Amon Amarth (+ Arch Enemy + Hypocrisy) au Zenith de Paris (25.11.2019)

Note à nos lecteurs : N'ayant pas eu l'autorisation de photographier ce concert, nous avons choisi d'illustrer ce report à notre façon. L'auteur de l'article et des illustrations s'excuse par avance pour son talent très relatif en matière de dessin...

La Suède débarque en force au Zenith de Paris en ce lundi soir. Et pour qui aime le death mélodique suédois, c'est une affiche de rêve à laquelle nous assistons. Il n'est donc pas surprenant de voir que la salle du parc de la Villette (même en petite configuration) affiche complet. Et pourtant, à l'heure où Pete Tägtgren et Hypocrisy montent sur les planches, la fosse tout comme les gradins restent encore clairesemés.

 

Hypocrisy
 


Il est surprenant de voir Hypocrisy à l'affiche de cette soirée, étant donné que le combo n'a rien sorti depuis 2013. D'ailleurs le trio (agrémenté de Tomas Elofsson à la six cordes en live) profite de ce set pour balayer l'ensemble de sa discographie sortie avant 2005. Si sur le papier un tel set donne envie, les conditions live ne permettent pas d'en profiter pleinement. Dans un premier temps, des fumigènes omniprésents masquent la visibilité des spectateurs et seules les silhouettes des musiciens se distinguent. Difficile dans ces conditions de se rendre compte du charisme de Pete Tägtgren, pourtant musicien et producteur éminemment respecté dans la scène metal.

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De plus, la mise en son n'est pas des plus optimales. Une reverb désagréable est présente sur la voix et la caisse claire, tandis que la double-pédale de la batterie de Horgh (Immortal) brouille le spectre sonore. Cela n'aide évidemment pas les spectateurs à rentrer dans ce set et ce sont seulement des applaudissements polis que récoltent les quatre musiciens entre les titres.

Dommage qu'un groupe à la carrière aussi longue qu'Hypocrisy n'ait bénéficié que de conditions sonores et visuelles désastreuses (en fin de set, le groupe semblait d'ailleurs lui-même gêné par les fumigènes), et en dépit des tentatives du chanteur pour communiquer avec le public, ce set des Suédois ne restera pas dans les mémoires des spectateurs.

Setlist Hypocrisy

Fractured Millenium
Adjusting the Sun
Fire in the Sky
Eraser
War-Path
The Final Chapter
Roswell 47

 


Arch Enemy

Si l'on regarde le nombre de t-shirts portés par les spectateurs dans la salle à l'effigie d'Arch Enemy, il n'y a pas de doute, le groupe de Michael Amott est visiblement attendu. Il faut dire que le quintette n'a pas son pareil pour écrire des tubes ultra accrocheurs. C'est d'ailleurs "The World is Yours", l'un des single de Will to Power qui débute ce set sur les chapeaux de roue. Alissa White-Gluz est en pleine forme vocale et concernant sa prestation sur scène, elle ne faillit pas à sa réputation de pile électrique. Haranguant le public et s'adressant à lui aussi bien en anglais qu'en français, la jeune femme ajoute énormément de dynamisme à l'ensemble du combo. Sharlee D'Angelo (basse), de son côté vient régulièrement au devant du public et semble toujours prendre autant de plaisir à être sur scène.

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Jeff Loomis (guitare) semble de son côté plus effacé bien que toujours irréprochable techniquement. Les soli particulièrement mélodiques qui ont fait la signature d'Arch Enemy ne lui posent en effet aucun soucis et l'on se demande parfois si le six-cordiste américain n'est pas un poil sous-exploité au sein de cette formation. Qu'importe, cela n'empêche pas les musiciens de balayer leur discographie récente en mettant en avant une pelleté de tubes (jugez vous-même) : le groovy "My Apocalypse", l'excellent "Under Black Flag We March", l'efficace "Nemesis" et même les petits derniers "War Eternal" et "The Eagle Flies Alone". Alors certes, on se dit qu'Arch Enemy ne prend pas beaucoup de risques en occultant totalement l'ère Liiva (les musiciens ont Black Earth pour cela) mais pour un set en première partie c'est l'efficacité qui prime.

