Theo Lawrence – Le Balajo 21/10/2019

Pour la sortie de son album "Sauce piquante", le jeune franco-canadien s'était choisi un lieu qui lui ressemble. Evocateur du passé et incroyablement vivant donc… Le mythique Balajo de la rue d'Lappe, haut lieu de guinche et de zik parisien. Un véritable écrin pour ses ballades tantôt country mâtinée de folk, tantôt swamp rock, magnifiées par une voix toujours autant chargée de soul. Un Theo Lawrence accompagné d'une moitié de The Hearts et de nouveaux musiciens. Une formation tout terrain, à l'aise sur toutes les figures imposées par ce french lover de la musique roots américaine. 

Beaucoup de jeunes parmi la file d'attente devant le 9 de la rue de Lappe, en ce lundi soir… Ils ressemblent peu ou prou à celles et ceux qui viennent habituellement s'enjailler dans l'une des rues piétonnes les plus festives de la capitale. Avec peut-être un poil d'élégance, de "look", en plus. Ils ont le même âge ou presque que Theo Lawrence. Il y a fort à parier qu'ils découvrent ce lieu, qu'affectionnent les aficionados de rock-à-la-papa et avant eux les amateurs de valse musette et autres flons-flons de l'accordéon. En tous cas, ils lui font sa fête au Balaj'. Bourrée à craquer le vénérable... Les fatigués qui squattent les banquettes, bataillent avec ceux qui campent debout à attendre fébrilement Theo. Parmi eux, le trio des Howlin' Jaws, une autre formation de kids passionnés par la musique vintage made in U.S.A. Comme lui, ils la revisitent avec une fougue et une sincérité toute moderne. Un signe qui ne trompe pas. Pour les amateurs, c'était "the place to be" ce soir là. Pour les quelques jolies jeunes femmes qui trustent le premier rang également. Une constante lors des concerts de Theo Lawrence, un vrai piège-à-filles, sa musique… A moins que son physique de jeune premier à la James Dean y soit aussi pour quelque chose… 

Theo Lawrence Balajo © R. Mercier Lourthioux
Photo © Rodrigue Mercier Lourthioux

On se souvient d'avoir découvert Theo Lawrence seul sur scène (bien avant son équipée soul rock avec les Hearts donc). En première partie d'un groupe dont on a oublié le nom... C'est qu'il nous avait une très forte impression ce jeune homme. D'un aplomb et d'une intensité rare pour tout juste vingt piges. Un sentiment qui persiste en le voyant prendre possession de la petite scène du Balajo. Avec naturel, il nous annonce qu'il nous donnera à entendre son nouvel album, ainsi que des chansons qu'il aurait bien aimé écrire.Theo précise être venu spécialement de Bordeaux. Sa nouvelle ville, après des années de vie à Gentilly. Et il avoue ne pas bouder son plaisir de retrouver la scène. Premier concert en France depuis novembre donc.

Theo Lawrence Balajo © D. Madelaine

Exit la coiffure un peu folle à la Jeff Buckley, la gomina est de retour et remet un semblant d'ordre capillaire. Ses deux ex-Hearts - Thibaut Ripaultet et Olivier Viscat, respectivement guitariste et bassiste - ont suivi son exemple. Difficile de l'affirmer pour Bastien Cabezonle le batteur - qui assure également les backing vocals - et le clavier Julien Bouyssou... Ils étaient hors de notre champ de vision. Mais pas de nos oreilles. Tous soutiennent Theo Lawrence avec une efficacité millimétrée et un vrai sens du groove. Sur ses compos, autant que sur les reprises. Ne comptez pas sur nous pour les avoir identifié. Pour cela, il faudrait être comme lui, un véritable exégète de la musique populaire américaine. Tout juste pouvons-nous vous dire qu'il a interprété une version folk gospel de "Behold" des Blues Busters un duo rocksteady des sixties… Du reggae ? Et oui, encore une preuve de l'éclectisme de Theo Lawrence, de sa volonté de partager en toute simplicité, sa passion pour la musique U.S.*.

* Pour ceux qui en douteraient, la musique chère aux rastas puisent aussi ses racines dans le rythm'blues américain...



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