car on ressent fortement leur envie de le faire. La soirée continue avec les notes de piano de "Golden Pendant" et le public a encore le droit à l'un des morceaux calmes du groupe. On en vient presque à se dire que ça fait du bien tellement c'était "la bagarre" auparavant.
Un wall of death se crée durant "Living Arrows" et le chanteur se met même à danser, ou plutôt à faire les signes égyptiens qui rappellent le logo du groupe. "And Heavens Began to Fall", chanson romantique, marque le moment le plus fort du concert. Flash ou briquet allumé, la fosse bouge les bras en l'air et chante le refrain en rythme. Andrew n'hésite pas à faire répéter le public encore et encore. Et ce genre de passage en concert fait toujours plaisir à regarder comme à entendre.
Plus le show avance et plus on voit à quel point Shokran prend un gros plaisir à se produire sur la scène du Gibus Live devant une salle bien remplie. Durant certains titres Andrew utilise même le mur pour se propulser sur la scène et perd son micro en slamant dans la salle parisienne. La chaleur quant à elle a certainement atteint son apogée mais tout le monde est trop occupé a profiter du set pour en prendre réellement conscience. Avant que le groupe ne parte, le Gibus a le droit à un rappel bien mérité et lesRusses clôturent cette merveilleuse soirée avec le titre "Creatures from the Mud".
Setlist
Interlude
The Swarm
The Storm and the Ruler
Faces Behind the Stars
Golden Pendant
Living Arrows
Dark Desert
Supreme Truth
Nature of the Paradox
And Heavens began to Fall
Pray the Martyr
Charon
Collapses
Destiny Crucified
Creatures from the Mud
Photos : Justine Cadet
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