Comme chacune de ses apparitions scéniques sous ce line-up, Arch Enemy est une machine de guerre, proposant des compositions efficaces et mélodiques et emmené par une frontwoman charismatique. C'est sur "Nemesis", qui récolte son lot de pogos dans la salle, que le quintette termine son set de la meilleure des manières.

Setlist Arch Enemy

The World is Yours
War Eternal
My Apocalypse
Ravenous
Under Black Flag we March
The Eagle Flies Alone
First Day in Hell
As the Pages Burn
No Gods, no Masters
Dead Bury their Dead
Nemesis

 


Amon Amarth
 


Avant l'entrée en scène des Vikings d'Amon Amarth, un large rideau noir fait face aux spectateurs pour garder l'effet de surprise quant à la scénographie. Il ne reste que peu d'espace dans la fosse lorsque retentissent les notes du "Run to the Hills" d'Iron Maiden, juste avant que le rideau ne tombe. "Raven's Flight" démarre alors et l'on découvre un casque de viking géant sur lequel est juchée la batterie de Jocke Wallgren et dont les yeux servent d'écran. De part et d'autres, deux runes Ansuz symbolisant la lettre "A" sont présentes et s'enflammeront sur "Runes to my Memory".

Dès le début du set, on se rend compte qu'Amon Amarth a mis les petits plats dans les grands, à travers un show pyrotechnique impressionnant, et propose une prestation live impressionnante. Tel un Iron Maiden du death mélodique, le quintette suédois  distille des gimmicks visuels tout au long du set. Tour à tour, le casque de viking géant se dresse, surélevant la batterie, des statues géantes se gonflent, figurant les Guardians d'Asgaard sur le titre éponyme, et Johan Hegg lève sa corne à notre santé sur "Raise Your Horns" qui s'achève sur un lâcher de confettis.

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Mais au delà de cet aspect visuel, musicalement les Suédois sont irréprochables. La voix de Hegg est puissante et le charisme du vocaliste attire à lui tous les regards. Le son est également bien équilibré (surtout lorsque l'on songe au désastre sonore du set d'Hypocrisy) et le capital sympathie que dégage le quintette fait son effet.

Inévitablement, les deux derniers opus du groupe, Berserker (2019) et Jomsviking (2016), sont les mieux représentés dans la setlist. Mais Amon Amarth tente de piocher de façon équitable dans son abondante discographie et n'oublie pas les excellents "Death in Fire" (tiré de Versus the World, 2002) ou "The Pursuit of Vikings (Fate of Norns, 2004), qui font leur petit effet en live.

Après avoir levé leurs cornes à boire sur "Raise Your Horns", les Suédois s'éclipsent pour revenir avec "The Pursuit of Viking". Mais c'est bien évidemment l'incontournable "Twilight of the Thunder God" qui se charge de clore la soirée, avec son combat épique entre Johan Hegg et le serpent (gonflable) de Midgard, Jörmungand.

Avec un tel set et une scénographie aussi impressionnante, Amon Amarth se place en digne héritier de combos comme Iron Maiden et franchit un palier de plus vers les plus hautes sphères du metal européen. Il y a fort à parier que le quintette suédois se retrouve rapidement propulsé parmi les têtes d'affiches des festivals dans les années à venir.

Setlist Amon Amarth

Raven's Flight
Runes to my Memory
Death in Fire
Deceiver of the Gods
First Kill
Fafner's Gold
Crack the Sky
The Way of Vikings
Prediction of Warfare
Shield Wall
Guardians of Asgaard
Raise Your Horns

The Pursuit of Vikings
Twilight of the Thunder God



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